A l’Ouest (onze) : Locmiquélic

2 juin 2024


Un ciel bleu ce samedi matin, premier jour de juin, pour inaugurer ma carte KorriGo bus et bateaux en illimité un mois. Je le fais avec le bateau bus Bé Un, une grosse navette rustique à bancs de bois sans dossiers qui part à sept heures quarante-trois du quai des Indes et en dix minutes conduit les trois passagers que nous sommes à Pen Mané, commune de Locmiquélic.
Au débarcadère, je monte dans le bus Seize et en descend à la Mairie. Un autochtone m’indique où trouver la Grande Rue. J’y achète un pain au chocolat à un euro dix dans une boulangerie à l’ancienne et vais le manger dans un bar tabac à l’ancienne avec Johnny Cash en affiche.
Le café allongé est à un euro quarante et la clientèle déjà en train de gratter. C’est perdu. La patronne fait aussi la postière mais ça n’ouvre qu’à neuf heures. Deux l’apprennent à leurs dépens. On ne dirait pas Locmiquélic si proche de Lorient, on s’y sent au fond d’une province dépourvue d’accès à la ville.
« Si je vais au bout de la Grande Rue, j’arrive à la mer ? » demandé-je quand je paie. « Oui, c’est tout droit mais quand ça tourne faut tourner aussi », me dit l’un des buveurs du comptoir. « J’y penserai », lui dis-je.
J’arrive au Port Sainte-Catherine d’où j’ai belle vue sur la Citadelle de Port-Louis, l’île Saint-Michel, Lorient La Base et le Port du Commerce qui ressemble à une zone industrielle.
Je prends le sentier côtier qui ramène à l’embarcadère de Pen Mané. Ce chemin passe à un moment dans les herbes folles mais il se termine par de la route. A mon arrivée, j’ai un quart d’heure avant le prochain bateau, le temps qu’il faut pour monter voir le Fort de Pen Mané, une massive construction à l’abandon.
A dix heures trois le Bé Un arrive, nommé Les Deux Rives. Nous sommes une quinzaine à y prendre place, dont trois bicyclistes. Dix minutes de traversée en parallèle avec le bateau qui arrive de Groix et nous voici à Lorient.
Je prends un nouveau café au Parisien à une table d’intérieur au bord du bar qui est ouvert sur l’extérieur car le ciel est devenu gris et le vent frais. Je lis là Strindberg et me trouve suffisamment bien pour avoir envie de déjeuner à la même table. Je commande le tartare du Parisien avec ses frites fraîches maison et la brioche perdue et son caramel au beurre salé pour vingt et un euros quarante. Un bataillon de jeunes serveuses efficaces et souriantes est à la manœuvre.
A l’issue de mon repas, d’un coup de bus Té Quatre, je rejoins Larmor-Plage et y marche jusqu’à une terrasse ensoleillée qui se trouve au-dessus de la plage peu fréquentée de Loqueltas, celle de L’Abri Côtier (ah ah). Le café y est à un euro quatre-vingt-dix et la température un peu élevée en raison du sol bétonné. Au loin, dans une demi-brume, ce doit être l’île de Groix. Le bateau se dirigeant vers me le confirme.
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Un tas de soucis techniques me tombent dessus en même temps, la batterie de mon téléphone ne tient plus la charge, l’image se floute avant que j’appuie sur le déclencheur de mon appareil photo, le Crédit à Bricoles m’a supprimé l’envoi d’un code me permettant de faire des achats via Internet et ce samedi après-midi Effe Bé ne m’envoie pas le code de confirmation nécessaire pour m’y connecter et publier mes photos (déjà le matin, impossible d’y mettre mon texte du jour).