Les cars BreizhGo qui font la liaison Saint-Brieuc Paimpol (ligne numéro Un) ne sont pas des plus récents. J’ai l’impression qu’on y met ceux en fin de course. Certains n’annoncent pas les arrêts. Il faut donc avoir l’œil. Ce jeudi matin, dès que je devine les ruines, je sonne. Le chauffeur me dépose à l’arrêt Eglise à Kérity, logiquement situé devant l’église Saint-Samson. Elle n’a rien de remarquable.
Je remonte la route où circulent trop de voitures et camions jusqu’à trouver le sentier goudronné qui mène à l’abbaye de Beauport. A l’entrée de cet accès est une belle boîte à livres dont j’ouvre les portes. A l’intérieur, près de la daube habituelle, un certain nombre de livres neufs, de la poésie (elle ne se vend pas alors diffusons-la gratuitement). Il y a là des numéros de la revue Rumeurs, des hommages à Pasolini et à Boris Vian (pour son centenaire) et des recueils de divers auteurs publiés à La Passe du Vent. Je parcours tout ça, c’est mauvais.
Rien de plus avantageux pour une abbaye que d’être en ruine. Celle de Beauport l’est à moitié. Le soleil qui est de sortie me fait face, gênant pour les photos. Je la contourne en descendant vers la mer et trouve dans un pré, devant les bâtiments, des bovins qui se la coulent douce. L’un d’eux n’est pas couché, il est vautré. Au loin j’aperçois la pointe de Guilben. Nous sommes ici à Paimpol, dont Kérity est un quartier. Autrefois, c’était une commune indépendante. Jeanne Weber, tueuse en série, surnommée « l’Ogresse de la Goutte d’Or » y est née.
L’abbaye de Beauport se visite en payant mais ce n’est pas mon intention. Je remonte sur la route. La Crêperie de l’Abbaye n’est pas encore ouverte, je ne peux savoir si son intérieur m’inspirerait pour y déjeuner, et le seul troquet, le Cruckin Bar, ne me tente pas pour un café. Je consulte les horaires du car de retour et je vois qu’il y en a un dans cinq minutes à neuf heures quarante-cinq.
Ce qui me permet d’être sur mon perchoir du Café de la Plage à dix heures vingt-cinq. J’y termine Lettres d’Afrique de Karen Blixen, une relecture qui m’a enchanté. J’enchaîne avec Lettres à Sophie Volland de Denis Diderot, début d’une autre relecture.
A midi je déjeune à l’intérieur, du menu du jour à dix-neuf euros, œuf parfait bio crème au lard, burgueur de poisson pané maison sauce citron confit (hélas trop sec), moelleux au chocolat maison glace vanille, puis retrouve ma table haute dehors pour le café. A Rouen c’est le début de L’Armada, un évènement auquel je suis fort content d’échapper.
*
Parmi les livres de poésie de la boîte à livres de Kérity, Eparpillés de Cali (Editions Invenit). Un jour, il a quitté l’Hôtel de l’Europe où il logeait à Rouen avec un livre tiré de ma bibliothèque, des poésies de Guillaume Apollinaire. La comparaison est cruelle.
Je remonte la route où circulent trop de voitures et camions jusqu’à trouver le sentier goudronné qui mène à l’abbaye de Beauport. A l’entrée de cet accès est une belle boîte à livres dont j’ouvre les portes. A l’intérieur, près de la daube habituelle, un certain nombre de livres neufs, de la poésie (elle ne se vend pas alors diffusons-la gratuitement). Il y a là des numéros de la revue Rumeurs, des hommages à Pasolini et à Boris Vian (pour son centenaire) et des recueils de divers auteurs publiés à La Passe du Vent. Je parcours tout ça, c’est mauvais.
Rien de plus avantageux pour une abbaye que d’être en ruine. Celle de Beauport l’est à moitié. Le soleil qui est de sortie me fait face, gênant pour les photos. Je la contourne en descendant vers la mer et trouve dans un pré, devant les bâtiments, des bovins qui se la coulent douce. L’un d’eux n’est pas couché, il est vautré. Au loin j’aperçois la pointe de Guilben. Nous sommes ici à Paimpol, dont Kérity est un quartier. Autrefois, c’était une commune indépendante. Jeanne Weber, tueuse en série, surnommée « l’Ogresse de la Goutte d’Or » y est née.
L’abbaye de Beauport se visite en payant mais ce n’est pas mon intention. Je remonte sur la route. La Crêperie de l’Abbaye n’est pas encore ouverte, je ne peux savoir si son intérieur m’inspirerait pour y déjeuner, et le seul troquet, le Cruckin Bar, ne me tente pas pour un café. Je consulte les horaires du car de retour et je vois qu’il y en a un dans cinq minutes à neuf heures quarante-cinq.
Ce qui me permet d’être sur mon perchoir du Café de la Plage à dix heures vingt-cinq. J’y termine Lettres d’Afrique de Karen Blixen, une relecture qui m’a enchanté. J’enchaîne avec Lettres à Sophie Volland de Denis Diderot, début d’une autre relecture.
A midi je déjeune à l’intérieur, du menu du jour à dix-neuf euros, œuf parfait bio crème au lard, burgueur de poisson pané maison sauce citron confit (hélas trop sec), moelleux au chocolat maison glace vanille, puis retrouve ma table haute dehors pour le café. A Rouen c’est le début de L’Armada, un évènement auquel je suis fort content d’échapper.
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Parmi les livres de poésie de la boîte à livres de Kérity, Eparpillés de Cali (Editions Invenit). Un jour, il a quitté l’Hôtel de l’Europe où il logeait à Rouen avec un livre tiré de ma bibliothèque, des poésies de Guillaume Apollinaire. La comparaison est cruelle.