Ce mercredi, en attendant de voir comment le temps tourne, j’organise peu ou prou la suite de mes pérégrinations puis quand il s’avère que ce sera meilleur que prévu, je fais le tour d’un Vieux Port de plus en plus touché par les travaux. Passé sous la Grosse Horloge, je remonte la rue aux arcades jusqu’à la laide Cathédrale devant laquelle ont également lieu des travaux. En face d’elle sont deux tirettes du Crédit à Bricoles où je me procure du liquide (comme on dit).
Revenu au Vieux Port, je constate que le restaurant où je songeais à déjeuner est fermé exceptionnellement jusqu’au premier avril. Je passe alors au pied de la Tour de la Chaîne pour effectuer la promenade de peu d’effort baptisée balade Jean-Louis Foulquier.
En contre-bas des remparts, elle est malheureusement jouxtée d’un parquigne qui n’aurait pas lieu d’être. On y rencontre un bâtiment de bois (fermé quand je passe devant) où peuvent s’exprimer des artistes en devenir dans la perspective d’un passage aux Francofolies puis une école de voile également en bois (fermée elle aussi). Le chenal interdit d’aller plus loin. Je boucle la boucle en revenant vers la Tour de la Chaîne et assiste à la courte traversée de la navette électrique Yélo qui va et vient, pour le prix d’un ticket de bus, entre cette Tour et l’Aquarium.
C’est à pied que je vais de son point de départ à son point d’arrivée, contournant le port pour revenir vers mon logis temporaire et m’installer face à l’Aquarium au Bistro du Gabut pour un café lecture. Près de moi sont deux artistes dont le jargon m’exaspère : « La copine qui nous a accompagnés sur le début de la créa ». Ils portent des bonnets qui donnent une tête de gland.
A midi, je retourne déjeuner au japonais à volonté nommé Cusine Yuzi. J’ai derrière moi trois femmes que je suppose être des enseignantes. Elles organisent un futur évènement culturel dont le point culminant sera une conférence gesticulée. « C’est bien, t’apprends des trucs et en plus tu rigoles. »
Le soleil est toujours là quand j’en sors, certes un peu voilé par des nuages. Je retrouve la terrasse du Bistro du Gabut. Après un couple d’Allemands venu manger une omelette, c’est un jeune homme qui s’installe à ma gauche, lisant Big Sur de Jack Kerouac dans la collection Folio, tandis que le patron derrière nous raconte les faits divers dont il a été la victime : cambriolages de son bar et de sa maison, voiture retrouvée sans roues et sur cales, etc.
*
Il y a tous ces zonards à chiens, la voix mielleuse quand ils demandent un brin de monnaie, ceux-là tu sais ce qu’ils pensent de toi, que tu donnes ou pas. Il y a aussi les mendiants classiques assis sous les arcades, dont l’un près des tirettes du Crédit à Bricoles, bien poli quand il demande une pièce ou une cigarette, puis insultant à voix basse ceux qui passent sans donner : « Connard » « Enculé ».
*
De passage dans le port, conduit par un barbu chevelu, diffusant une musique tonitruante, un campigne car sur la cloison duquel est inscrit à la peinture sommaire : « Service de musicothérapie universel et poivre ».
*
Guerre, pandémie, sècheresse, réchauffement, pénuries, tout va mal. Dans les conversations de la vie quotidienne, personne n’en parle.
Revenu au Vieux Port, je constate que le restaurant où je songeais à déjeuner est fermé exceptionnellement jusqu’au premier avril. Je passe alors au pied de la Tour de la Chaîne pour effectuer la promenade de peu d’effort baptisée balade Jean-Louis Foulquier.
En contre-bas des remparts, elle est malheureusement jouxtée d’un parquigne qui n’aurait pas lieu d’être. On y rencontre un bâtiment de bois (fermé quand je passe devant) où peuvent s’exprimer des artistes en devenir dans la perspective d’un passage aux Francofolies puis une école de voile également en bois (fermée elle aussi). Le chenal interdit d’aller plus loin. Je boucle la boucle en revenant vers la Tour de la Chaîne et assiste à la courte traversée de la navette électrique Yélo qui va et vient, pour le prix d’un ticket de bus, entre cette Tour et l’Aquarium.
C’est à pied que je vais de son point de départ à son point d’arrivée, contournant le port pour revenir vers mon logis temporaire et m’installer face à l’Aquarium au Bistro du Gabut pour un café lecture. Près de moi sont deux artistes dont le jargon m’exaspère : « La copine qui nous a accompagnés sur le début de la créa ». Ils portent des bonnets qui donnent une tête de gland.
A midi, je retourne déjeuner au japonais à volonté nommé Cusine Yuzi. J’ai derrière moi trois femmes que je suppose être des enseignantes. Elles organisent un futur évènement culturel dont le point culminant sera une conférence gesticulée. « C’est bien, t’apprends des trucs et en plus tu rigoles. »
Le soleil est toujours là quand j’en sors, certes un peu voilé par des nuages. Je retrouve la terrasse du Bistro du Gabut. Après un couple d’Allemands venu manger une omelette, c’est un jeune homme qui s’installe à ma gauche, lisant Big Sur de Jack Kerouac dans la collection Folio, tandis que le patron derrière nous raconte les faits divers dont il a été la victime : cambriolages de son bar et de sa maison, voiture retrouvée sans roues et sur cales, etc.
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Il y a tous ces zonards à chiens, la voix mielleuse quand ils demandent un brin de monnaie, ceux-là tu sais ce qu’ils pensent de toi, que tu donnes ou pas. Il y a aussi les mendiants classiques assis sous les arcades, dont l’un près des tirettes du Crédit à Bricoles, bien poli quand il demande une pièce ou une cigarette, puis insultant à voix basse ceux qui passent sans donner : « Connard » « Enculé ».
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De passage dans le port, conduit par un barbu chevelu, diffusant une musique tonitruante, un campigne car sur la cloison duquel est inscrit à la peinture sommaire : « Service de musicothérapie universel et poivre ».
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Guerre, pandémie, sècheresse, réchauffement, pénuries, tout va mal. Dans les conversations de la vie quotidienne, personne n’en parle.