De mes deux lectures de retour à Rouen par le train en trois heures quarante vendredi dernier, Journal intime de Novalis (Le Petite Mercure) et Bonnard, jardins secrets d’Olivier Renault (La Petite Vermillon), j’ai appris et noté ceci :
En mil sept cent quatre-vingt-quinze, se préparant au métier d’administrateur, Novalis, alors âgé de vingt-deux ans, rencontre au château de Tennstedt la petite Sophie von Kühn. Il s’en éprend follement et tous deux se fiancent en secret le quinze mars, l’avant-veille du treizième anniversaire de la fillette. En mil sept cent quatre-vingt-seize, la faible et gracieuse Sophie tombe gravement malade et meurt un an plus tard, le dix-neuf mars mil sept cent quatre-vingt-dix-sept, des suites d’une opération du foie. Novalis, après avoir pensé se tuer, confie sa douleur à un Journal intime jusqu’à ce qu’atteint de phtisie, il se laisse mourir, le vingt-cinq mars mil huit cent un, à l’âge de vingt-huit ans.
Toute société, rien que d’y être seulement, me disconvient. (mardi de Pâques, dix-huit avril mil sept cent quatre-vingt-dix-sept)
Il ne veut plus aimer, celui qui fuit la douleur. Celui qui aime doit éternellement sentir l’absence vide, tenir ouverte la blessure toujours. (…) Sans ma Sophie je ne suis rien ; avec elle, tout. (six juin mil sept cent quatre-vingt-dix-sept)
Les imaginations érotiques du matin ont abouti à une explosion après midi. (neuf juin mil sept cent quatre-vingt-dix-sept)
Je vais aller à Kœsen pour être seul. Elle demeure toujours mon bien unique. Les hommes ne sont plus ce qui convient pour moi, de même que je ne suis plus moi-même à ma place au milieu des hommes. (entre le deux et le six juillet mil sept cent quatre-vingt-dix-sept)
Le treize août mil neuf cent vingt-cinq, Pierre Bonnard se décide enfin à épouser Marthe de Méligny, la noble orpheline abandonnée avec qui il vit depuis trente-deux ans. A cette occasion, il découvre qu’elle s’appelle en réalité Maria Boursin et est roturière ayant mère, sœurs et nièces, et que lorsqu’il l’a rencontrée elle n’avait pas seize ans comme elle lui avait dit mais vingt-quatre. Le mariage a lieu à la sauvette et à la Mairie du Dix-Septième avec pour seuls témoins Louisa Poilloire, concierge boulevard des Batignolles, et son mari Joseph Tanehoux, employé de banque.
Arcachon, quatre taches : vert foncé les sapins, vert clair la mer, jaune le sable, bleu le ciel. On n'a qu’à changer les taches de dimension et l’on peut faire vingt vues différentes d’Arcachon. C’est ainsi que je me représente ce pays enchanteur… (lettre de Bonnard à sa sœur, dont la teneur m’a rappelé mon séjour récent dans cette ville)
En mil sept cent quatre-vingt-quinze, se préparant au métier d’administrateur, Novalis, alors âgé de vingt-deux ans, rencontre au château de Tennstedt la petite Sophie von Kühn. Il s’en éprend follement et tous deux se fiancent en secret le quinze mars, l’avant-veille du treizième anniversaire de la fillette. En mil sept cent quatre-vingt-seize, la faible et gracieuse Sophie tombe gravement malade et meurt un an plus tard, le dix-neuf mars mil sept cent quatre-vingt-dix-sept, des suites d’une opération du foie. Novalis, après avoir pensé se tuer, confie sa douleur à un Journal intime jusqu’à ce qu’atteint de phtisie, il se laisse mourir, le vingt-cinq mars mil huit cent un, à l’âge de vingt-huit ans.
Toute société, rien que d’y être seulement, me disconvient. (mardi de Pâques, dix-huit avril mil sept cent quatre-vingt-dix-sept)
Il ne veut plus aimer, celui qui fuit la douleur. Celui qui aime doit éternellement sentir l’absence vide, tenir ouverte la blessure toujours. (…) Sans ma Sophie je ne suis rien ; avec elle, tout. (six juin mil sept cent quatre-vingt-dix-sept)
Les imaginations érotiques du matin ont abouti à une explosion après midi. (neuf juin mil sept cent quatre-vingt-dix-sept)
Je vais aller à Kœsen pour être seul. Elle demeure toujours mon bien unique. Les hommes ne sont plus ce qui convient pour moi, de même que je ne suis plus moi-même à ma place au milieu des hommes. (entre le deux et le six juillet mil sept cent quatre-vingt-dix-sept)
Le treize août mil neuf cent vingt-cinq, Pierre Bonnard se décide enfin à épouser Marthe de Méligny, la noble orpheline abandonnée avec qui il vit depuis trente-deux ans. A cette occasion, il découvre qu’elle s’appelle en réalité Maria Boursin et est roturière ayant mère, sœurs et nièces, et que lorsqu’il l’a rencontrée elle n’avait pas seize ans comme elle lui avait dit mais vingt-quatre. Le mariage a lieu à la sauvette et à la Mairie du Dix-Septième avec pour seuls témoins Louisa Poilloire, concierge boulevard des Batignolles, et son mari Joseph Tanehoux, employé de banque.
Arcachon, quatre taches : vert foncé les sapins, vert clair la mer, jaune le sable, bleu le ciel. On n'a qu’à changer les taches de dimension et l’on peut faire vingt vues différentes d’Arcachon. C’est ainsi que je me représente ce pays enchanteur… (lettre de Bonnard à sa sœur, dont la teneur m’a rappelé mon séjour récent dans cette ville)