Brest et Toulon possèdent un port militaire. Brest et Toulon ont un téléphérique. Celui du Finistère comme celui du Var sont capricieux. En ce qui concerne ce dernier il faut attendre dix heures chaque matin pour savoir s’il sera mis en service vers le sommet du Mont Faron qui domine la ville et sa rade. Trop de vent ou un souci technique peuvent l’immobiliser.
J’occupe ce moment d’attente on ne peut mieux en lisant Léautaud à la terrasse du Grand Café de la Rade, tout en ayant un œil sur les entrées et sorties du port. Un vaporetto fait face à un ferry, un bateau de guerre double un voilier, je ne m’en lasse pas.
A dix heures pile je suis à l’Office du Tourisme. Une employée appelle le Téléphérique. C’est bon pour ce mardi. Son collègue me vend un ticket spécial à sept euros cinquante. Il permet de prendre le bus Mistral numéro Quarante pour rejoindre le point de départ de la cabine, d’emprunter celle-ci aller et retour, de revenir en bus et ensuite de prendre tout bus ou bateau bus de son choix pour le reste de la journée.
Le bus Quarante monte raide et vite, conduit par un chauffeur nerveux. J’en descends avec d’autres à l’arrêt Téléphérique. Nous attendons une dizaine de minutes dans l’escalier « Merci de patienter un cabinier va vous accueillir ». Arrive alors une vraiment petite cabine rouge dans laquelle nous nous serrons à quinze, plus la cabinière, comme sardines et sans masque.
La montée dure six minutes, durant lesquelles la rade apparaît dans son ensemble et sa beauté, fermée qu’elle est par la presqu’île en forme de pince de Saint-Mandrier. Au sommet, un belvédère permet de jouir du magnifique panorama.
Une fois que j’en ai eu plein les yeux, je marche un peu dans la forêt du Mont Faron allant par un chemin rocailleux jusqu’à la Chapelle d’architecture contemporaine dont la croix a pour fausse symétrie une ancre de marine. Je suis ici au Sanctuaire de Notre-Dame du Faron. Les ex-voto à l’intérieur sont sous forme de graffitis muraux. Un pèlerin a écrit « Notre-Dame du Faron j’ai envie de faire pipi ».
N’ayant nul désir d’aller au Zoo ou au Mémorial, je choisis de redescendre assez vite. Je suis cette fois collé à un groupe de vieilles femmes, Ginette, Georgette et les autres, qui sont bien gaies et ressemblent un peu à la défunte Elisabeth d’Angleterre. Elles papotent pendant toute la durée de la descente, préférant ne rien regarder, à cause du vertige. Pour ma part, placé à côté du cabinier, je ne manque rien de cette plongée qui, peu avant l’arrivée, fait passer au-dessus de certaines piscines privées.
Un bus Quarante conduit par un chauffeur paisible me ramène au centre de Toulon et à midi pile je retrouve ma table de l’autre jour chez Côté Cochon. Cette fois j’opte pour le thon mi-cuit pané au sésame, crème de pois chiche, sauce escabèche, riz basmati et poêlée de légumes. Il m’est apporté par la serveuse du lieu qui porte aujourd’hui un chorte effrangé.
Mon ticket pour la journée me donne l’idée d’aller boire le café de l’autre côté de la rade. Je monte dans le premier vaporetto à partir. Il va à Saint-Mandrier. C’est donc au Mistral que sitôt bu je reprends la lecture.
Depuis le bateau du retour je repère l’endroit où se trouve la gare haute du Téléphérique de Toulon, au sommet du Mont Faron, à cinq cent quatre-vingt-quatre mètres.
*
Un travail que je n’aurais pas aimé faire : cabinier.
*
Sans vouloir faire le fanfaron, peut-être suis-je le seul à avoir pris la même année le seul téléphérique de Bretagne et le seul téléphérique de la Côte d’Azur.
J’occupe ce moment d’attente on ne peut mieux en lisant Léautaud à la terrasse du Grand Café de la Rade, tout en ayant un œil sur les entrées et sorties du port. Un vaporetto fait face à un ferry, un bateau de guerre double un voilier, je ne m’en lasse pas.
A dix heures pile je suis à l’Office du Tourisme. Une employée appelle le Téléphérique. C’est bon pour ce mardi. Son collègue me vend un ticket spécial à sept euros cinquante. Il permet de prendre le bus Mistral numéro Quarante pour rejoindre le point de départ de la cabine, d’emprunter celle-ci aller et retour, de revenir en bus et ensuite de prendre tout bus ou bateau bus de son choix pour le reste de la journée.
Le bus Quarante monte raide et vite, conduit par un chauffeur nerveux. J’en descends avec d’autres à l’arrêt Téléphérique. Nous attendons une dizaine de minutes dans l’escalier « Merci de patienter un cabinier va vous accueillir ». Arrive alors une vraiment petite cabine rouge dans laquelle nous nous serrons à quinze, plus la cabinière, comme sardines et sans masque.
La montée dure six minutes, durant lesquelles la rade apparaît dans son ensemble et sa beauté, fermée qu’elle est par la presqu’île en forme de pince de Saint-Mandrier. Au sommet, un belvédère permet de jouir du magnifique panorama.
Une fois que j’en ai eu plein les yeux, je marche un peu dans la forêt du Mont Faron allant par un chemin rocailleux jusqu’à la Chapelle d’architecture contemporaine dont la croix a pour fausse symétrie une ancre de marine. Je suis ici au Sanctuaire de Notre-Dame du Faron. Les ex-voto à l’intérieur sont sous forme de graffitis muraux. Un pèlerin a écrit « Notre-Dame du Faron j’ai envie de faire pipi ».
N’ayant nul désir d’aller au Zoo ou au Mémorial, je choisis de redescendre assez vite. Je suis cette fois collé à un groupe de vieilles femmes, Ginette, Georgette et les autres, qui sont bien gaies et ressemblent un peu à la défunte Elisabeth d’Angleterre. Elles papotent pendant toute la durée de la descente, préférant ne rien regarder, à cause du vertige. Pour ma part, placé à côté du cabinier, je ne manque rien de cette plongée qui, peu avant l’arrivée, fait passer au-dessus de certaines piscines privées.
Un bus Quarante conduit par un chauffeur paisible me ramène au centre de Toulon et à midi pile je retrouve ma table de l’autre jour chez Côté Cochon. Cette fois j’opte pour le thon mi-cuit pané au sésame, crème de pois chiche, sauce escabèche, riz basmati et poêlée de légumes. Il m’est apporté par la serveuse du lieu qui porte aujourd’hui un chorte effrangé.
Mon ticket pour la journée me donne l’idée d’aller boire le café de l’autre côté de la rade. Je monte dans le premier vaporetto à partir. Il va à Saint-Mandrier. C’est donc au Mistral que sitôt bu je reprends la lecture.
Depuis le bateau du retour je repère l’endroit où se trouve la gare haute du Téléphérique de Toulon, au sommet du Mont Faron, à cinq cent quatre-vingt-quatre mètres.
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Un travail que je n’aurais pas aimé faire : cabinier.
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Sans vouloir faire le fanfaron, peut-être suis-je le seul à avoir pris la même année le seul téléphérique de Bretagne et le seul téléphérique de la Côte d’Azur.