A l’Ouest (trente-trois) : le Ter

24 juin 2024


Si le Scorff et le Blavet arrivent dans la rade de Lorient, un troisième cours d’eau nommé le Ter fait de même. Le Ter est un petit fleuve endigué de dix kilomètres de longueur qui alimente l'étang Saint-Mathurin à Ploemeur puis son eau se déverse dans l'étang de Kermélo avant de finir dans la rade à hauteur de La Base. C’est la fin de ce Ter que je veux voir de près ce dimanche matin.
Avant cela je sors juste après la pluie et rejoins les Halles de Merville pour le pain au chocolat café du dimanche qui se prend debout chez Café d’Oriant à l’heure où les commerces de bouche terminent l’installation de leurs présentoirs. « Demain, c’est toujours demain qu’il va faire beau », répond le marchand d’huîtres à une cliente qui lui demande quand.
Il pleut un peu durant le trajet du premier Té Deux pour La Base Cité de la Voile mais plus à l’arrivée. Le sentier qui longe l’embouchure du Ter, laquelle sert de port à flot, est varié : chemin de terre, un peu de goudron, un passage en bois au-dessus de la berge, des escaliers.
Arrivé au pont je fais la traversée et me voici sur l’autre rive, à l’entrée de Larmor-Plage. Le sentier me mène face à La Base. Une dernière photo de celle-ci vue de là et je fais demi-tour.
Il est temps d’un café service au comptoir au Café Restaurant La Base. L’aimable garçon m’accompagne quand même jusqu’à ma table afin d’essuyer ma chaise. Un petit bateau orange et blanc arrive de Groix. Trois passagers à valise à roulettes en descendent.
Je rentre avec le onze heures cinquante-deux. Le chauffeur avant de partir passe un petit coup de balai dans son bus. J’en descends à Faouëdic et entre chez Roadside pour un burgueur Texas avec frites et café pour treize euros quatre-vingt-dix.
Pour le dessert, un gâteau au citron avec un allongé, j’arrive heureusement le premier au Café Diem à l’ouverture de quatorze heures car dans les dix minutes qui suivent la file s’allonge devant le comptoir vu que c’est le seul du centre de Lorient à ouvrir le dimanche. Passe un drapeau breton puis un drapeau de la Haie Fessue. « Pourquoi y a des gens qui se baladent avec un drapeau ? » demande une serveuse. « Je ne sais pas du tout », lui répond une autre.
Quand je sors, je vois qu’il s’agit d’une petite manifestation féministe pour « faire barrage au Rassemblement National »  « Nous nous battrons toujours pour le droit des femmes », entends-je dire par un homme au micro.
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Un jeune couple dans le studio Air Bibi d’à côté. Samedi soir, je les entends parler et rire un peu fort. Aussi, vers vingt-trois heures, je vais frapper à leur porte. Ce sont des gens sympathiques, ils s’excusent, ils ne savaient pas que. Je ne les entends plus et m’endors mais vers quatre heures du matin leur canapé-lit qui doit être semblable au mien se met à craquer. L’exercice dure très peu. Au point que je me demande s’ils ne l’ont pas interrompu prématurément. « Arrête-toi, le voisin à côté, il doit nous entendre. »
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« On va avoir un couple avec un bébé au premier », me dit mon logeur que je croise dans l’escalier en rentrant du Café Diem. « Vous n’avez pas eu de bruit avec vos voisins ? » Je lui dis qu’un peu oui, mais je suis allé le leur dire. « C’est un DJ qui est venu pour la Fête de la Musique, une vie nocturne forcément. »