Côtoyant la jeunesse qui encule le Front National

11 décembre 2015


Jeudi matin, m’en allant à la Poste principale, je vois déboucher, sorti de Camille Saint-Saëns, un cortège lycéen suivi de Gendarmes Mobiles à pied et d’autres en fourgons. Cette jeunesse proteste contre le nombre de voix qu’a obtenu le F-Haine au premier tour des Régionales. Au carrefour avec la rue de la Jeanne, une poignée s’assoit sur la chaussée avec l’envie de bloquer la circulation mais se voyant entourés de grands costauds avec une longue tige dépassant de leur uniforme, ces filles et ces garçons ont tôt fait de se lever et de rejoindre le gros de la troupe qui s’éloigne vers la place du Vieux.
Après avoir posté, je rentre par un autre chemin. Parvenu devant le Socrate, je vois surgir un deuxième cortège de lycéen(ne)s. Sans doute issu(e)s de Corneille, ces filles et ces garçons arrivent de la rue des Fossés Louis le Huitième et constatent que les élèves de Saint-Saëns sont déjà partis. « Le F-Haine, on t’encule », crient-ils en chœur et en boucle, bien inutilement à mon avis.
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Manifester dans la rue des Fossés Louis le Huitième, cette voie sombre bordée de maisons tristes, il n’y a que des lycéen(ne)s pour faire un pareil choix.
Moi-même, je l’emprunte souvent entre le Socrate et la maison pour éviter la rue Ganterie, sa parallèle affreusement marchande où l’on manifeste quotidiennement pour la société de consommation, avec succès.