A l’Est (un) : Rouen Paris Aix-les-Bains

6 septembre 2023


C’est reparti. Avec le train de huit heures deux en direction de Paris. J’ai de la marge pour ne pas me retrouver en difficulté en cas de retard sur la ligne normande. Il n’y en a pas, bien que ce soit un vieux train à sièges colorés au lieu du moderne prévu. Je voyage en première, sans voisinage immédiat. Je croise là une de ma connaissance, pas vue depuis longtemps. On s’est rarement parlé et fort peu, mais j’ai écrit autrefois un texte narrant un jour particulièrement éprouvant de sa vie, qu’elle affrontait sans se départir de son joli sourire. Elle l’a lu à l’époque, quand il a été publié en revue. Bien sûr, elle aussi a vieilli mais elle n’a pas perdu tout son charme. Nous nous disons bonjour avec un sourire triste.
Ensuite, c’est le métro Quatorze jusqu’à la Gare de Lyon. Je bois un café verre d’eau au Bistrot de la Gare (deux euros soixante-dix) et commence ma lecture d’escapade à l’Est, les Mémoires de Saint-Simon. Précisément, les extraits donnés chez Folio en trois volumes. Je trouve ensuite une place assise dans la Gare pour déjeuner de mes sandouiches triangles.
Dans le Tégévé qui a pour terminus Annecy, j’ai pour voisine une vieille qui lit Le livre du rire et de l’oubli de Kundera mais elle me saoule quand même car elle trifouille dans ses papiers, tousse, baille et parfois parle toute seule. Collines, vignobles, Gare de Macon Tegévé au milieu de nulle part, autoroute, aiguillage, montagne, autoroute encore, montagne encore, long tunnel, scieries, Chambéry d’où l’on repart dans l’autre sens, Aix-les-Bains. C’est là que je descends. Il est seize heures. J’ai rendez-vous pas loin, prés du Temple, avec ma première logeuse Air Bibi. Le studio est au cinquième avec ascenseur. J’en fais le tour avec elle.
Il fait très chaud ce mardi. Malgré cela je décide d’aller voir le lac (du Bourget et de Lamartine). C’est bien loin, par une route désagréable. Arrivé épuisé au bord de l’eau, j’y trouve un petit bout de plage mais pas trace d’un café.
Je dois remonter, bien crevé, et ne trouve prés de mon logis provisoire qu’un troquet minuscule, Le Murano, où boire enfin un café verre d’eau, lequel me coûte un euro soixante. Il va falloir que je m’organise.
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La veille de mon départ, jour de rentrée scolaire, dernier passage au Sacre. Ma voisine trentenaire au téléphone : « L’enfant est à l’école. Je peux lire mon petit bouquin en terrasse. »