A Paris un sombre mercredi

14 décembre 2017


Cinq minutes après le départ du sept heures cinquante-neuf, la femme assise de l’autre côté de couloir m’interpelle :
-Excusez-moi, ce train il va bien à Maromme ?
-Non, à Paris.
-Aaaaah ! Et il s’arrête pas ?
-Non.
Elle passe la suite du voyage assez stoïquement. Le chef de bord annonce l’arrivée à Paris d’une voix endormie. Pas étonnant que les contrôleurs ne soient pas passés. Quel sort auraient-ils fait à ma voisine allant à Maromme ?
Il pleut dans la capitale. Je reste une heure et demie chez Book-Off faute d’aller au marché d’Aligre, constatant que plus longtemps on explore les rayonnages, plus on trouve de livres intéressants. Je croise là le vieux bouquiniste que je n’avais pas vu depuis de nombreux mois. Il a eu de gros problèmes de santé, me dit-il. Il perd la mémoire. Les médecins ne savent pas expliquer pourquoi.
A midi, je déjeune au Rempart (filet mignon chou au beurre, tarte poire chocolat, verre de bourgueil, seize euros cinquante) puis rejoins le Rivolux où j’ai rendez-vous avec celle qui travaille dans le quartier et dont je suis resté sans nouvelles depuis notre dernière rencontre. Elle veut me parler d’un problème de santé.
Je m’attends à un sérieux souci. Effectivement, c’en est un. Le cran avec lequel elle y fait face me rend admiratif.
Impossible de penser à autre chose le reste de la journée. Au retour à Rouen, je me fais dracher entre gare et domicile.
Mauvaise nuit ensuite, la tempête n’en est pas la cause principale.