Désireux de voir La Seyne-sur-Mer sans son marché, je prends à nouveau le bateau bus qui y mène, ce mercredi matin, en compagnie de trois dizaines de filles et de garçons qui vont étudier de l’autre côté de la rade. J’en descends en leur compagnie au premier arrêt, Espace Marine, puis marche seul vers le centre de la ville.
Quand j’ai contourné l’énorme Casino, je retrouve le bord de mer où un monument Hommage aux Justes parmi les Nations a été érigé. Non loin est le Pont-Levant toujours levé. Arrivant à sa base, je vois une femme munie d’un trousseau de clés.
-On peut y monter ? lui demandé-je
-Oui et en plus c’est gratuit, on avait arrêté mais on recommence, je vais vous ouvrir.
Et me voici très content de grimper dans cette structure métallique datant des chantiers navals. Des paliers sont là pour me permettre de souffler et de faire des photos. Un vaporetto stationne au terminus de la ligne et puis en repart tandis qu’un autre arrive. Je peux les voir de dessus, tout comme les voiliers du port de plaisance.
Arrivé en haut je dois faire avec des vitres anti suicide. Aussi je redescends d’un niveau pour mieux voir les bateaux industriels, les montagnes au-dessus de Toulon, la ville de La Seyne, sa Mairie, son église Notre-Dame-du-Bon-Voyage. J’ai tout ça pour moi seul. En redescendant on passe par la machinerie qui ne fonctionnera jamais plus.
Revenu sur le quai, j’entre en ville et en trouve les rues un peu tristes. Un certain nombre de boutiques sont définitivement fermées. On accuse la piétonisation. La terrasse du Café des Arts n’a pas la même clientèle que le dimanche. Sont là des habituées qui ont le tort d’être des femmes à chiens qui trouvent normal que leurs bestioles viennent vous renifler. En plus, elles parlent grossesse. Je change de table pour lire Léautaud le plus loin possible d’elles.
Vers onze heures dix, je prends le bateau du retour. A son arrivée, j’achète des fruits peu chers sur le cours Lafayette puis choisis Le Zinc pour déjeuner. A l’aimable serveuse habituelle s’ajoutent ce jour une jeune serveuse blonde un peu froide et un apprenti emprunté. Le plat du jour s’appelle raviolis à la daube de bœuf.
J’ai pour voisine une très vieille souffrant de solitude que l’aimable serveuse entoure de sa sollicitude, allant jusqu’à proposer de lui prêter son gilet si elle a froid et ça marche puisque au moment de régler l’addition cette femme demande qu’on lui fasse de la monnaie sur son billet de cinquante euros pour laisser un pourboire.
A l’angle de ce restaurant est une petite rue qui ne paie pas de mine et qui a pour nom rue de l’Humilité. Ce n’est certainement pas là qu’habite l’aimable serveuse qui se vante d’être née gentille.
Je ne laisse jamais de pourboire, je suis né méchant. Malgré cela, je suis toujours bien accueilli par les serveuses, les serveurs et la direction de La Gitane. Personne pour me dire : « Vous restez presque tous les jours ici à lire pendant deux heures et vous ne commandez qu’un café ? ».
*
Les bateaux bus, c’est gratuit pour les militaires, à condition d’avoir la carte.
*
Je suis si près de la Cathédrale que lorsqu’elle carillonne, des bouffées d’air frais entrent dans mon studio Air Bibi.
Quand j’ai contourné l’énorme Casino, je retrouve le bord de mer où un monument Hommage aux Justes parmi les Nations a été érigé. Non loin est le Pont-Levant toujours levé. Arrivant à sa base, je vois une femme munie d’un trousseau de clés.
-On peut y monter ? lui demandé-je
-Oui et en plus c’est gratuit, on avait arrêté mais on recommence, je vais vous ouvrir.
Et me voici très content de grimper dans cette structure métallique datant des chantiers navals. Des paliers sont là pour me permettre de souffler et de faire des photos. Un vaporetto stationne au terminus de la ligne et puis en repart tandis qu’un autre arrive. Je peux les voir de dessus, tout comme les voiliers du port de plaisance.
Arrivé en haut je dois faire avec des vitres anti suicide. Aussi je redescends d’un niveau pour mieux voir les bateaux industriels, les montagnes au-dessus de Toulon, la ville de La Seyne, sa Mairie, son église Notre-Dame-du-Bon-Voyage. J’ai tout ça pour moi seul. En redescendant on passe par la machinerie qui ne fonctionnera jamais plus.
Revenu sur le quai, j’entre en ville et en trouve les rues un peu tristes. Un certain nombre de boutiques sont définitivement fermées. On accuse la piétonisation. La terrasse du Café des Arts n’a pas la même clientèle que le dimanche. Sont là des habituées qui ont le tort d’être des femmes à chiens qui trouvent normal que leurs bestioles viennent vous renifler. En plus, elles parlent grossesse. Je change de table pour lire Léautaud le plus loin possible d’elles.
Vers onze heures dix, je prends le bateau du retour. A son arrivée, j’achète des fruits peu chers sur le cours Lafayette puis choisis Le Zinc pour déjeuner. A l’aimable serveuse habituelle s’ajoutent ce jour une jeune serveuse blonde un peu froide et un apprenti emprunté. Le plat du jour s’appelle raviolis à la daube de bœuf.
J’ai pour voisine une très vieille souffrant de solitude que l’aimable serveuse entoure de sa sollicitude, allant jusqu’à proposer de lui prêter son gilet si elle a froid et ça marche puisque au moment de régler l’addition cette femme demande qu’on lui fasse de la monnaie sur son billet de cinquante euros pour laisser un pourboire.
A l’angle de ce restaurant est une petite rue qui ne paie pas de mine et qui a pour nom rue de l’Humilité. Ce n’est certainement pas là qu’habite l’aimable serveuse qui se vante d’être née gentille.
Je ne laisse jamais de pourboire, je suis né méchant. Malgré cela, je suis toujours bien accueilli par les serveuses, les serveurs et la direction de La Gitane. Personne pour me dire : « Vous restez presque tous les jours ici à lire pendant deux heures et vous ne commandez qu’un café ? ».
*
Les bateaux bus, c’est gratuit pour les militaires, à condition d’avoir la carte.
*
Je suis si près de la Cathédrale que lorsqu’elle carillonne, des bouffées d’air frais entrent dans mon studio Air Bibi.