Ce samedi matin, premier jour du printemps et du troisième confinement, le ciel est bleu quand je sors de chez moi après avoir rempli une attestation de sortie dérogatoire simplifiée par mes soins, car à quoi bon s’emmerder avec le délire administratif du Ministère de l’Intérieur puisqu’on peut sortir sans limite de temps pour faire une promenade dans son enclos de dix kilomètres.
Cette promenade pourra me faire passer par la boulangerie, U Express, le Crédit à Bricoles, le marché, la Poste, le médecin ou quoi que soit d’autre. Mon attestation indique donc que je vais me promener à partir de sept heures et je n’aurai qu’à changer chaque jour la date avec le stylo effaceur que m’a offert il y a un an celle qui est confinée sans souci à Paris (son travail lui permet de ne tenir aucun compte des restrictions).
Par cette belle journée un peu fraiche ma promenade me fait traverser la Seine et me conduit au marché des Emmurées où je récolte fruits et légumes. Les commerçants pas de première nécessité y sont intaillés comme si de rien n’était.
Repassé rive droite je me promène jusqu’à la banque où je récolte quarante euros à la tirette puis mes pas me mènent vers le square Saint-Pierre-du-Châtel où je découvre la boîte à livres gisant sur le sol, vandalisée.
C’est le printemps, c’est le début du troisième confinement, c’est également samedi et donc, de onze heures et demie à midi, depuis le banc du jardin, je profite du concert de carillon.
C’est également sur ce banc que l’après-midi je me livre au vice impuni grâce au deuxième volume de l’Œuvre complète de Christian Guillet (L’Age d’Homme) dont j’ai lu le premier il y a fort longtemps. Une voisine, son ami et sa mère sont également dehors, parlant bas pour ne pas me gêner ou bien pour ne pas que j’entende. Mon hyperacousie me permet cependant de savoir qu’il est question pour la mère de faire un aller-retour demain à Yvetot malgré l’interdiction.
*
Le soir venu, j’apprends que la bouffonne attestation de sortie illimitée est supprimée, un justificatif de domicile suffira pour aller et venir dans son enclos.
Cette promenade pourra me faire passer par la boulangerie, U Express, le Crédit à Bricoles, le marché, la Poste, le médecin ou quoi que soit d’autre. Mon attestation indique donc que je vais me promener à partir de sept heures et je n’aurai qu’à changer chaque jour la date avec le stylo effaceur que m’a offert il y a un an celle qui est confinée sans souci à Paris (son travail lui permet de ne tenir aucun compte des restrictions).
Par cette belle journée un peu fraiche ma promenade me fait traverser la Seine et me conduit au marché des Emmurées où je récolte fruits et légumes. Les commerçants pas de première nécessité y sont intaillés comme si de rien n’était.
Repassé rive droite je me promène jusqu’à la banque où je récolte quarante euros à la tirette puis mes pas me mènent vers le square Saint-Pierre-du-Châtel où je découvre la boîte à livres gisant sur le sol, vandalisée.
C’est le printemps, c’est le début du troisième confinement, c’est également samedi et donc, de onze heures et demie à midi, depuis le banc du jardin, je profite du concert de carillon.
C’est également sur ce banc que l’après-midi je me livre au vice impuni grâce au deuxième volume de l’Œuvre complète de Christian Guillet (L’Age d’Homme) dont j’ai lu le premier il y a fort longtemps. Une voisine, son ami et sa mère sont également dehors, parlant bas pour ne pas me gêner ou bien pour ne pas que j’entende. Mon hyperacousie me permet cependant de savoir qu’il est question pour la mère de faire un aller-retour demain à Yvetot malgré l’interdiction.
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Le soir venu, j’apprends que la bouffonne attestation de sortie illimitée est supprimée, un justificatif de domicile suffira pour aller et venir dans son enclos.