Ce samedi soir, tandis que je subis stoïquement le concert des Oursins, il me vient à l’esprit que des oursins je n’en ai mangé qu’une seule fois dans ma vie, il y a fort longtemps, et pas loin d’où je suis, dans la Presqu’île de Giens, en compagnie de Frédéric Chopin et de son épouse cantatrice anglaise.
Après une nuit de sommeil approximatif, je décide d’aller de l’autre côté de la rade découvrir le centre de La Seyne-sur-Mer. Comme le premier vaporetto desservant le port principal de cette ville ne part qu’à neuf heures cinq le dimanche, j’ai du temps pour lire Léautaud près de l’embarcadère à la terrasse du Grand Café de la Rade (le café y est à un euro quatre-vingt-dix).
Le port principal de La Seyne-sur-Mer est doté d’un pont-levant devenu inactif qui a belle allure. Il y stationne un de ces énormes paquebots de croisière dont les cabines sont autant de cellules identiques. Quelques prisonniers sont sur leur mini balcon. Ils regardent le petit bateau bleu qui arrive devant la Mairie.
En faisant le tour du port, je découvre sur un terrain poussiéreux un assez vaste vide grenier dont je parcours les allées. Un couple vend quelques livres, parmi lesquels 16 Octobre 1943 de Giacomo Debenedetti dans la collection de poche des éditions Allia. Je le paie un euro. Mince comme il est, il n’alourdira pas ma valise.
J’entre ensuite dans les rues de La Seyne. Elles se révèlent bien plus attrayantes que je ne pensais. Dans l’une d’elles est un marché qui ne manque pas de charme. Certains bâtiments ont servi de support à des artistes muralistes. L’une des œuvres est signée Vasarely.
Quand j’ai envie de m’arrêter, c’est à la terrasse du Café des Arts que je m’installe. J’y prends un café à un euro cinquante puis lis en regardant passer les locaux. Certain(e)s sont fort pittoresques, que ce soit dans la parlure ou dans la vêture.
A midi, je déjeune à une table de la même rue, chez Limitless, gargote de restauration rapide à la portugaise, d’une « morue à bras » qui ne me laissera pas un souvenir inoubliable. Avec le quart de vin blanc, cela fait dix-huit euros, en liquide s’il vous plaît, la machine ne marche pas. Les toilettes sont au bout du couloir de l’immeuble d’à côté.
Je prends un café à un euro soixante sur une petite place proche, à La Forge, où l’eau est servie dans un minuscule gobelet en carton. Au bout d’un quart d’heure le jeune homme enlève ma tasse vide en me demandant si je veux autre chose. Que non. Cela ne m’empêche pas de continuer à lire jusqu’à ce qu’il soit l’heure du bateau de retour à Toulon.
*
Beaucoup de personnes en fauteuil à La Seyne-sur-Mer, je ne pose pas la question du pourquoi.
*
Parcourent les rues, trois uniformes de la Brigade Anti Incivilités.
*
Un des quatre retraités de la table voisine au Café des Arts : « Quand tu te promènes au cimetière, tu tombes sur des têtes. Tiens, il est mort celui-là ! ».
Après une nuit de sommeil approximatif, je décide d’aller de l’autre côté de la rade découvrir le centre de La Seyne-sur-Mer. Comme le premier vaporetto desservant le port principal de cette ville ne part qu’à neuf heures cinq le dimanche, j’ai du temps pour lire Léautaud près de l’embarcadère à la terrasse du Grand Café de la Rade (le café y est à un euro quatre-vingt-dix).
Le port principal de La Seyne-sur-Mer est doté d’un pont-levant devenu inactif qui a belle allure. Il y stationne un de ces énormes paquebots de croisière dont les cabines sont autant de cellules identiques. Quelques prisonniers sont sur leur mini balcon. Ils regardent le petit bateau bleu qui arrive devant la Mairie.
En faisant le tour du port, je découvre sur un terrain poussiéreux un assez vaste vide grenier dont je parcours les allées. Un couple vend quelques livres, parmi lesquels 16 Octobre 1943 de Giacomo Debenedetti dans la collection de poche des éditions Allia. Je le paie un euro. Mince comme il est, il n’alourdira pas ma valise.
J’entre ensuite dans les rues de La Seyne. Elles se révèlent bien plus attrayantes que je ne pensais. Dans l’une d’elles est un marché qui ne manque pas de charme. Certains bâtiments ont servi de support à des artistes muralistes. L’une des œuvres est signée Vasarely.
Quand j’ai envie de m’arrêter, c’est à la terrasse du Café des Arts que je m’installe. J’y prends un café à un euro cinquante puis lis en regardant passer les locaux. Certain(e)s sont fort pittoresques, que ce soit dans la parlure ou dans la vêture.
A midi, je déjeune à une table de la même rue, chez Limitless, gargote de restauration rapide à la portugaise, d’une « morue à bras » qui ne me laissera pas un souvenir inoubliable. Avec le quart de vin blanc, cela fait dix-huit euros, en liquide s’il vous plaît, la machine ne marche pas. Les toilettes sont au bout du couloir de l’immeuble d’à côté.
Je prends un café à un euro soixante sur une petite place proche, à La Forge, où l’eau est servie dans un minuscule gobelet en carton. Au bout d’un quart d’heure le jeune homme enlève ma tasse vide en me demandant si je veux autre chose. Que non. Cela ne m’empêche pas de continuer à lire jusqu’à ce qu’il soit l’heure du bateau de retour à Toulon.
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Beaucoup de personnes en fauteuil à La Seyne-sur-Mer, je ne pose pas la question du pourquoi.
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Parcourent les rues, trois uniformes de la Brigade Anti Incivilités.
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Un des quatre retraités de la table voisine au Café des Arts : « Quand tu te promènes au cimetière, tu tombes sur des têtes. Tiens, il est mort celui-là ! ».