A l’Est (trente-trois) : Annecy Basilique

8 octobre 2023


C’est par elle que l’on reconnaît Annecy de loin, tellement elle dépasse, dressée sur le Crêt du Maure, premier contrefort du Massif du Semnoz, la Basilique de la Visitation, construite entre mil neuf cent vingt-deux et mil neuf cent trente. Ce samedi matin, après avoir profité du soleil au Café des Ducs lors de mon petit-déjeuner, je décide d’aller la voir de près.
Pour ce faire, je grimpe la côte Perrière qui part du pont du même nom, celui qui sert à se photographier devant la proue du Palais de l’Ile. Ça monte bien, puis dans les rues suivantes un peu moins, enfin il me faut grimper un escalier qui tue. Je suis fort essoufflé quand j’en atteins le haut où sont assises deux femmes. « Attends, je vais descendre faire une photo », dit l’une à l’autre. « Il faudra remonter », lui dis-je. « Oh, on l’a déjà fait plusieurs fois. », me dit l’autre « Ah oui, je vois, vous êtes des masochistes. » « C’est exactement ça. »
Tout le monde n’arrive pas ici à pied. La place près de l’imposant édifice sert de parquigne à des campigne-cars. J’entre et vais voir de chaque côté du chœur les reliques de Saint François de Sales et de Sainte Jeanne de Chantal.
Mon exploit de la journée étant accompli, je redescends par le même escalier que s’apprêtent à monter cinq jeunes dont une fille à béquilles, puis je trouve un raccourci sous la forme d’un chemin de terre qui traverse une sorte de parc pas entretenu où dorment sous des tentes des sans logis. Ce sentier me conduit à proximité du Thiou côté Marquisats. On y prépare les bateaux promène-touristes. Ce sera une grosse journée, il fait beau, la foule est de retour.
Avant de ne plus pouvoir le faire, je vais boire un café au Café des Arts et y lis Saint-Simon. A midi, je déjeune au Napoli du même faux-filet que samedi dernier et d’une tarte aux myrtilles qui ne vaut celles que l’on sert en Alsace dans les fermes-auberges. La patronne me demande si je suis en vacances et d’où je viens. Des questions auxquelles je n’aime pas répondre. A ma droite est un jeune couple. Elle trouve que les façades colorées de la rue du Pâquier font penser à Cuba où elle n’est jamais allée.
Mon addition réglée, je vais lire dans les Jardins de l’Europe, sur un banc à l’ombre, près d’un autre où pique-niquent des grands-parents et leurs deux grandes petites-filles. Un animal les embête. « C’est un frelon, dit le grand-père, il est même asiatique ». Les voici bientôt tous les quatre debout autour du banc. Jusqu’à ce que la bestiole aille voir ailleurs.
Ce que je fais moi aussi. Malgré le monde je peux m’asseoir à une table haute au Café des Ducs où le principal serveur prénommé Enguerrand sait quoi m’apporter. « Santé ! », dit-il quand il dépose ma tasse de café et mon verre d’eau.
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Deux ambiances musicales, Otis Redding au Café des Arts, Alpha Blondy au Café des Ducs, chacune à mon goût.