Au Sud (douze) : Cannes

3 octobre 2021


Ce samedi matin objectif Cannes, seule ville des Alpes Maritime que je connaisse déjà. J’y ai résidé au temps où j’avais une voiture et allais à l’hôtel. Je me souviens que l’hôtelier m’avait dit : « Il faut vous mettre dans la tête que sur la Côte d’Azur tout est cher. »  C’est exact pour le magasin U de ma rue où je trouve les mêmes produits qu’à mon U de Rouen mais pas au même prix.
Encore avant, j’étais venu à Cannes un jour d’été, d’embouteillage et de chaleur éprouvante, pour une escapade dans les îles de Lérins, bien accompagné.
Le train de sept heures cinquante-neuf est presque vide. Je m’installe côté mer. C’est encore une belle journée d’été qui commence. Sur des kilomètres de galets se succèdent des pêcheurs à la ligne ayant garé leur voiture carrément sur la plage.
Arrivé à la Gare je trouve rapidement l’église Notre-Dame-de-Bon-Voyage puis tout près le Palais des Festivals. Ces deux bâtiments sans âme pourraient faire nommer la ville Cannes-les-Deux-Eglises. Personnellement je ne suis pratiquant. D’autres se font photographier sur le tapis rouge mais ils sont seuls sur les marches et nul ne les applaudit.
Je fais quelques pas sur la Croisette, autre lieu surfait, puis rebrousse et longe le port où certains riches montrent qu’ils en ont un très gros puis je mets le cap sur la hauteur où est écrit Cannes façon Hollywood.
Après avoir atteint la Porte du Masque (aucun rapport avec le Covid), j’arrive à la Tour du Suquet, au Musée de la Castre et à l’église Notre-Dame-de-l’Espérance d’où l’on a belle vue sur le port et la Croisette.
Sur le parvis, face à la mer, une trentenaire ouvre les bras et lance « William, come to me and marry me !». Dans un français hésitant, elle m’explique que son amoureux est aux Etats-Unis et qu’en raison du Covid elle ne l’a pas vu depuis si longtemps. Je ne juge pas nécessaire de lui dire que les Américains peuvent revenir en France depuis quelque temps. Je lui dis « Bientôt sans doute ».
Redescendu, je me rends compte qu’il n’y a ici ni café ni restaurant pour moi. Aussi je décide de rentrer à Nice. Arrivé à la Gare, j’ai la chance de pouvoir monter immédiatement dans un train qui circule avec cinq minutes de retard.
A onze heures, je suis à la terrasse du Nomad. J’y lis jusqu’à midi puis, après le coup de canon dont la vibration déclenche l’alarme du chantier d’à côté, y déjeune d’une excellente pièce de bœuf tagliatelles au pesto. Avec le quart de vin rouge et l’éclair au chocolat, cela fait dix-neuf euros tout rond.
Je passe ensuite au marché des livres d’occasion, devant l’Hôtel de Ville. Moins de bouquinistes sont présents ce samedi mais qui aime les récits de voyage pourrait repartir avec plusieurs en grand format de chez Phébus à deux euros pièce.
Le café, je le prends au Kalice, sur une place Rossetti bouillonnante. On s’y marie, on s’y donne en spectacle, on se laisse séduire par l’énorme choix du glacier et puis on se retrouve avec un ridicule petit pot en carton et une minuscule cuillère en bois sans autre solution que de manger debout en s’en mettant éventuellement partout.
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A Cannes, un car promène-touristes entièrement peint par Combas.
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Dans mon compartiment du Corail Zou de retour, un affreux moutard qui dit à sa mère : « Ne me parle pas comme ça devant les gens ! » Egalement, et face à moi, une jolie blonde en minijupe plissée blanche qui tient son bagage entre ses pieds ce qui l’amène à ouvrir les jambes et à en montrer plus qu’il n’est convenable aux yeux des néo-puritains, mais pas aux miens.
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Au Nomad, une Niçoise à propos d’une autre Niçoise qui passe : «  Comment peut-on mettre un chemisier à fleurs avec une jupe à carreaux ? » C’est vrai que ça fait bizarre.
Deux autres derrière moi :
-Si un jour tu as besoin d’un infirmier, je te recommande Antoine.
-Il faut garder les bonnes adresses.
-Ah oui, je l’ai mis dans mes contacts.