Après ma lecture des lettres de Simone de Beauvoir à Jean-Paul Sartre est venue celle des deux volumes de Lettres de Jean-Paul Sartre au Castor et à quelques autres (Gallimard) qui me furent offerts lors de mon dernier anniversaire.
Les lettres de Sartre n’ont pas le ton primesautier qui caractérise celles du Castor. Il s’y montre souvent narquois, y compris envers lui-même. Les premières sont adressées à une autre Simone, qui fut son premier amour et avec laquelle lui-même et Beauvoir resteront liés (elle apparaîtra ultérieurement dans leur correspondance sous le nom de Toulouse, y habitant).
Florilège des écritures privées du jeune Sartre à Simone Jolivet :
D’une part je suis extrêmement ambitieux. (…) la gloire me tente car je voudrais être au-dessus des autres, que je méprise. (…)
Malheureusement il se greffe là-dessus que le fond de ma nature est en outre un caractère de petite vieille fille : je suis –ce dont vous ne vous étiez peut-être pas doutée– né avec le caractère qui convient à ma figure : follement, stupidement sentimental, couard et douillet. (à Simone Jolivet, en mil neuf cent vingt-six)
Qui vous a fait ce que vous êtes, qui essaie de vous empêcher de tourner à la bourgeoise, à l’esthète ou à la grue ? Qui s’occupe de votre intelligence ? Moi seul. (à Simone Jolivet, en mil neuf cent vingt-six)
… j’ai vu cent fois le mari racontant pour la millième reprise des histoires à lui arrivées dans sa jeunesse. Apprenez le maintien admirable des épouses en la circonstance : elles sourient, ne quittent pas le bavard des yeux comme si c’était la première audition, semblent apprécier ces confidences, et taisent soigneusement les leurs. (à Simone Jolivet, en mil neuf cent vingt-six)
J’ai même gardé une fort belle image de toi, avec ce masque d’homme et les jambes écartées et nues jusqu’à un sexe de femme, exactement comme les jambes d’Achille ou d’Œdipe barbu, nues jusqu’à un court manteau, tendres et blanches, sur les vases grecs. (à Simone Jolivet, en mil neuf cent vingt-huit)
Je t’aime comme une boîte de Meccano. (même lettre)
Les lettres de Sartre n’ont pas le ton primesautier qui caractérise celles du Castor. Il s’y montre souvent narquois, y compris envers lui-même. Les premières sont adressées à une autre Simone, qui fut son premier amour et avec laquelle lui-même et Beauvoir resteront liés (elle apparaîtra ultérieurement dans leur correspondance sous le nom de Toulouse, y habitant).
Florilège des écritures privées du jeune Sartre à Simone Jolivet :
D’une part je suis extrêmement ambitieux. (…) la gloire me tente car je voudrais être au-dessus des autres, que je méprise. (…)
Malheureusement il se greffe là-dessus que le fond de ma nature est en outre un caractère de petite vieille fille : je suis –ce dont vous ne vous étiez peut-être pas doutée– né avec le caractère qui convient à ma figure : follement, stupidement sentimental, couard et douillet. (à Simone Jolivet, en mil neuf cent vingt-six)
Qui vous a fait ce que vous êtes, qui essaie de vous empêcher de tourner à la bourgeoise, à l’esthète ou à la grue ? Qui s’occupe de votre intelligence ? Moi seul. (à Simone Jolivet, en mil neuf cent vingt-six)
… j’ai vu cent fois le mari racontant pour la millième reprise des histoires à lui arrivées dans sa jeunesse. Apprenez le maintien admirable des épouses en la circonstance : elles sourient, ne quittent pas le bavard des yeux comme si c’était la première audition, semblent apprécier ces confidences, et taisent soigneusement les leurs. (à Simone Jolivet, en mil neuf cent vingt-six)
J’ai même gardé une fort belle image de toi, avec ce masque d’homme et les jambes écartées et nues jusqu’à un sexe de femme, exactement comme les jambes d’Achille ou d’Œdipe barbu, nues jusqu’à un court manteau, tendres et blanches, sur les vases grecs. (à Simone Jolivet, en mil neuf cent vingt-huit)
Je t’aime comme une boîte de Meccano. (même lettre)