Concert Mysliveček Prokofiev Klein Mozart à l’Opéra de Rouen

10 novembre 2017


Ce mercredi soir à l’Opéra de Rouen, j’ai place en corbeille au deuxième rang pour le concert de musique de chambre Octuor à vent. Devant moi se trouve la portion de premier rang réservée au staff et à ses invités. A une extrémité est assis Monsieur le Maire. A l’autre devrait l’être Monsieur le Directeur mais Loïc Lachenal brille par son absence (comme on dit). Il ne peut donc entendre le mal que pensent mes voisines de droite de sa décision de supprimer l’abonnement Entrée Plus la saison prochaine.
Deux hautboïstes, deux clarinettistes, deux bassonistes et deux cornistes composent l’octuor qui s’installe derrière les pupitres. C’est d’abord l’Octuor numéro trois en si bémol majeur de Josef Mysliveček, compositeur « méconnu mais largement acclamé de son vivant » explique Charlotte Fellous dans le livret programme. Cet échantillon ne me donne pas envie de connaître davantage sa musique. Est ensuite joué la Suite de Roméo et Juliette de Sergueï Prokofiev dans l’arrangement qu’en fit Andreas Nicolai Tarkmann. A un moment, cette suite me devient familière. Peut-être ce morceau a-t-il été utilisé pour une publicité ou comme générique d’une émission de radio.
-Heureusement qu’il y a les Entrée Plus et les Pass Opéra sinon il n’y aurait pas grand monde dans la salle ce soir, déclare à l’entracte l’un de ceux qui bénéficient de la seconde option.
Il a toute raison d’être mécontent car Loïc Lachenal a également décidé la disparition de cette formule d’abonnement qui permet d’occuper le même fauteuil bien placé à toutes les représentations de la saison (il est ainsi possible de voir autant de fois qu’on le veut le même opéra). Ces abonnés de première catégorie paient quatre cent quatre-vingt-dix euros par an pour cela. Ils ne s’attendaient pas à être ainsi chassés par le nouveau venu.
A la reprise sont donnés le Divertimento pour octuor à vents de Gideon Klein (déporté par les nazis, il sera l’un des musiciens de Theresienstadt et mourra à vingt-cinq ans lors de la liquidation du camp) puis la Sérénade en mi bémol majeur de Wolfgang Amadeus Mozart. Tout cela est bien bon mais un peu plan plan. Les applaudissements ne durent pas longtemps.
Plus moyen de prendre le parvis de la Cathédrale en diagonale pour rentrer, par la faute de l’installation du Marché de Noël, nuisance annuelle.
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Dans cet Opéra de Rouen où l’on est participatif côté musique, on ne l’est surtout pas côté attentes du public. Loïc Lachenal s’est bien gardé de faire un sondage : désirez-vous une programmation augmentée qui entraînera la disparition de votre abonnement ou le maintien de celui-ci avec une programmation moins ambitieuse ?