Pas question de terminer la semaine parisienne sans passer au Book-Off de Saint-Augustin. J’y vais pour l’ouverture, à un moment où il est peu fréquenté, et peux donc flâner à mon aise et trouver quelques livres à mon goût.
Je remonte à pied jusqu’à Notre-Dame de Lorette où se trouve le métro le plus pratique pour rejoindre le Dix-Huitième et avant de le prendre déjeune à L’Alvéole, rue Saint-Georges, dont la cuisine est si basique qu’il n’est pas utile d’en dire plus (il est vrai qu’après Le Bon Coin d’hier…). Des habitués en semblent pourtant satisfaits, qui parlent de la naissance d’une petite Léa dont les parents ont eu l’appartement cambriolé pendant l’accouchement (ordinateurs, bijoux, etc.). On soupçonne un voisin.
Rentré dans l’appartement prêté par une rame dans laquelle un mendiant demande une pièce pour manger en pleurant bruyamment (une technique improductive), je mets de l’ordre dans l’appartement et passe l’après-midi en compagnie des deux bestioles à longue queue sur fond de bruit des travaux de la dent creuse à terminer la lecture de « Merci, Dr Tchekhov », la correspondance entre Gorki l’impétueux et Tchekhov le mesuré.
Lourdement chargé, je rejoins la gare Saint-Lazare en début de soirée et par un train de dix-neuf heures trente surchauffé regagne Rouen où le ciel est gris. Un message de Chine m’attend sur le répondeur, visant à me rassurer, la communication via Internet laissant à désirer ces derniers jours.
*
Maxime Gorki à Anton Tchekhov (début de juillet mil neuf cent) :
Cher Anton Pavlovitch,
Allons en Chine ! Un jour à Yalta vous avez dit que vous iriez volontiers. Partons ! J’ai une envie formidable d’aller là-bas et je pense me proposer comme correspondant à quelque journal. Ma femme ne tient pas à me laisser partir seul, mais elle serait tout à fait tranquille si vous veniez aussi. Partons, Anton Pavlovitch ! Là-bas la vie est intéressante, ici elle est grise.
*
Anton Tchekhov à Maxime Gorki (douze juillet mil neuf cent) :
Cher Alexis Maximovitch,
Votre proposition d’aller en Chine m’a étonné. Et votre pièce ? Où en est votre pièce ? C’est donc que vous l’avez achevée ? Quoi qu’il en soit, il est déjà tard pour aller en Chine car la guerre touche manifestement à sa fin. Et je ne peux aller là-bas que comme médecin. Médecin militaire. Si la guerre dure, j’irai, mais en attendant je reste ici et j’écris tout doucement.
Je remonte à pied jusqu’à Notre-Dame de Lorette où se trouve le métro le plus pratique pour rejoindre le Dix-Huitième et avant de le prendre déjeune à L’Alvéole, rue Saint-Georges, dont la cuisine est si basique qu’il n’est pas utile d’en dire plus (il est vrai qu’après Le Bon Coin d’hier…). Des habitués en semblent pourtant satisfaits, qui parlent de la naissance d’une petite Léa dont les parents ont eu l’appartement cambriolé pendant l’accouchement (ordinateurs, bijoux, etc.). On soupçonne un voisin.
Rentré dans l’appartement prêté par une rame dans laquelle un mendiant demande une pièce pour manger en pleurant bruyamment (une technique improductive), je mets de l’ordre dans l’appartement et passe l’après-midi en compagnie des deux bestioles à longue queue sur fond de bruit des travaux de la dent creuse à terminer la lecture de « Merci, Dr Tchekhov », la correspondance entre Gorki l’impétueux et Tchekhov le mesuré.
Lourdement chargé, je rejoins la gare Saint-Lazare en début de soirée et par un train de dix-neuf heures trente surchauffé regagne Rouen où le ciel est gris. Un message de Chine m’attend sur le répondeur, visant à me rassurer, la communication via Internet laissant à désirer ces derniers jours.
*
Maxime Gorki à Anton Tchekhov (début de juillet mil neuf cent) :
Cher Anton Pavlovitch,
Allons en Chine ! Un jour à Yalta vous avez dit que vous iriez volontiers. Partons ! J’ai une envie formidable d’aller là-bas et je pense me proposer comme correspondant à quelque journal. Ma femme ne tient pas à me laisser partir seul, mais elle serait tout à fait tranquille si vous veniez aussi. Partons, Anton Pavlovitch ! Là-bas la vie est intéressante, ici elle est grise.
*
Anton Tchekhov à Maxime Gorki (douze juillet mil neuf cent) :
Cher Alexis Maximovitch,
Votre proposition d’aller en Chine m’a étonné. Et votre pièce ? Où en est votre pièce ? C’est donc que vous l’avez achevée ? Quoi qu’il en soit, il est déjà tard pour aller en Chine car la guerre touche manifestement à sa fin. Et je ne peux aller là-bas que comme médecin. Médecin militaire. Si la guerre dure, j’irai, mais en attendant je reste ici et j’écris tout doucement.