Le mort du jour s’appelle Valéry Giscard, au patronyme allongé d’un d’Estaing tombé en déshérence acheté par son père, à quatre-vingt-quatorze ans, des suites du Covid (ce qui n’étonne plus personne), un ancien Président de la République française que n’ont pas connu en activité les moins de quarante ans. Je n’ai pas eu ce privilège.
Le voici encensé le temps d’une journée, félicité pour la dépénalisation de l’avortement, la majorité à dix-huit ans, le divorce par consentement mutuel et autres progrès, sauf la suppression de la peine de mort (il a même refusé de gracier Christian Ranucci, guillotiné mais peut-être innocent), bien que toutes ces avancées à lui attribuées auraient été accordées par n’importe quel autre Président des années soixante-dix car elles étaient dans l’air du temps, poussées par la rue, et qu’au surplus elles n’ont pu être votées qu’avec l’apport des voix de la Gauche.
Ce n’était pas marrant d’avoir au temps de ses vingt ans un Président nommé Giscard, ce pseudo aristo dragueur de populo avec son accordéon, cet homme s’entourant de femmes émancipées (Françoise Giroud, Simone Veil) mais faisant de son épouse (Anne-Aymone Sauvage de Brantes) une potiche.
J’en ai fait des manifestations au temps de Giscard pour tenter d’empêcher la construction de ses centrales nucléaires, sans réussite ailleurs qu’en Bretagne. Des centrales qu’il est maintenant question de continuer à exploiter au-delà des quarante ans prévus.
*
En couverture de Charlie Hebdo lors de l’élection de Giscard (d’Estaing), un dessin de Gébé, légendé d’un « Tête de Nœud Président », lequel dans une bulle déclare « Vous avez noté la particule ? ».
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Marc Gachon, journaliste et rédacteur de La Galipote, journal auvergnat persécuté par Giscard, interrogé sur le site de Charlie Hebdo :
« Il venait tout juste d’être élu président du conseil régional pour la première fois. En pleine session, on lui fait part que pour pouvoir ouvrir les ordinateurs, il faudrait avoir les clés, sous-entendu les codes informatiques. Et là, le président de lancer sur le ton de l’évidence qu’il avait toujours : « Et bien qu’on appelle un serrurier ! ». Silence et malaise dans le cénacle. Ce jour-là son image de modernité était bel et bien enterrée. »
Le voici encensé le temps d’une journée, félicité pour la dépénalisation de l’avortement, la majorité à dix-huit ans, le divorce par consentement mutuel et autres progrès, sauf la suppression de la peine de mort (il a même refusé de gracier Christian Ranucci, guillotiné mais peut-être innocent), bien que toutes ces avancées à lui attribuées auraient été accordées par n’importe quel autre Président des années soixante-dix car elles étaient dans l’air du temps, poussées par la rue, et qu’au surplus elles n’ont pu être votées qu’avec l’apport des voix de la Gauche.
Ce n’était pas marrant d’avoir au temps de ses vingt ans un Président nommé Giscard, ce pseudo aristo dragueur de populo avec son accordéon, cet homme s’entourant de femmes émancipées (Françoise Giroud, Simone Veil) mais faisant de son épouse (Anne-Aymone Sauvage de Brantes) une potiche.
J’en ai fait des manifestations au temps de Giscard pour tenter d’empêcher la construction de ses centrales nucléaires, sans réussite ailleurs qu’en Bretagne. Des centrales qu’il est maintenant question de continuer à exploiter au-delà des quarante ans prévus.
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En couverture de Charlie Hebdo lors de l’élection de Giscard (d’Estaing), un dessin de Gébé, légendé d’un « Tête de Nœud Président », lequel dans une bulle déclare « Vous avez noté la particule ? ».
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Marc Gachon, journaliste et rédacteur de La Galipote, journal auvergnat persécuté par Giscard, interrogé sur le site de Charlie Hebdo :
« Il venait tout juste d’être élu président du conseil régional pour la première fois. En pleine session, on lui fait part que pour pouvoir ouvrir les ordinateurs, il faudrait avoir les clés, sous-entendu les codes informatiques. Et là, le président de lancer sur le ton de l’évidence qu’il avait toujours : « Et bien qu’on appelle un serrurier ! ». Silence et malaise dans le cénacle. Ce jour-là son image de modernité était bel et bien enterrée. »