Concert Navok Britten Pärt Mozart à l’Opéra de Rouen

6 février 2018


Du soleil et un étonnant ciel bleu ce dimanche après-midi quand je me rends à l’Opéra où l’on donne concert. J’y arrive peu après quinze heures, avant que ne commence au foyer l’avant spectacle confié au Conservatoire.
Il s’agit de La peur des coups, une saynète de Courteline dont le thème est d’actualité, forcément d’actualité. Cette pochade conjugale n’est pas à mon goût. Aussi, bien que la pianiste soit agréable à regarder, j’entre en salle dès que c’est possible.
De ma place de bout de corbeille, j’étudie le programme et découvre, pas vraiment surpris, que l’Orchestre ne sera pas dirigé, comme il était prévu, par Leo Hussain. Le chef principal de l’Opéra de Rouen est un chef principalement absent.
Kaspar Zehnder, discrète cravate rouge, le remplace à la baguette. De plain-pied avec les musicien(ne)s, il dirige Tetris (pour double quintette à vent) du contemporain Lior Navok (né en mil neuf cent soixante et onze), une plaisante évocation de la trépidante vie new-yorkaise.
L’estrade du chef mise en place, l’Orchestre au complet s’installe. Les musiciens sont sans cravate, une décontraction qui n’est pas synonyme de laisser-aller. Le maestro revient accompagné d’Allan Clayton pour Nocturne de Benjamin Britten. Ce ténor chante à la perfection. La musique est subtile à souhait. Bizarrement, les applaudissements meurent un peu vite. Heureusement, le timbalier Philippe Bajard est là pour les ranimer d’un geste, tel le batteur d’un groupe de rock. Ténor et maestro peuvent revenir une troisième fois saluer.
Celui avec qui je parle à l’entracte est d’accord avec moi : cela commence bien. Par un hasard que le calcul des probabilités n’aurait pas prévu, il occupe à l’autre extrémité de la corbeille le siège symétrique du mien.
A la reprise c’est Silouans Song du contemporain Arvo Pärt (né en mil neuf cent trente-cinq), un court plaisir mystique joué par les cordes, puis la Symphonie numéro trente-six en do majeur, dite Linz car Wolfgang Amadeus Mozart l’a composée vite fait bien fait dans cette ville pour remercier son hôte le comte de Thun.
Kaspar Zehnder est un très bon chef. Il tire le meilleur de l’Orchestre et de chaque instrumentiste. Cela sonne bon ce dimanche après-midi à l’Opéra de Rouen. De quoi ressortir content à dix-huit heures précises. Comme chacun le constate avec satisfaction : les jours rallongent.