Nancy ayant obtenu une journée de sursis pour le retour du masque à l’extérieur, c’est le nez au vent que je descends la Grande Rue ce mercredi à sept heures et demie. Un dernier passage chez Seb le Tentateur et me voici place Stanislas où je m’installe à la terrasse du Café du Commerce, histoire de boucler la boucle et de lire une fois encore le Journal d’Edmond de Goncourt dans sa ville natale, à cent kilomètres de l’ancien village nommé Goncourt.
Vers dix heures, après avoir tenté en vain de publier ma journée d’hier dans mon Journal (le copier-coller ne fonctionne pas), je range mon ordinateur dans ma valise, laisse la clé de mon minuscule studio Air Bibi sous le tapis et par une montée raisonnable rejoins la Gare devant laquelle je prends un nouveau café à deux euros au Leffe. Il m’est servi par un faux Jean-Paul Gaultier.
Le train qui doit m’emmener à Bar-le-Duc ne part qu’à douze heures trente-quatre. Après être passé par Liverdun, Toul, Commercy et avoir longé des champs encore inondés, il arrive à son terminus à treize heures quarante.
Je traverse l’Ornain par le pont de la Gare, tourne à droite boulevard de la Rochelle et ai la chance, bien qu’il soit presque quatorze heures, que l’on accepte de me servir le menu du jour au Comptoir de Maître Kanter. Il est à douze euros quatre-vingt-dix. J’ajoute un quart d’edelzwicker à sept euros. Tomates mozzarella, suprême de poulet et tian de légumes, crumble aux fruits, cela me suffit. Un point commun à mes voisins qui se relaient pour boire des cafés durant mon repas : se plaindre de leur descendance qui ne se soucie pas assez d’eux. Une illustration en est donnée par un trentenaire qui dit à sa femme qu’il va prendre un rendez-vous sur Doctolib pour le vaccin de sa grand-mère mais qu’il lui dira que ce jour-là, il a un rendez-vous pour le boulot. « Elle peut bien prendre un taxi ! »
Vers quinze heures, je me mets à la recherche de mon nouveau logis Air Bibi. Pourvu qu’il ne soit pas dans la ville haute, me dis-je en apercevant celle-ci dont j’ignorais l’existence. Heureusement non, il est à deux pas, et comme le rendez-vous avec ma nouvelle logeuse n’est qu’à seize heures, je bois un café pas loin, à un euro quarante, avec Edmond.
Au bon moment je sonne à l’adresse indiquée. Une jolie jeune femme m’ouvre et m’invite à la précéder jusqu’au troisième étage où j’arrive complétement essoufflé. Mon nouveau logement provisoire est vaste. On pourrait y mettre six fois celui que j’ai quitté à Nancy.
Mon ordinateur raccordé à la ouifi, j’essaie une nouvelle fois de publier ma journée d’hier et n’y parviens que par un coup de chance, en bidouillant. Il semble que le problème vienne de mon navigateur.
Par ailleurs, le clavier de mon ordi commence à lâcher. La lettre f a des aiblesses, ichtre, uck !
*
Une septuagénaire à sa copine du même âge à la terrasse du Comptoir de Maître Kanter à propos de son fils : « Déjà hier soir au téléphone, il m’a fait des répliques ».
*
La patronne du troquet où je bois un café plutôt que de dire « Il y a deux ans » : « Y a une paire d’années en arrière ».
Vers dix heures, après avoir tenté en vain de publier ma journée d’hier dans mon Journal (le copier-coller ne fonctionne pas), je range mon ordinateur dans ma valise, laisse la clé de mon minuscule studio Air Bibi sous le tapis et par une montée raisonnable rejoins la Gare devant laquelle je prends un nouveau café à deux euros au Leffe. Il m’est servi par un faux Jean-Paul Gaultier.
Le train qui doit m’emmener à Bar-le-Duc ne part qu’à douze heures trente-quatre. Après être passé par Liverdun, Toul, Commercy et avoir longé des champs encore inondés, il arrive à son terminus à treize heures quarante.
Je traverse l’Ornain par le pont de la Gare, tourne à droite boulevard de la Rochelle et ai la chance, bien qu’il soit presque quatorze heures, que l’on accepte de me servir le menu du jour au Comptoir de Maître Kanter. Il est à douze euros quatre-vingt-dix. J’ajoute un quart d’edelzwicker à sept euros. Tomates mozzarella, suprême de poulet et tian de légumes, crumble aux fruits, cela me suffit. Un point commun à mes voisins qui se relaient pour boire des cafés durant mon repas : se plaindre de leur descendance qui ne se soucie pas assez d’eux. Une illustration en est donnée par un trentenaire qui dit à sa femme qu’il va prendre un rendez-vous sur Doctolib pour le vaccin de sa grand-mère mais qu’il lui dira que ce jour-là, il a un rendez-vous pour le boulot. « Elle peut bien prendre un taxi ! »
Vers quinze heures, je me mets à la recherche de mon nouveau logis Air Bibi. Pourvu qu’il ne soit pas dans la ville haute, me dis-je en apercevant celle-ci dont j’ignorais l’existence. Heureusement non, il est à deux pas, et comme le rendez-vous avec ma nouvelle logeuse n’est qu’à seize heures, je bois un café pas loin, à un euro quarante, avec Edmond.
Au bon moment je sonne à l’adresse indiquée. Une jolie jeune femme m’ouvre et m’invite à la précéder jusqu’au troisième étage où j’arrive complétement essoufflé. Mon nouveau logement provisoire est vaste. On pourrait y mettre six fois celui que j’ai quitté à Nancy.
Mon ordinateur raccordé à la ouifi, j’essaie une nouvelle fois de publier ma journée d’hier et n’y parviens que par un coup de chance, en bidouillant. Il semble que le problème vienne de mon navigateur.
Par ailleurs, le clavier de mon ordi commence à lâcher. La lettre f a des aiblesses, ichtre, uck !
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Une septuagénaire à sa copine du même âge à la terrasse du Comptoir de Maître Kanter à propos de son fils : « Déjà hier soir au téléphone, il m’a fait des répliques ».
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La patronne du troquet où je bois un café plutôt que de dire « Il y a deux ans » : « Y a une paire d’années en arrière ».