Deux messes pour le prix d’une ce vendredi soir à l’Opéra de Rouen où j’ai place sur une chaise de premier rang face à un plateau que se partagent les musicien(ne)s de l’Orchestre et Our Lady’s Choral Society, chorale d’une centaine d’amateurs d’âge divers (dont deux tiers de femmes) venue de Dublin fêter son soixante-dixième anniversaire en Seine-Maritime car c’est à Eu que repose leur saint patron, nous apprend Frédéric Roels, Directeur.
Certain(e)s de ces choristes sont très âgé(e)s. L’un, marchant avec une canne, doit rester assis. Le Chef est également dublinois et s’appelle Proinnsias O'Duinn, âgé lui aussi, queue de pie, nœud papillon blanc sur chemise blanche, tout comme sont vêtus les solistes Carlos Natale (ténor) et Ian Caddy (basse) dont les regards se perdent au loin quand ils ne chantent pas la Messa di Gloria de Giacomo Puccini, laquelle fut écrite à dix-neuf ans pour un examen.
Plus qu’une messe, c’est du Puccini (comme disent certains). De même qu’après l’entracte, la Messe en ut mineur de Wolfgang Amadeus, mieux qu’une messe (inachevée, promise à Dieu pour le remercier de la guérison de Constance) c’est du Mozart (comme disent les mêmes).
Marie-Bénédicte Souquet (soprano) et Elodie Kimmel (mezzo-soprano) ont rejoint les deux solistes hommes. Leurs yeux vont et viennent entre la partition et un point rapproché dans la salle (surtout ne pas croiser le regard d’un spectateur). J’essaie d’imaginer ce qui se passe dans la tête de la plus jeune, l’inquiétude de savoir que c’est bientôt à soi. Quand elle se lève, elle n’est plus la même, transfigurée par le chant. Ce n’est pas un miracle.
*
Jamais pu dire ou écrire : j’écoute du Puccini. Cela me fait penser à j’achète du rôti de bœuf.
-J’en voudrais six cent grammes
-Un peu plus, je vous le laisse ?
-Oui, ça ira.
-Et avec ceci ?
-Mettez-moi du Mozart, trois tranches, bien épaisses.
*
Ce samedi matin, comme c’est désormais obligatoire, un Gendarme Mobile et trois Militaires protégent la Synagogue. Un quidam tirant un gros sac à roulettes s’adresse à eux:
-Excusez-moi, est-ce que je peux vous prendre en photo ? C’est pour montrer à des amis à l’étranger comment c’est Rouen et la France en ce moment.
Ils l’envoient bouler.
*
Grâce à sa transformation en impasse par des travaux à son extrémité, côté rue Saint-Nicolas, presque deux semaines sans troupeaux de touristes à guide brailleur dans ma ruelle. C’est hélas terminé.
Certain(e)s de ces choristes sont très âgé(e)s. L’un, marchant avec une canne, doit rester assis. Le Chef est également dublinois et s’appelle Proinnsias O'Duinn, âgé lui aussi, queue de pie, nœud papillon blanc sur chemise blanche, tout comme sont vêtus les solistes Carlos Natale (ténor) et Ian Caddy (basse) dont les regards se perdent au loin quand ils ne chantent pas la Messa di Gloria de Giacomo Puccini, laquelle fut écrite à dix-neuf ans pour un examen.
Plus qu’une messe, c’est du Puccini (comme disent certains). De même qu’après l’entracte, la Messe en ut mineur de Wolfgang Amadeus, mieux qu’une messe (inachevée, promise à Dieu pour le remercier de la guérison de Constance) c’est du Mozart (comme disent les mêmes).
Marie-Bénédicte Souquet (soprano) et Elodie Kimmel (mezzo-soprano) ont rejoint les deux solistes hommes. Leurs yeux vont et viennent entre la partition et un point rapproché dans la salle (surtout ne pas croiser le regard d’un spectateur). J’essaie d’imaginer ce qui se passe dans la tête de la plus jeune, l’inquiétude de savoir que c’est bientôt à soi. Quand elle se lève, elle n’est plus la même, transfigurée par le chant. Ce n’est pas un miracle.
*
Jamais pu dire ou écrire : j’écoute du Puccini. Cela me fait penser à j’achète du rôti de bœuf.
-J’en voudrais six cent grammes
-Un peu plus, je vous le laisse ?
-Oui, ça ira.
-Et avec ceci ?
-Mettez-moi du Mozart, trois tranches, bien épaisses.
*
Ce samedi matin, comme c’est désormais obligatoire, un Gendarme Mobile et trois Militaires protégent la Synagogue. Un quidam tirant un gros sac à roulettes s’adresse à eux:
-Excusez-moi, est-ce que je peux vous prendre en photo ? C’est pour montrer à des amis à l’étranger comment c’est Rouen et la France en ce moment.
Ils l’envoient bouler.
*
Grâce à sa transformation en impasse par des travaux à son extrémité, côté rue Saint-Nicolas, presque deux semaines sans troupeaux de touristes à guide brailleur dans ma ruelle. C’est hélas terminé.