En lisant les Epigrammes de Martial

26 août 2015


Hormis L’Iliade et L’Odyssée, étudiées au collège, je ne connais pas grand-chose de la littérature gréco-latine et m’en désole. Récemment, j’ai découvert Martial (Marcus Valerius Martialis, né vers quarante à Bilbilis en Hispanie, actuelle Espagne, où il mourra vers cent quatre après avoir passé l’essentiel de sa vie à Rome). Ce mardi, j’achève la lecture des Epigrammes traduites par Jean Malaplace pour Poésie/ Gallimard (un livre acheté au Rêve de L’Escalier il y a quelques semaines).
Martial est un lanceur de flèches narquoises. En font les frais ses contemporains.
Ainsi Thaïs :
Personne, dans le peuple ou dans toute la ville,
Qui puisse se vanter d’avoir baisé Thaïs ;
Dieu sait pourtant que nul ne la laisse tranquille,
Que tous se voudraient ses amis.
-Eh quoi ! si chaste, si revêche ?
-Non, pas du tout ! C’est qu’elle lèche.
Zoïle :
Par édit l’Empereur prohibe l’adultère.
Zoïle, sois heureux : tu n’as plus rien à faire.
Mévius :
Toi qui, jadis des plus ingambes,
Ne pisses plus qu’entre tes jambes,
Dont le gland, des doigts titillé,
N’en est pas plus émoustillé,
Pourquoi tenter de faire outrage
Aux cons, aux malheureux pétards ?
Mévius, monte au dernier étage :
Là-haut revivent les vieux dards !
Safron :
Visage et cœur si purs ! Safron, je désespère
De comprendre comment tu pus devenir père !
Et Milon :
Bijoux, poivre, manteaux, argenterie, encens,
Ton client les achète et repasse ta porte.
Ta femme est, des objets que tous les jours tu vends,
Le plus avantageux : car nul ne te l’emporte.
Ultime pique, destinée à Castor, dont je devrais me souvenir lorsque j’emplis mon sac de livres à Paris le mercredi :
A force de tout acheter, ne vas-tu pas devoir tout vendre ?