« On n’a jamais eu autant de monde que ce soir », dit un placeur à deux autres alors que j’attends la permission de monter dans les étages de l’Opéra de Rouen ce mardi soir, j’ai place au premier balcon sur un strapontin dont j’ignorais jusqu’à présent l’existence.
J’y suis bien assis et dans l’axe du piano sur lequel va jouer celui qui attire les foules : Brad Mehldau, de passage ici avant trois concerts à la Philharmonie de Paris. Une moitié du public est constituée des abonnés de l’Opéra et l’autre par les membres ou sympathisants de Rouen Jazz Action. Ces derniers viennent là comme d’autres vont à la messe le dimanche. Les premiers se disent : « Puisque c’est ça qu’on nous propose » ou bien « On va voir ce que ça donne ». Il y a sans doute aussi dans cette masse des personnes autant contentes d’assister à un concert de jazz qu’à un concert classique.
Michel Jules, chef de Rouen Jazz Action, au micro à fil, explique que c’est la quatrième fois en vingt ans qu’il fait venir Brad Mehldau à Rouen (applaudissements) et annonce que l’an prochain, ce n’est pas deux mais trois concerts de jazz qui seront au programme de l’Opéra (applaudissements). Et donc trois concerts de musique dite classique en moins, me dis-je.
Brad Mehldau (né à Jacksonville), qui fait un bel effort pour s’adresser au public en français, est en compagnie de Larry Grenadier (contrebassiste né à San Francisco) et de Jeff Ballard (batteur né Santa Cruz). Leur musique est un jazz des plus traditionnels avec alternance de compositions personnelles et de reprises (Chico Buarque, Sidney Bechet, etc.), cela joué sous un éclairage basique et qui ne change jamais.
Chacun y va de ses improvisations et montre ce qu’il sait faire aux deux autres et au public. Brad Mehldau semble prendre plus de plaisir à écouter les deux autres qu’à jouer lui-même, jusqu’à s’asseoir en position du lotus sur son siège pour mieux profiter d’un solo de batterie. Le trio est bien applaudi sans toutefois soulever la foule.
Cette musique ne m’est pas désagréable. Elle me fait l’effet d’un massage capillaire chez la coiffeuse, mais elle n’atteint pas mon cerveau, comme l’autre jour celle de Beethoven jouée par le pianiste Andreï Korobeinikov.
A propos de ce concert, une lectrice me signale également que je me suis trompé en croyant reconnaître le bonus : « Je vous cite ”Dehors, il règne un vent tempétueux bien en accord avec la musique tourmentée du « Maître de Bonn ». alors permettez-moi de vous dire que c’était normal, le Bis étant le troisième mouvement -allegreto- de la sonate N° 17, dite” la tempête”. Petit clin d’œil de l’interprète sans doute! ».
Ce qui est agréable avec ces mélomanes avertis de l’Opéra de Rouen, c’est la façon courtoise dont ils me signalent mon erreur. Personne pour me dire : « Vous racontez n’importe quoi, vous n’y connaissez rien ».
J’y suis bien assis et dans l’axe du piano sur lequel va jouer celui qui attire les foules : Brad Mehldau, de passage ici avant trois concerts à la Philharmonie de Paris. Une moitié du public est constituée des abonnés de l’Opéra et l’autre par les membres ou sympathisants de Rouen Jazz Action. Ces derniers viennent là comme d’autres vont à la messe le dimanche. Les premiers se disent : « Puisque c’est ça qu’on nous propose » ou bien « On va voir ce que ça donne ». Il y a sans doute aussi dans cette masse des personnes autant contentes d’assister à un concert de jazz qu’à un concert classique.
Michel Jules, chef de Rouen Jazz Action, au micro à fil, explique que c’est la quatrième fois en vingt ans qu’il fait venir Brad Mehldau à Rouen (applaudissements) et annonce que l’an prochain, ce n’est pas deux mais trois concerts de jazz qui seront au programme de l’Opéra (applaudissements). Et donc trois concerts de musique dite classique en moins, me dis-je.
Brad Mehldau (né à Jacksonville), qui fait un bel effort pour s’adresser au public en français, est en compagnie de Larry Grenadier (contrebassiste né à San Francisco) et de Jeff Ballard (batteur né Santa Cruz). Leur musique est un jazz des plus traditionnels avec alternance de compositions personnelles et de reprises (Chico Buarque, Sidney Bechet, etc.), cela joué sous un éclairage basique et qui ne change jamais.
Chacun y va de ses improvisations et montre ce qu’il sait faire aux deux autres et au public. Brad Mehldau semble prendre plus de plaisir à écouter les deux autres qu’à jouer lui-même, jusqu’à s’asseoir en position du lotus sur son siège pour mieux profiter d’un solo de batterie. Le trio est bien applaudi sans toutefois soulever la foule.
Cette musique ne m’est pas désagréable. Elle me fait l’effet d’un massage capillaire chez la coiffeuse, mais elle n’atteint pas mon cerveau, comme l’autre jour celle de Beethoven jouée par le pianiste Andreï Korobeinikov.
A propos de ce concert, une lectrice me signale également que je me suis trompé en croyant reconnaître le bonus : « Je vous cite ”Dehors, il règne un vent tempétueux bien en accord avec la musique tourmentée du « Maître de Bonn ». alors permettez-moi de vous dire que c’était normal, le Bis étant le troisième mouvement -allegreto- de la sonate N° 17, dite” la tempête”. Petit clin d’œil de l’interprète sans doute! ».
Ce qui est agréable avec ces mélomanes avertis de l’Opéra de Rouen, c’est la façon courtoise dont ils me signalent mon erreur. Personne pour me dire : « Vous racontez n’importe quoi, vous n’y connaissez rien ».