Au Centre : Riom

2 juillet 2020


Ce mercredi l’orage, avec ou sans grêle, est annoncé pour quatorze heures dans le Puy de Dôme. Cela me laisse le temps de prendre un train pour Riom (un euro quatre-vingt-dix pour dix minutes de trajet).
J’y suis à huit heures vingt. De la Gare, un chemin vélo-piétonnier mène droit au bourg de forme circulaire. Ce fut autrefois la capitale de l’Auvergne.
Comme le dit mon Guide du Routard datant de deux mille deux, « la ville ne manque pas d’intérêt ». J’en trouve les curiosités et les photographie sans chercher à en savoir plus. Je n’ai guère envie de m’instruire et si je le faisais, ce serait en pure perte car, comme Michel de Montaigne, j’oublie tout très vite.
Ayant bien pérégriné dans les rues étroites, je reprends la lecture des Essais à la terrasse de la Brasserie du Commerce où les conversations sont à la hauteur du nom. «  Regarde, les candidats verts, ils sont tous, tous, en train de changer d’avis sur le nucléaire. » J’en suis au chapitre fort connu Que philosopher c’est apprendre à mourir et ne peux que m’incliner devant la sagesse du Bordelais sans qu’elle m’aide à mieux appréhender la mienne de mort. Faites place aux autres, comme d’autres vous l’ont faite, bien sûr, bien sûr.
Vers dix heures, je reprends mon tour de Riom puis à onze heures ma lecture café verre d’eau au Café de la Mairie, un bar de picolo-fumeurs qui toussent et à qui la tâche n’est pas aisée vu la traitrise des marches d’entrée-sortie et des toilettes.
A midi, je retourne à la Brasserie du Commerce qui, en ce premier juillet, rouvre son restaurant. J’y déjeune en terrasse d’une galette auvergnate, pommes de terre, oignons, lardons, tome fraîche, avec jambon cru et salade, que j’accompagne d’un quart de Pic Saint-Loup Grand Terroir. Ce vin est fort bon, le plat un peu décevant. Près de moi mangent deux travailleurs qui s’y entendent pour acheter des terrains à bas prix et les faire fructifier, notamment en y installant des roulottes à louer. Ces petits capitalistes rêvent pour leur chez soi d’un jacuzzi.
A mi-chemin de la Gare, je m’arrête pour prendre le café au Petit Bonheur dont les arbres de la terrasse perdent déjà leurs feuilles par la faute de la sécheresse. Je dois protéger mon verre d’eau à l’aide de la soucoupe.
Le train qui me ramène à Clermont y arrive alors que le ciel s’obscurcit. Quelques gouttes me tombent sur la tête peu avant que j’atteigne mon logement. Il ne me déplairait pas d’avoir droit à un bel orage dont je pourrais suivre les péripéties par la fenêtre de ce quatrième étage donnant sur la Cathédrale et Notre-Dame du Port.
Las, ces nuages noirs ne tiennent pas leurs promesses.
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Sur un banc de Riom : « La France c’est l’Auvergne avec quelque chose autour ».