Il faut bien sûr ouvrir son manteau ou sa veste, façon exhibitionniste, afin d’entrer au Musée des Beaux-Arts de Rouen ce jeudi soir pour le début de la saison Agnès Jaoui dans la série Le Temps des Collections (chaque année, un(e) pipeule est invité(e) à fouiller parmi les œuvres du Musée et à en faire une présentation temporaire si possible originale). Avant elle, ce furent Christian Lacroix, Olivia Putman et Laure Adler.
Je me faufile dans la foule qui occupe la salle des sculptures et trouve une place un peu surélevée près d’une entrée de salle fermée. Les officiels ne sont pas là bien qu’il soit l’heure indiquée sur le carton d’invitation. Je m’occupe mentalement en observant, au milieu de fleurs blanches commandées à foison, cet attroupement de bourgeois(e)s qui semblent plus patient(e)s que moi.
L’attente se prolonge jusqu’à atteindre l’incorrection. J’en suis à songer à partir quand, avec une demi-heure de retard, s’ouvre la porte derrière moi laissant passer élus, Jaoui et compagnie, suivis d’une caméra de télé. Ces privilégié(e)s visitaient tranquillement sans se soucier de l’heure.
Une partie de ce beau monde s’installe derrière les micros. Agnès Jaoui fait des coucous à des gens qu’elle connaît dans la salle.
Yvon Robert, Maire, Socialiste, parle le premier. Il évoque la Culture dont on a tant besoin en cette période, Agnès Jaoui dont Le Goût des autres a été en partie tourné à Rouen, (je me souviens l’avoir vu au cinéma et qu’il ne fut pas du mien) et ce Musée qui va passer avec d’autres sous le contrôle de la Métropole au premier janvier (Maire de Rouen, c’est de moins en moins de boulot).
Frédéric Sanchez, Chef de Métropole, Socialiste, file l’anaphore à la Hollande pour se féliciter d’être dans une démarche humaniste, moderne et je ne sais plus quoi. Il confirme que les divers Musées vont passer sous sa coupe, rassemblés et siglés Réunion des Musées Métropolitains (décalque un peu ridicule de Réunion des Musées Nationaux), dont Sylvain Amic sera le premier responsable et la Matmut le mécène comme d’hab.
Une élue dont j’ignore le nom prend la parole à la place de Nicolas Mayer-Rossignol, Chef de Région, Socialiste, excusé (sans doute occupé quelque part à faire voter pour lui dimanche). Elle remarque qu’on doit déjà en avoir un peu assez des discours mais ne nous épargne pas le sien.
Monsieur de la Matmut fait la publicité de sa boutique en lui attribuant les qualificatifs de Sanchez, humaniste, moderne et je ne sais plus quoi. Il s’émerveille de sa belle générosité (avec l’argent des assuré(e)s), dont bénéficient les Musées, l’Opéra et le Cent Six « pour les musiques modernes ».
Sylvain Amic, futur Chef de la Réunion des Musées Métropolitains, tutoyé par Jean-Michel de la Matmut, remercie un par un tous les services sous ses ordres, une liste longue qui se termine désormais par les agents de sécurité.
Agnès Jaoui, qui doit se croire aux Césars de la télé, remercie les remerciements, et tous les remerciants, et ses amis venus de Paris, et les serveurs du buffet sur lequel nous allons tous nous jeter dès qu’elle aura fini de parler.
Consterné, je choisis de me tirer sans voir un tableau ni croquer un amuse-bouche, me jurant que jamais plus.
*
Valérie Fourneyron, ancienne Ministre, ancienne Maire de Rouen, Députée, Socialiste, nommée en ce mois de novembre membre du Conseil d’Administration de cette Matmut qui met la main dans la culotte de l’Opéra, des Musées, du Cent Six et autres lieux culturels de Rouen. Qu’on ne compte pas sur les journaux locaux pour enquêter sur le sujet. Mediapart peut-être un jour, qui sait.
Je me faufile dans la foule qui occupe la salle des sculptures et trouve une place un peu surélevée près d’une entrée de salle fermée. Les officiels ne sont pas là bien qu’il soit l’heure indiquée sur le carton d’invitation. Je m’occupe mentalement en observant, au milieu de fleurs blanches commandées à foison, cet attroupement de bourgeois(e)s qui semblent plus patient(e)s que moi.
L’attente se prolonge jusqu’à atteindre l’incorrection. J’en suis à songer à partir quand, avec une demi-heure de retard, s’ouvre la porte derrière moi laissant passer élus, Jaoui et compagnie, suivis d’une caméra de télé. Ces privilégié(e)s visitaient tranquillement sans se soucier de l’heure.
Une partie de ce beau monde s’installe derrière les micros. Agnès Jaoui fait des coucous à des gens qu’elle connaît dans la salle.
Yvon Robert, Maire, Socialiste, parle le premier. Il évoque la Culture dont on a tant besoin en cette période, Agnès Jaoui dont Le Goût des autres a été en partie tourné à Rouen, (je me souviens l’avoir vu au cinéma et qu’il ne fut pas du mien) et ce Musée qui va passer avec d’autres sous le contrôle de la Métropole au premier janvier (Maire de Rouen, c’est de moins en moins de boulot).
Frédéric Sanchez, Chef de Métropole, Socialiste, file l’anaphore à la Hollande pour se féliciter d’être dans une démarche humaniste, moderne et je ne sais plus quoi. Il confirme que les divers Musées vont passer sous sa coupe, rassemblés et siglés Réunion des Musées Métropolitains (décalque un peu ridicule de Réunion des Musées Nationaux), dont Sylvain Amic sera le premier responsable et la Matmut le mécène comme d’hab.
Une élue dont j’ignore le nom prend la parole à la place de Nicolas Mayer-Rossignol, Chef de Région, Socialiste, excusé (sans doute occupé quelque part à faire voter pour lui dimanche). Elle remarque qu’on doit déjà en avoir un peu assez des discours mais ne nous épargne pas le sien.
Monsieur de la Matmut fait la publicité de sa boutique en lui attribuant les qualificatifs de Sanchez, humaniste, moderne et je ne sais plus quoi. Il s’émerveille de sa belle générosité (avec l’argent des assuré(e)s), dont bénéficient les Musées, l’Opéra et le Cent Six « pour les musiques modernes ».
Sylvain Amic, futur Chef de la Réunion des Musées Métropolitains, tutoyé par Jean-Michel de la Matmut, remercie un par un tous les services sous ses ordres, une liste longue qui se termine désormais par les agents de sécurité.
Agnès Jaoui, qui doit se croire aux Césars de la télé, remercie les remerciements, et tous les remerciants, et ses amis venus de Paris, et les serveurs du buffet sur lequel nous allons tous nous jeter dès qu’elle aura fini de parler.
Consterné, je choisis de me tirer sans voir un tableau ni croquer un amuse-bouche, me jurant que jamais plus.
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Valérie Fourneyron, ancienne Ministre, ancienne Maire de Rouen, Députée, Socialiste, nommée en ce mois de novembre membre du Conseil d’Administration de cette Matmut qui met la main dans la culotte de l’Opéra, des Musées, du Cent Six et autres lieux culturels de Rouen. Qu’on ne compte pas sur les journaux locaux pour enquêter sur le sujet. Mediapart peut-être un jour, qui sait.