Au Sud (trente-huit) : Design Parade Toulon (deux)

9 octobre 2022


A Toulon, c’est toujours le samedi qu’il pleut. Après mon petit-déjeuner au Maryland, je vais prendre un autre café au bar crêperie du port nommé Le France puis j’y lis Léautaud jusqu’à ce qu’il soit bientôt onze heures.
J’arrive devant l’Ancien Evêché, cours Lafayette, pour l’ouverture de l’exposition Design Parade Toulon organisée hors les murs par la Villa Noailles. Elle montre le travail des dix jeunes lauréats du sixième concours d’architecture intérieure, dont le thème était cette année « une pièce dans une maison au bord de la Méditerranée ».
Dans l’entrée, ça bouchonne à cause d’un lot de familles, dont l’une venue avec le vieux père à qui il faudra indiquer toutes les marches. Je me faufile et demande à une accueillante par où passer pour monter dans les étages. « Vous voulez voir quoi ? », me demande-t-elle. « Peu importe, je veux fuir cette foule. » Elle me montre où trouver l’escalier de l’une des ailes du bâtiment. Me voilà seul mais, arrivé en haut, une autre accueillante me dit que pour aller plus loin il faut retirer ses chaussures. « Non désolé, ça me gave, ça me saoule. »
Redescendu, je trouve l’escalier de l’autre aile et ne rencontre pas d’obstacle à mon entrée dans les différentes salles.
Je me rends compte que la seule chose qui m’intéresse vraiment dans ces propositions d’intérieurs méditerranéens, ce sont les livres posés çà et là comme éléments de décor, un Hervé Guibert, un Milan Kundera, un Paul Valéry.
Tout le reste glisse sur moi. Je n’éprouve pas le besoin de m’informer sur les créateurs et leurs propositions. J’en fais néanmoins des photos, et aussi du bâtiment.
A onze heures trente, je suis dehors, me demandant comment occuper la demi-heure avant de pouvoir me présenter chez Côté Cochon.
Car c’est là que je déjeune encore une fois, à l’abri sous le tivoli installé au fond de la terrasse, de la formule plat dessert café. Je choisis le galetou « Cochon » (émietté de cochon à la broche, pommes de terre et jus de thym, dans une galette de sarrasin) puis une mousse au chocolat noir que m’apporte une nouvelle serveuse. « Je débute », me dit-elle. Elle a les mêmes grandes lunettes que la boulangère de Campaillette. Un moment, j’ai cru que c’était elle.
Près de moi mangent une quadragénaire et son invitée sexagénaire un peu amortie à qui elle raconte son nouvel appartement. « J’ai acheté une console Art Nouveau pour ma chambre », lui dit-elle. Car elle vit seule. Une console, ça console.
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Point d’autre café à La Gitane. D’une part, le temps est toujours mauvais. D’autre part, à dix-sept heures, il y a « le match » à Mayol.
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Je n’y connais heureusement rien en rugby, sinon le résultat du match, quarante-sept à zéro contre Brive, me donnerait à penser.