De la sempiternelle nuisance des guides touristiques rouennais

18 juin 2016


Ce jeudi matin, l’un des guides de l’Office de Tourisme de Rouen est devant ma porte avec ses retraités réjouis. Je l’entends expliquer que le mur en pierres du rez-de-chaussée a remplacé un ancien mur à pans de bois, me demandant d’où il tient ça. Pour appuyer son propos,  il frappe sur mon mur avec le bâton qui lui sert à cornaquer son troupeau.
J’ouvre ma porte :
-Vous êtes obligé, en plus de vos explications, de taper sur le mur de ma maison ?
-Pourquoi ? Elle risque de s’écrouler ? me rétorque cet individu au lieu de s’excuser.
C’est l’un des plus jeunes de la bande des guides, un trentenaire finissant dont les études en Histoire ont mal tourné.
-Tire-toi connard, lui dis-je. Ce qu’il fait, suivi de sa troupe qui pousse des cris d’horreur.
Sans doute aurais-je pu être moins expéditif.
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Au passage incessant des guides à pied, dont celle à la voix insupportable et parfois le vieil historien local que l’on sort de la naphtaline quand les groupes de touristes sont encore plus nombreux que d’habitude, s’ajoutent le guide à vélo suivi de sa file de bicyclistes néophytes dont au moins un est obligé de poser pied à terre au passage le plus étroit et, depuis cette année, le guide en gyropode et sa file de fainéants à roulettes et moteur électrique. Tous empêchent à qui mieux mieux la circulation des habitants dans la ruelle.
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S'adjoignent à ces encombrants les instits et les profs avec leurs classes. Beaucoup, semblant n’avoir pas assez de connaissances, sont également accompagnés d’un guide. Que ce soit pour des Cépés ou pour des Premières le laïus est le même, caricatural. Du côté des lycéen(ne)s, on supporte l’épreuve en silence mais on tire la gueule.
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Ce vendredi matin, le vieil historien local est de retour avec une classe de Céheux. L’un des moutards lui demande pourquoi la maison elle penche.
-Elle était droite au début puis avec le temps elle s’est mise à pencher, mais rassure-toi elle est encore solide.
Il ne plaisantait pas.