Ce samedi, lorsque le bateau bus parti à huit heures trente de Toulon arrive aux Sablettes, nous sommes deux à n’en pas descendre et à poursuivre jusqu’à Tamaris. Là, quittant le rivage, je me mets à la recherche de la Villa Tamaris située quelque part dans les hauteurs.
Aucun cheminement piétonnier n’y mène. Je suis les pancartes destinées aux automobilistes et marche sur des trottoirs parfois approximatifs, C’est plus loin que je le pensais mais je finis par y arriver, essoufflé. Un grand bâtiment carré qui sert à des expositions, bien sûr fermé. J’en fais trois photos, déçu de ne pouvoir accéder à la terrasse qui donne vue sur le large.
Plus loin et plus haut est le Fort Napoléon mais j’ai déjà assez chaud comme ça alors je ne ferai pas l’effort. D’ailleurs, il n’y a que ça, des forts dans le coin, le plus impressionnant étant celui visible de partout sur son sommet de Six-Fours, pas la peine d’y aller m’a-t-on dit à l’Office de Tourisme de Toulon, c’est militaire, défense d’entrer.
Par les mêmes routes, je redescends au bord de la mer. Je marche ensuite sur la corniche Michel-Pacha puis sur la corniche Georges-Pompidou, une simple route à voitures, toute plate, qui suit le bord de l’eau et j’arrive aux Sablettes où je vais directement m’asseoir à la terrasse du Prôvence Plage. Ce samedi, pas question de pluie, c’est même le regain de l’été. A une table ombragée, je bois un café puis lis le Journal littéraire de Léautaud.
Cette belle journée de congé amène là son lot de familles Fenouillard, de moutards et de clébards. Des sportives et des sportifs s’activent sur terre et sur mer. Tout cela est fatigant. Je déjeune quand même sur place de la formule à dix-sept euros quatre-vingts : pavé de saumon, verre de vin blanc, tarte aux pommes (encore, mais pas normande cette fois) et café, puis arrive au ponton Les Sablettes en même temps que le bateau bus de douze heures quarante-cinq.
Il file droit sur Toulon où je m’offre une nouvelle séquence de café lecture au Grand Café de la Rade. Les bateaux de riches étant partis, la vue est de nouveau dégagée sur les entrées sorties du port. De plus ici, que des petites tables rondes pour deux, ce qui dissuade groupes et familles de s’arrêter. Nous sommes en mil neuf cent vingt-trois, Léautaud est en sérieux conflit avec son amante, madame Cayssac, la Panthère, dont le mari impuissant, le Bailli, vient de mourir :
Femelle, qui ne s’est montrée aimable que pour les affaires de cul. Que de fois, après les pires disputes, il me suffisait de lui montrer ma queue bien raide, pour l’entendre dire d’une voix mouillée : « Viens m’enfiler ! » et montrer alors la plus belle ardeur.
Au cours d’une de leurs disputes, il la frappe (elle aussi mais pour se défendre) puis il lui saute dessus sans son accord. Quand elle le menace d’aller se plaindre aux autorités, il lui répond qu’elles ne vont pas se mêler d’une « histoire de derrière ». Un siècle plus tard…
*
Jusqu’à ce jour, personne ne m’a demandé ce que je lis, alors que ce fut le cas cette année, pour d’autres livres, lors de mes séjours à La Rochelle puis à Brest.
L’aspect de mon livre, auquel j’ai enlevé sa jaquette, son épaisseur, le signet, le papier bible, peuvent faite penser à un livre de religion.
Je crains, durant mon escapade varoise, d’être parfois pris pour un pieux.
Aucun cheminement piétonnier n’y mène. Je suis les pancartes destinées aux automobilistes et marche sur des trottoirs parfois approximatifs, C’est plus loin que je le pensais mais je finis par y arriver, essoufflé. Un grand bâtiment carré qui sert à des expositions, bien sûr fermé. J’en fais trois photos, déçu de ne pouvoir accéder à la terrasse qui donne vue sur le large.
Plus loin et plus haut est le Fort Napoléon mais j’ai déjà assez chaud comme ça alors je ne ferai pas l’effort. D’ailleurs, il n’y a que ça, des forts dans le coin, le plus impressionnant étant celui visible de partout sur son sommet de Six-Fours, pas la peine d’y aller m’a-t-on dit à l’Office de Tourisme de Toulon, c’est militaire, défense d’entrer.
Par les mêmes routes, je redescends au bord de la mer. Je marche ensuite sur la corniche Michel-Pacha puis sur la corniche Georges-Pompidou, une simple route à voitures, toute plate, qui suit le bord de l’eau et j’arrive aux Sablettes où je vais directement m’asseoir à la terrasse du Prôvence Plage. Ce samedi, pas question de pluie, c’est même le regain de l’été. A une table ombragée, je bois un café puis lis le Journal littéraire de Léautaud.
Cette belle journée de congé amène là son lot de familles Fenouillard, de moutards et de clébards. Des sportives et des sportifs s’activent sur terre et sur mer. Tout cela est fatigant. Je déjeune quand même sur place de la formule à dix-sept euros quatre-vingts : pavé de saumon, verre de vin blanc, tarte aux pommes (encore, mais pas normande cette fois) et café, puis arrive au ponton Les Sablettes en même temps que le bateau bus de douze heures quarante-cinq.
Il file droit sur Toulon où je m’offre une nouvelle séquence de café lecture au Grand Café de la Rade. Les bateaux de riches étant partis, la vue est de nouveau dégagée sur les entrées sorties du port. De plus ici, que des petites tables rondes pour deux, ce qui dissuade groupes et familles de s’arrêter. Nous sommes en mil neuf cent vingt-trois, Léautaud est en sérieux conflit avec son amante, madame Cayssac, la Panthère, dont le mari impuissant, le Bailli, vient de mourir :
Femelle, qui ne s’est montrée aimable que pour les affaires de cul. Que de fois, après les pires disputes, il me suffisait de lui montrer ma queue bien raide, pour l’entendre dire d’une voix mouillée : « Viens m’enfiler ! » et montrer alors la plus belle ardeur.
Au cours d’une de leurs disputes, il la frappe (elle aussi mais pour se défendre) puis il lui saute dessus sans son accord. Quand elle le menace d’aller se plaindre aux autorités, il lui répond qu’elles ne vont pas se mêler d’une « histoire de derrière ». Un siècle plus tard…
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Jusqu’à ce jour, personne ne m’a demandé ce que je lis, alors que ce fut le cas cette année, pour d’autres livres, lors de mes séjours à La Rochelle puis à Brest.
L’aspect de mon livre, auquel j’ai enlevé sa jaquette, son épaisseur, le signet, le papier bible, peuvent faite penser à un livre de religion.
Je crains, durant mon escapade varoise, d’être parfois pris pour un pieux.