Ce samedi matin je descends du train Zou de sept heures quarante-neuf terminus Vintimille juste après le long tunnel de la Principauté de Monaco, à Roquebrune-Cap-Martin. Dès la sortie de la Gare, j’aperçois, en haut de la montagne mon objectif du jour : le château qui domine le vieux village de Roquebrune.
Comment y aller ? Une dame m’informe de l’existence du bus Vingt-Deux dont l’arrêt est un peu plus haut. Je monte la pente et le trouve. Il y a peu de passages le samedi. Le prochain est heureusement dans neuf minutes. Il fait beau et doux.
Soudain, avec cinq minutes d’avance, surgit un minibus qui me prend tellement de court que je ne fais pas signe au conducteur et il passe sans s’arrêter. J’y vois un signe. La perspective de la découverte d’un énième village perché ne m’emballait qu’à moitié. Tant pis pour le château, l’église Sainte-Marguerite, l’olivier millénaire et la tombe du Corbusier mort d’une baignade en mer.
Je redescends à la Gare qui est très proche de la Méditerranée et je ne loupe pas le chemin douanier en béton qui porte le nom de l’architecte. Assez vite me voici devant (ou plutôt derrière) la Villa E-1027 d’Eileen Gray puis derrière le cabanon du Corbu. Les deux, ainsi que les Unités de Camping, sont protégés des regards par de hautes clôtures.
Le chemin se poursuit au-dessus des rochers battus par la mer. A un endroit, il emprunte une passerelle métallique accrochée à la muraille. En face, c’est Monaco et ses moches immeubles, ce que voyait le Corbusier chaque matin en ouvrant sa petite fenêtre, son purgatoire sur terre.
Quand la pente devient trop menaçante pour mes forces, je fais demi-tour et décide de reprendre le train Zou, cette fois direction Grasse, afin d’en descendre à Eze. Je mangerais bien ce midi à La Vieille Maison.
Las, quand j’y arrive, je vois que cette gargote est fermée le samedi. J’attends le premier bus Cent. Il me ramène à Nice par la Basse Corniche. J’y suis pour le coup de canon, installé en terrasse au Garibaldi. Je commande une socca car il est temps que je sache quelle est cette spécialité locale, et une part de pizza trois fromages, avec un quart de vin rouge.
Peu après je sais ce qu’est la socca, une sorte de crêpe passablement sèche. Heureusement que la pizza est là.
Ayant payé mes onze euros quatre-vingts, j’entre dans le Vieux Nice par la rue des commerces de bouche, prends la rue Droite, tourne à droite vers la place Rossetti, puis à gauche et encore à droite et arrive au marché des livres d’occasion. Ces ruelles qui me paraissaient labyrinthiques me sont maintenant terrain connu. Quant à ma promesse de ne pas acheter de livres, elle ne tient plus quand j’aperçois un exemplaire à deux euros de la Pochothèque groupant cinq des romans de Sándor Márai.
Je ne cède pas à d’autres tentations et reviens place Rossetti, au Kalice, pour un café verre d’eau lecture dans l’animation de ruche que donne la foule à cet endroit stratégique.
« Macron ton passe on n’en veut pas », entends-je par ma fenêtre ouverte vers quinze heures. Les Crieurs de Liberté sont encore de sortie dans un département où le passe n’est pas demandé par la quasi-totalité des cafetiers et restaurateurs.
*
Un cabanon peut en cacher un autre. Une pancarte discrète apposée près de la Gare de Roquebrune Cap-Martin le rappelle. Jacques Brel a eu le sien sur la plage du Golfe Bleu de mil neuf cent soixante et un à mil neuf cent soixante et onze, où entre autre il a écrit Le Plat Pays et Amsterdam.
Comment y aller ? Une dame m’informe de l’existence du bus Vingt-Deux dont l’arrêt est un peu plus haut. Je monte la pente et le trouve. Il y a peu de passages le samedi. Le prochain est heureusement dans neuf minutes. Il fait beau et doux.
Soudain, avec cinq minutes d’avance, surgit un minibus qui me prend tellement de court que je ne fais pas signe au conducteur et il passe sans s’arrêter. J’y vois un signe. La perspective de la découverte d’un énième village perché ne m’emballait qu’à moitié. Tant pis pour le château, l’église Sainte-Marguerite, l’olivier millénaire et la tombe du Corbusier mort d’une baignade en mer.
Je redescends à la Gare qui est très proche de la Méditerranée et je ne loupe pas le chemin douanier en béton qui porte le nom de l’architecte. Assez vite me voici devant (ou plutôt derrière) la Villa E-1027 d’Eileen Gray puis derrière le cabanon du Corbu. Les deux, ainsi que les Unités de Camping, sont protégés des regards par de hautes clôtures.
Le chemin se poursuit au-dessus des rochers battus par la mer. A un endroit, il emprunte une passerelle métallique accrochée à la muraille. En face, c’est Monaco et ses moches immeubles, ce que voyait le Corbusier chaque matin en ouvrant sa petite fenêtre, son purgatoire sur terre.
Quand la pente devient trop menaçante pour mes forces, je fais demi-tour et décide de reprendre le train Zou, cette fois direction Grasse, afin d’en descendre à Eze. Je mangerais bien ce midi à La Vieille Maison.
Las, quand j’y arrive, je vois que cette gargote est fermée le samedi. J’attends le premier bus Cent. Il me ramène à Nice par la Basse Corniche. J’y suis pour le coup de canon, installé en terrasse au Garibaldi. Je commande une socca car il est temps que je sache quelle est cette spécialité locale, et une part de pizza trois fromages, avec un quart de vin rouge.
Peu après je sais ce qu’est la socca, une sorte de crêpe passablement sèche. Heureusement que la pizza est là.
Ayant payé mes onze euros quatre-vingts, j’entre dans le Vieux Nice par la rue des commerces de bouche, prends la rue Droite, tourne à droite vers la place Rossetti, puis à gauche et encore à droite et arrive au marché des livres d’occasion. Ces ruelles qui me paraissaient labyrinthiques me sont maintenant terrain connu. Quant à ma promesse de ne pas acheter de livres, elle ne tient plus quand j’aperçois un exemplaire à deux euros de la Pochothèque groupant cinq des romans de Sándor Márai.
Je ne cède pas à d’autres tentations et reviens place Rossetti, au Kalice, pour un café verre d’eau lecture dans l’animation de ruche que donne la foule à cet endroit stratégique.
« Macron ton passe on n’en veut pas », entends-je par ma fenêtre ouverte vers quinze heures. Les Crieurs de Liberté sont encore de sortie dans un département où le passe n’est pas demandé par la quasi-totalité des cafetiers et restaurateurs.
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Un cabanon peut en cacher un autre. Une pancarte discrète apposée près de la Gare de Roquebrune Cap-Martin le rappelle. Jacques Brel a eu le sien sur la plage du Golfe Bleu de mil neuf cent soixante et un à mil neuf cent soixante et onze, où entre autre il a écrit Le Plat Pays et Amsterdam.