Le bus Quatorze part de la Gare d’Echanges. Il a pour terminus Inzinzac-Lochrist et j’en descends à Hennebont où je trouve mon pain au chocolat à la Boulangerie du Blavet (un euro quinze) et mon allongé à côté, au Galopin (un euro soixante), d’où j’ai vue sur les bateaux amarrés sur le Blavet et un imposant rempart.
Au Galopin, c’est très masculin et d’origine étrangère avec quand même des Gaulois accrochés au comptoir. « T’as pas été au pot des chasseurs hier ? » La serveuse serre la main de chaque client quand elle apporte la commande, même la mienne. « Ça va David ? » dit-elle à un arrivant. « Ça va mieux. » « Pourquoi ? » « Je te vois. » Personne ne parle des élections d’hier ni des futures.
C’est le temps gris avec risque de pluie qui m’amène ici. Je fais le tour des remparts qui enserrent une ville close banale puis monte vers la Basilique Notre-Dame-de Paradis et l’Hôtel de Ville et j’en ai fini avec Hennebont, ville à l’ancienne, moins sinistre cependant que Pontivy.
A l’arrêt Marché, j’attends le bus Quatorze de huit heures quarante-neuf pour Lorient Gare d’Echanges. En chemin, un arrêt « Montagne du Salut » (pas plus de montagne que de salut) et La Muse Bouche, restaurant (tenu par le mari d’une coiffeuse peut-être).
Il ne fait pas si mauvais au retour à Lorient. Je mets le cap sur Le Parisien et prudemment m’installe à une table de bord d’intérieur ouvert sur l’extérieur avec un café verre d’eau. C’est là que j’achève Proust à Cabourg et sans changer de livre commence Proust et son père.
J’y reste pour déjeuner car le lundi presque tout est fermé. J’opte pour le roll du Parisien à quatorze euros quatre-vingt-dix (pain brioché, effiloché de porc, cheddar, tomate, sauce barbecue, oignon) accompagné de frites de la maison et j’en suis très déçu car c’est surtout du pain avec pas grand-chose à l’intérieur. Je dois ensuite attendre longtemps la brioche perdue au caramel (à croire qu’elle l’était réellement).
Quand le patron me demande si ça m’a plu, je lui réponds non. Il me vante son effiloché cuit pendant huit heures. Le problème, c’est qu’il n’y en a qu’un échantillon dans l’énorme pain brioché.
Je prends le café à l’abri, sous l’auvent du Relax, car tombent quelques gouttes. Dans mon voisinage, ça dit du mal de l’Europe et ça parle des réseaux sociaux où il faut faire gaffe aux fesses niouques.
*
Seules sept pour cent des communes n’ont pas mis Bardella en tête, parmi lesquelles Rouen où il est troisième derrière Glucksmann et Aubry.
Ce sont les patelins à Gilets Jaunes qui votent le plus Bardella et les ouvriers, notamment ceux des actuels ou anciens bastions communistes (en Seine-Maritime : Dieppe, Saint-Etienne-du-Rouvray, Gonfreville-l’Orcher, Le Havre).
« Le Pen Le Peuple », c’était écrit sur les affiches du fondateur quand il avait encore son bandeau noir sur l’œil. Ça n’a jamais été aussi vrai.
*
L’alternative, c’est bordélisation ou bardélisation.
Je ne crois pas trop à la seconde possibilité, à une majorité absolue pour l’Extrême-Droite.
Je pense que ce sera la première, une nouvelle Assemblée Nationale sans majorité, sans souhaits d’accords entre les différents groupes, interdite de dissolution pendant un an, le bazar absolu.
Au Galopin, c’est très masculin et d’origine étrangère avec quand même des Gaulois accrochés au comptoir. « T’as pas été au pot des chasseurs hier ? » La serveuse serre la main de chaque client quand elle apporte la commande, même la mienne. « Ça va David ? » dit-elle à un arrivant. « Ça va mieux. » « Pourquoi ? » « Je te vois. » Personne ne parle des élections d’hier ni des futures.
C’est le temps gris avec risque de pluie qui m’amène ici. Je fais le tour des remparts qui enserrent une ville close banale puis monte vers la Basilique Notre-Dame-de Paradis et l’Hôtel de Ville et j’en ai fini avec Hennebont, ville à l’ancienne, moins sinistre cependant que Pontivy.
A l’arrêt Marché, j’attends le bus Quatorze de huit heures quarante-neuf pour Lorient Gare d’Echanges. En chemin, un arrêt « Montagne du Salut » (pas plus de montagne que de salut) et La Muse Bouche, restaurant (tenu par le mari d’une coiffeuse peut-être).
Il ne fait pas si mauvais au retour à Lorient. Je mets le cap sur Le Parisien et prudemment m’installe à une table de bord d’intérieur ouvert sur l’extérieur avec un café verre d’eau. C’est là que j’achève Proust à Cabourg et sans changer de livre commence Proust et son père.
J’y reste pour déjeuner car le lundi presque tout est fermé. J’opte pour le roll du Parisien à quatorze euros quatre-vingt-dix (pain brioché, effiloché de porc, cheddar, tomate, sauce barbecue, oignon) accompagné de frites de la maison et j’en suis très déçu car c’est surtout du pain avec pas grand-chose à l’intérieur. Je dois ensuite attendre longtemps la brioche perdue au caramel (à croire qu’elle l’était réellement).
Quand le patron me demande si ça m’a plu, je lui réponds non. Il me vante son effiloché cuit pendant huit heures. Le problème, c’est qu’il n’y en a qu’un échantillon dans l’énorme pain brioché.
Je prends le café à l’abri, sous l’auvent du Relax, car tombent quelques gouttes. Dans mon voisinage, ça dit du mal de l’Europe et ça parle des réseaux sociaux où il faut faire gaffe aux fesses niouques.
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Seules sept pour cent des communes n’ont pas mis Bardella en tête, parmi lesquelles Rouen où il est troisième derrière Glucksmann et Aubry.
Ce sont les patelins à Gilets Jaunes qui votent le plus Bardella et les ouvriers, notamment ceux des actuels ou anciens bastions communistes (en Seine-Maritime : Dieppe, Saint-Etienne-du-Rouvray, Gonfreville-l’Orcher, Le Havre).
« Le Pen Le Peuple », c’était écrit sur les affiches du fondateur quand il avait encore son bandeau noir sur l’œil. Ça n’a jamais été aussi vrai.
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L’alternative, c’est bordélisation ou bardélisation.
Je ne crois pas trop à la seconde possibilité, à une majorité absolue pour l’Extrême-Droite.
Je pense que ce sera la première, une nouvelle Assemblée Nationale sans majorité, sans souhaits d’accords entre les différents groupes, interdite de dissolution pendant un an, le bazar absolu.