En lisant Lettres à sa femme du Marquis de Sade

18 août 2022


Une de mes lectures brestoises : Lettres à sa femme de Donatien Alphonse François de Sade. De la lettre confession datée du vingt février mil sept cent quatre-vingt-un (le Marquis emprisonné l’appelle « Ma grande lettre »), j’extrais ce passage qui me fait sourire :
… je me suis adressé à Lyon à une maquerelle très en titre, et le lui ai dit : Je veux emmener chez moi trois ou quatre servantes, je les veux jeunes et jolies ; fournissez-les-moi comme cela. Cette maquerelle, qui était Nanon (…) me promet ces filles et me les donne. Je les emmène ; je m’en sers. Au bout de six mois, des parents viennent redemander ces filles, assurant qu’elles sont leurs enfants. Je les rends ; et tout d’un coup voilà contre moi un procès de rapt et de viol ! Mais voilà la plus grande des injustices. (…)
Trois autres filles, d’âge et d’état à ne pas être redemandées par leurs parents, ont habité ou avant ou après, également quelques semaines, le château de La Coste.
Autre moment réjouissant, cette formule tirée d’une missive de début novembre mil sept cent quatre-vingt-trois :
Ce n’est point ma façon de penser qui a fait mon malheur, c’est celle des autres.