Voici le temps revenu de la vente de livres d’occasion du Secours Populaire à la Halle aux Toiles (et de vinyles, cédés et dévédés), désormais qualifiée de salon, je suis devant la porte avant l’heure ce vendredi matin, mais pas le premier bien sûr. Il y a déjà là trois concurrents qui causent entre eux, un sympathique, un antipathique et un neutre. Je dis bonjour de loin au premier puis discute avec un amateur de vinyles jusqu’à ce qu’il soit dix heures exactement et que le feu vert soit donné.
Un gros effort de classement permet de circuler avec efficacité de table en table. Je trouve d’abord Lettres à André Bosmans (1958-1967) de René Magritte (Seghers/Isy Brachot), un exemplaire ayant appartenu à la Bibliothèque Municipale de Saint-Etienne-du-Rouvray et « mis au pilon », puis Histoire de l’affranchie de Léo Barthe (Climats), le troisième tome du roman érotique De la vie d’une chienne que je cherchais depuis longtemps, L’Erotique des lunettes de Franck Evrard (Imago), lui aussi « mis au pilon » à Saint-Etienne-du-Rouvray, Primo Levi (le passage d’un témoin) de Philippe Mesnard (Fayard) et le mince et curieux recueil de poésie Ne touchez pas à Fabre de Jean-Daniel Fabre (L’Herne).
-Il est à deux euros comme les autres ? demandé-je à l’un des responsables du Secours Pop.
-Vous êtes un client fidèle, alors ce sera un euro, me répond-il
Je le remercie et lui indique que je repasserai dans l’après-midi avec deux sacs de livres à donner.
*
Un autre livre m’attend dans la boîte à lettres, que je me suis offert avec mes super points Rakuten : Petit Paul, bande dessinée de Bastien Vivès, le premier livre de la collection Pop & Porn des Editions Glénat, dénoncé comme ouvrage pédo-pornographique par quelques milliers d’adeptes de la pétition en ligne. Illico le réseau des librairies Cultura l’a retiré de ses rayonnages (ce qui n’est pas étonnant), de même que les librairies Gibert (ce qui est désolant).
Il y eut l’époque des éditeurs debout contre la censure, Jean-Jacques Pauvert, Régine Desforges, Eric Losfeld, allant de condamnation judiciaire en condamnation judiciaire puis réussissant à soulever la chape de plomb. Elle est retombée. C’est désormais l’époque des libraires couchés.
Un gros effort de classement permet de circuler avec efficacité de table en table. Je trouve d’abord Lettres à André Bosmans (1958-1967) de René Magritte (Seghers/Isy Brachot), un exemplaire ayant appartenu à la Bibliothèque Municipale de Saint-Etienne-du-Rouvray et « mis au pilon », puis Histoire de l’affranchie de Léo Barthe (Climats), le troisième tome du roman érotique De la vie d’une chienne que je cherchais depuis longtemps, L’Erotique des lunettes de Franck Evrard (Imago), lui aussi « mis au pilon » à Saint-Etienne-du-Rouvray, Primo Levi (le passage d’un témoin) de Philippe Mesnard (Fayard) et le mince et curieux recueil de poésie Ne touchez pas à Fabre de Jean-Daniel Fabre (L’Herne).
-Il est à deux euros comme les autres ? demandé-je à l’un des responsables du Secours Pop.
-Vous êtes un client fidèle, alors ce sera un euro, me répond-il
Je le remercie et lui indique que je repasserai dans l’après-midi avec deux sacs de livres à donner.
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Un autre livre m’attend dans la boîte à lettres, que je me suis offert avec mes super points Rakuten : Petit Paul, bande dessinée de Bastien Vivès, le premier livre de la collection Pop & Porn des Editions Glénat, dénoncé comme ouvrage pédo-pornographique par quelques milliers d’adeptes de la pétition en ligne. Illico le réseau des librairies Cultura l’a retiré de ses rayonnages (ce qui n’est pas étonnant), de même que les librairies Gibert (ce qui est désolant).
Il y eut l’époque des éditeurs debout contre la censure, Jean-Jacques Pauvert, Régine Desforges, Eric Losfeld, allant de condamnation judiciaire en condamnation judiciaire puis réussissant à soulever la chape de plomb. Elle est retombée. C’est désormais l’époque des libraires couchés.