Pour Korneï Tchoukovski, les ennuis sont de retour au tournant des années soixante, rapport à Boris Pasternak qui reçoit le Prix Nobel de Littérature pour son roman Le Docteur Jivago publié d’abord en Occident puis clandestinement en Union Soviétique. Témoin ce qu’il en dit dans le volume deux de son Journal publié chez Fayard :
Trois décembre mil neuf cent cinquante-huit : J’ai passé tout le mois de novembre à souffrir de la « maladie de Pasternak ». On m’a mis en demeure de donner des explications ; les autorités voulaient savoir comment j’avais osé féliciter le « criminel ! »
Vingt-sept janvier mil neuf cent cinquante-neuf : Pasternak est venu hier, mais je dormais. Il doit revenir aujourd’hui entre une heure et deux heures. Il paraît qu’il a besoin de conseils. Mais quels conseils puis-je lui donner, moi qui suis malade, à bout de forces, anéanti par les insomnies.
Vingt-trois mai mil neuf cent soixante : Pasternak est malade. Hier j’ai eu la visite de Valentin Ferdinandovitch Asmous. Il va voir Pasternak trois fois par jour, discute avec les docteurs. Il m’a démontré de façon presque mathématique que sauf miracle, Pasternak était condamné.
Trente et un mai mil neuf cent soixante : Lida est arrivée avec une nouvelle terrible : « Pasternak est mort. » A une heure et quart. (…)
Je me souviens de la blessure que ce fut pour lui de voir que personne ne le connaissait dans la chambre d’hôpital où on l’avait placé – lui, le premier poète d’URSS.
Seize juin mil neuf cent soixante : Quand on a demandé à Stein (Alexandre) pourquoi il n’avait pas assisté aux obsèques de Pasternak, il a dit : « J’ai pour règle de ne pas participer aux manifestations antigouvernementales. »
Trois décembre mil neuf cent cinquante-huit : J’ai passé tout le mois de novembre à souffrir de la « maladie de Pasternak ». On m’a mis en demeure de donner des explications ; les autorités voulaient savoir comment j’avais osé féliciter le « criminel ! »
Vingt-sept janvier mil neuf cent cinquante-neuf : Pasternak est venu hier, mais je dormais. Il doit revenir aujourd’hui entre une heure et deux heures. Il paraît qu’il a besoin de conseils. Mais quels conseils puis-je lui donner, moi qui suis malade, à bout de forces, anéanti par les insomnies.
Vingt-trois mai mil neuf cent soixante : Pasternak est malade. Hier j’ai eu la visite de Valentin Ferdinandovitch Asmous. Il va voir Pasternak trois fois par jour, discute avec les docteurs. Il m’a démontré de façon presque mathématique que sauf miracle, Pasternak était condamné.
Trente et un mai mil neuf cent soixante : Lida est arrivée avec une nouvelle terrible : « Pasternak est mort. » A une heure et quart. (…)
Je me souviens de la blessure que ce fut pour lui de voir que personne ne le connaissait dans la chambre d’hôpital où on l’avait placé – lui, le premier poète d’URSS.
Seize juin mil neuf cent soixante : Quand on a demandé à Stein (Alexandre) pourquoi il n’avait pas assisté aux obsèques de Pasternak, il a dit : « J’ai pour règle de ne pas participer aux manifestations antigouvernementales. »