Il commence à pleuvoir sérieusement quand je monte dans le bus Teor Un qui mène à Mont-Saint-Aignan où se tient à partir de quatorze heures, ce samedi, la braderie culturelle de l'Ecole d'Improvisation Jazz Christian Garros, place Colbert. Ça ne s’arrange pas à l’arrivée. Une drache est à peine passée qu’une autre arrive. Deux ou trois vendeurs intrépides ont un peu déballé, quelques livres, des disques, des tableaux, des instruments de musique, tout cela protégé par du plastique. Les autres attendent l’éclaircie. Les acheteurs potentiels font de même, parmi lesquels je trouve deux connaissances avec qui je discute sous l’avancée qui protège les magasins et les banques. L’une d‘elles finit par se décourager et rentre. Je persévère.
Un peu après quatorze heures trente, un petit coin de ciel bleu apparaît et les averses cessent. Les vendeurs s’installent sur fond de jazz joué sous un auvent. Arrive notamment un trentenaire poussant des cartons de livres empilés sur son skaite. Il habite au-dessus, me dit-il, et a attendu que ça se calme. Il a de très bons livres et est disposé à me faire un prix d’ami. Je lui en achète plusieurs dont Le Voyageur le plus lent, chroniques d’Enrique Vila-Matas (Le Passeur) et La Nuit des Girondins de l’écrivain néerlandais Jacques Presser, une évocation du camp de Westerbork dont tout l’encadrement était constitué de Juifs (Editions Maurice Nadeau, préface de Primo Levi).
Je trouve une deuxième mine d’or un peu plus loin. Le vendeur se souvient de moi comme quelqu’un qui discute les prix. Cela ne me met pas en position de force. Je lui achète, sans me risquer à lui proposer un rabais, Aphorismes et Insultes d’Arthur Schopenhauer, un recueil de textes choisis par Didier Raymond publié en poche chez Arléa, qui valait sept euros neuf et qu’il me propose à deux. Il a aussi, beaucoup plus intéressant, l’énorme Quarto Gallimard des Œuvres de Cioran, mil huit cent dix-huit pages que j’obtiens pour neuf euros au lieu des dix demandés.
*
Ce samedi est une bonne journée. Le matin, de passage au marché du Clos Saint-Marc, j’y trouve au stand du sympathique bouquiniste brocanteur prénommé Olivier ce que je cherchais depuis très longtemps : l’édition intégrale du Journal de Samuel Pepys parue chez Bouquins/Laffont en deux volumes sous coffret. Pour quinze euros, cette grosse pépite devient mienne et je la mets vite à l’abri chez moi.
Retourné sur les lieux, je fais une deuxième excellente découverte chez le même : L’Ivrogne et l’Emmerdeur de Georges Hyvernaud, sous titré Lettres à sa femme 1939-1940, dans l’édition qu’en fit Claire Paulhan pour sa collection Missives chez Seghers, dix euros.
Un peu après quatorze heures trente, un petit coin de ciel bleu apparaît et les averses cessent. Les vendeurs s’installent sur fond de jazz joué sous un auvent. Arrive notamment un trentenaire poussant des cartons de livres empilés sur son skaite. Il habite au-dessus, me dit-il, et a attendu que ça se calme. Il a de très bons livres et est disposé à me faire un prix d’ami. Je lui en achète plusieurs dont Le Voyageur le plus lent, chroniques d’Enrique Vila-Matas (Le Passeur) et La Nuit des Girondins de l’écrivain néerlandais Jacques Presser, une évocation du camp de Westerbork dont tout l’encadrement était constitué de Juifs (Editions Maurice Nadeau, préface de Primo Levi).
Je trouve une deuxième mine d’or un peu plus loin. Le vendeur se souvient de moi comme quelqu’un qui discute les prix. Cela ne me met pas en position de force. Je lui achète, sans me risquer à lui proposer un rabais, Aphorismes et Insultes d’Arthur Schopenhauer, un recueil de textes choisis par Didier Raymond publié en poche chez Arléa, qui valait sept euros neuf et qu’il me propose à deux. Il a aussi, beaucoup plus intéressant, l’énorme Quarto Gallimard des Œuvres de Cioran, mil huit cent dix-huit pages que j’obtiens pour neuf euros au lieu des dix demandés.
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Ce samedi est une bonne journée. Le matin, de passage au marché du Clos Saint-Marc, j’y trouve au stand du sympathique bouquiniste brocanteur prénommé Olivier ce que je cherchais depuis très longtemps : l’édition intégrale du Journal de Samuel Pepys parue chez Bouquins/Laffont en deux volumes sous coffret. Pour quinze euros, cette grosse pépite devient mienne et je la mets vite à l’abri chez moi.
Retourné sur les lieux, je fais une deuxième excellente découverte chez le même : L’Ivrogne et l’Emmerdeur de Georges Hyvernaud, sous titré Lettres à sa femme 1939-1940, dans l’édition qu’en fit Claire Paulhan pour sa collection Missives chez Seghers, dix euros.