C’est certain qu’il y a beaucoup de morts aux alentours de Noël, comme le faisait remarquer la spectatrice de Dédé mardi dernier (et pas seulement des célébrités plus ou moins célèbres). Des enquêtes le prouvent, dont je viens de lire le compte-rendu sur Slate.fr.
L’un de ces morts de fin d’année est Philippe Cayeux, auteur de quelques livres pour enfants, que je connaissais un peu pour le croiser systématiquement dans les vide greniers autour de Louviers où il vivait (il y fut conseiller d’orientation et brièvement conseiller municipal avant d’en avoir assez de Franck Martin, Maire, Radicule de Gauche). Occupé tout comme moi à chercher des livres d’occasion, il s’intéressait aussi à la brocante et les dernières fois que je l’ai vu tirait derrière lui un chariot à roulettes.
On se contentait de se dire bonjour. La seule fois où l’on a discuté, c’est quand je faisais du stop pour revenir d’un village de la vallée d’Eure, Autheuil-Authouillet il me semble, et qu’il s’est arrêté pour me prendre dans sa voiture. Je ne me souviens pas de ce qu’on s’est dit mais me rappelle que j’avais acheté un livre consacré à Gustav Klimt et un autre consacré à Egon Schiele. Il m’a laissé à Louviers et je ne sais plus par quel moyen j’ai regagné Val-de-Reuil où je vivais à cette époque.
De nombreux humains de sexe masculin meurent brusquement entre soixante et soixante-dix ans, je le sais même si je n’ai vu aucune enquête le confirmant. Philippe Cayeux est mort pendant son sommeil dans la nuit du vingt-six au vingt-sept décembre. Il devait bientôt fêter son soixante-deuxième anniversaire. Ma sœur, qui le croisait aussi dans les vide greniers, trouvait qu’entre lui et moi, en plus du même intérêt pour les livres, il y avait une certaine ressemblance physique.
*
Il m’arrive aussi de penser que mourir une nuit dans son sommeil, en ignorant donc que l’on meurt, est une fin idéale. Et ce qui pourrait m’arriver de mieux.
*
Ultime citation de deux mille seize :
La génialité même est indissolublement liée à la bêtise ; et l'interdiction, sous peine de passer pour bête, de trop parler de soi, l'humanité a su la tourner de façon originale : en inventant l'écrivain. De la bêtise - Robert Musil
L’un de ces morts de fin d’année est Philippe Cayeux, auteur de quelques livres pour enfants, que je connaissais un peu pour le croiser systématiquement dans les vide greniers autour de Louviers où il vivait (il y fut conseiller d’orientation et brièvement conseiller municipal avant d’en avoir assez de Franck Martin, Maire, Radicule de Gauche). Occupé tout comme moi à chercher des livres d’occasion, il s’intéressait aussi à la brocante et les dernières fois que je l’ai vu tirait derrière lui un chariot à roulettes.
On se contentait de se dire bonjour. La seule fois où l’on a discuté, c’est quand je faisais du stop pour revenir d’un village de la vallée d’Eure, Autheuil-Authouillet il me semble, et qu’il s’est arrêté pour me prendre dans sa voiture. Je ne me souviens pas de ce qu’on s’est dit mais me rappelle que j’avais acheté un livre consacré à Gustav Klimt et un autre consacré à Egon Schiele. Il m’a laissé à Louviers et je ne sais plus par quel moyen j’ai regagné Val-de-Reuil où je vivais à cette époque.
De nombreux humains de sexe masculin meurent brusquement entre soixante et soixante-dix ans, je le sais même si je n’ai vu aucune enquête le confirmant. Philippe Cayeux est mort pendant son sommeil dans la nuit du vingt-six au vingt-sept décembre. Il devait bientôt fêter son soixante-deuxième anniversaire. Ma sœur, qui le croisait aussi dans les vide greniers, trouvait qu’entre lui et moi, en plus du même intérêt pour les livres, il y avait une certaine ressemblance physique.
*
Il m’arrive aussi de penser que mourir une nuit dans son sommeil, en ignorant donc que l’on meurt, est une fin idéale. Et ce qui pourrait m’arriver de mieux.
*
Ultime citation de deux mille seize :
La génialité même est indissolublement liée à la bêtise ; et l'interdiction, sous peine de passer pour bête, de trop parler de soi, l'humanité a su la tourner de façon originale : en inventant l'écrivain. De la bêtise - Robert Musil