Ce samedi matin, c’est jour de vide grenier au lieu-dit Les Landaus à Oissel sur un terrain herbeux près du Super U. Cette année, la direction de ce magasin a cerné son parquigne de ruban plastifié rouge et blanc afin de le laisser libre pour ses client(e)s, je me gare donc dans la rue un peu plus loin. La pluie est annoncée, ce qui n’est pas surprenant car c’est le ouiquennede de la Fête de l’Humanité pendant laquelle il pleut quatre fois sur cinq. En conséquence, il y a moins d’exposant(e)s que les autres années.
J’en fais le tour deux fois. L’un d’eux, au physique de légionnaire, expose deux portraits d’Angela Merkel, l’un accompagné d’un texte imprimé « J’aime l’Allemagne mon deuxième pays ». Il présente aussi un drapeau allemand et un ballon d’un cleube de foute de là-bas et diffuse de la musique bavaroise. Je ne lui demande pas combien il vend le portrait d’Angela, qui passait pour une sans-cœur, intransigeante face au problème grec, faisant pleurer une lycéenne palestinienne, et que voici devenue Mama Merkel pour tous les réfugiés syriens.
En rejoignant ma voiture, je constate que les rubans du Super U n’ont pas tenu longtemps. Dès que parti, la pluie se met à tomber. Les quelques ouvrages que je rapporte sont donc sauvés des eaux, parmi lesquels Ah ! La belle époque ! un livre animé pour adulte (on parle de pop up désormais) publié chez ce coquin de Nathan en mil neuf cent quatre-vingt-trois (imaginé par Lesley Jane Kaiser, adapté par Claude Pistache, illustré par Borje Svensson et dont les mécanismes sont de Keith Moseley et John Strejan), si sage qu’il pourrait être montré aux enfants du vingtième et unième siècle sans contrevenir aux lois concernant les mineur(e)s imposées par le nouvel ordre moral qui va de pair avec l’essor des fanatismes religieux et la prospérité des partis d’extrême droite, et Visages cachés roman de Salvador Dali publié chez Stock en mil neuf cent soixante-treize mais écrit trente ans plus tôt, pendant la guerre, et paru aux Etats-Unis à cette époque, un livre tombé dans l’oubli que je parcourrai avant de le revendre.
*
Dali dans la déclaration d’intention de Visages cachés:
« Dès 1922, le grand poète Garcia Lorca avait prédit que j’étais destiné à une carrière littéraire et avait laissé entendre que mon avenir était justement dans le « roman pur ».
Pourquoi ai-je écrit ce roman ?
Parce que je trouve le temps de faire tout ce que je veux et que je voulais écrire ce roman… »
J’en fais le tour deux fois. L’un d’eux, au physique de légionnaire, expose deux portraits d’Angela Merkel, l’un accompagné d’un texte imprimé « J’aime l’Allemagne mon deuxième pays ». Il présente aussi un drapeau allemand et un ballon d’un cleube de foute de là-bas et diffuse de la musique bavaroise. Je ne lui demande pas combien il vend le portrait d’Angela, qui passait pour une sans-cœur, intransigeante face au problème grec, faisant pleurer une lycéenne palestinienne, et que voici devenue Mama Merkel pour tous les réfugiés syriens.
En rejoignant ma voiture, je constate que les rubans du Super U n’ont pas tenu longtemps. Dès que parti, la pluie se met à tomber. Les quelques ouvrages que je rapporte sont donc sauvés des eaux, parmi lesquels Ah ! La belle époque ! un livre animé pour adulte (on parle de pop up désormais) publié chez ce coquin de Nathan en mil neuf cent quatre-vingt-trois (imaginé par Lesley Jane Kaiser, adapté par Claude Pistache, illustré par Borje Svensson et dont les mécanismes sont de Keith Moseley et John Strejan), si sage qu’il pourrait être montré aux enfants du vingtième et unième siècle sans contrevenir aux lois concernant les mineur(e)s imposées par le nouvel ordre moral qui va de pair avec l’essor des fanatismes religieux et la prospérité des partis d’extrême droite, et Visages cachés roman de Salvador Dali publié chez Stock en mil neuf cent soixante-treize mais écrit trente ans plus tôt, pendant la guerre, et paru aux Etats-Unis à cette époque, un livre tombé dans l’oubli que je parcourrai avant de le revendre.
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Dali dans la déclaration d’intention de Visages cachés:
« Dès 1922, le grand poète Garcia Lorca avait prédit que j’étais destiné à une carrière littéraire et avait laissé entendre que mon avenir était justement dans le « roman pur ».
Pourquoi ai-je écrit ce roman ?
Parce que je trouve le temps de faire tout ce que je veux et que je voulais écrire ce roman… »