Qui aime le soleil a raison d’être, ce mercredi matin, muni d’une valise, présent sur le quai de la gare de Rouen puis de monter dans le train de sept heures vingt-huit qui mène à la capitale, d’où il ira vers des cieux plus cléments. Pour ma part, ce temps automnal me va, tant qu’il ne pleut pas. Le soleil est encore un peu là pendant le voyage et j’ai la chance d’être dans une voiture sans moutards pour terminer la lecture de Physiologie du goût de Brillat-Savarin.
A Paris, c’est la quinzaine des cafés et des restaurants fermés. Celui du Faubourg est encore ouvert jusqu’à la fin de la semaine. J’y bois vite fait un café puis file au marché d’Aligre où le nombre de marchands est divisé par deux, mais les bouquinistes sont là, à qui je n’achète rien.
Je me rattrape chez Book-Off. Cette année, on n’y aura pas proposé de soldes mais il y a toujours des surprises intéressantes parmi les livres à un euro pour peu qu’on sache trouver ce qu’on ne cherche pas. Ainsi, je mets la main sur un mince ouvrage publié chez L’Age d’Homme, Le roi créole (Récit des années soixante) d’Alain Paucard, le président à vie du Club des Ronchons, auteur des pamphlets Le Cauchemar des vacances, Les Criminels du béton et La Crétinisation par la culture.
Ce livre bénéficie d’un envoi de l’auteur, daté de mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, l’année de parution : « A la belle du Palais Daumesnil, qui sait les choses et les transmet ». Il doit s’agir du Palais de la Porte Dorée, avenue Daumesnil, qui abritait à cette époque le Musée des Colonies (qui est maintenant le Musée de l’Histoire de l’Immigration), mais la belle, qu’est-elle devenue ?
Plus tard, ailleurs, après avoir déjeuné dans un Palais de Pékin peu fréquenté, je trouve un autre livre à envoi, Suite (biographie) de Roger Laporte (Hachette) : « à Pierre Dumayet, hommage de l’auteur ». C’est moins romanesque. Le cher Dumayet est mort en deux mille onze.
*
Les contrôleurs dans un bus parisien, cela arrive. Nous sommes peu dans le Vingt mais l’un d’eux chope quand même un contrevenant. Cinquante euros, prix d’ami, s’il règle maintenant.
*
Métro Bastille, d’origine africaine (comme on dit), jouant du saxophone, il chante Brassens :
Je me suis fait tout petit devant un’ poupée
Qui ferm’ les yeux quand on la couche,
Je m’ suis fait tout p’tit devant un’ poupée
Qui fait « maman » quand on la touche.
*
« Alors revenu de vacances ? », me dit le patron du Royal Bourse Opéra où je ne suis pas passé depuis un moment, il me félicite pour mon bronzage. Il ne faut jamais décevoir quiconque vous fait ce genre de compliment. Je réponds donc positivement. Il ne m’en demande pas plus. A l’extérieur, il drache, un vrai temps de rentrée. Et c’est fichu pour les soldes de vêtements. Cette fois, je n’ai même pas essayé d’entrer dans une boutique. Des touristes vêtus trop légèrement mangent une salade sous cellophane en piochant dedans.
*
Autre livre rapporté de Paris : Si vaste d’être seul de Tristan Cabral. Une petite main, peut-être payée par l’éditeur, Le Cherche Midi, a corrigé une erreur de frappe, transformant au stylo noir un y en un j.
Non pas Aux yeux de l’amour et de la mort/ Je n’ai pas mon pareil ! mais Aux jeux de l’amour et de la mort/ Je n’ai pas mon pareil !
En épigraphe, tirée du Livre de ma mère, cette constatation d’Albert Cohen (qui est aussi la mienne):
Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte.
A Paris, c’est la quinzaine des cafés et des restaurants fermés. Celui du Faubourg est encore ouvert jusqu’à la fin de la semaine. J’y bois vite fait un café puis file au marché d’Aligre où le nombre de marchands est divisé par deux, mais les bouquinistes sont là, à qui je n’achète rien.
Je me rattrape chez Book-Off. Cette année, on n’y aura pas proposé de soldes mais il y a toujours des surprises intéressantes parmi les livres à un euro pour peu qu’on sache trouver ce qu’on ne cherche pas. Ainsi, je mets la main sur un mince ouvrage publié chez L’Age d’Homme, Le roi créole (Récit des années soixante) d’Alain Paucard, le président à vie du Club des Ronchons, auteur des pamphlets Le Cauchemar des vacances, Les Criminels du béton et La Crétinisation par la culture.
Ce livre bénéficie d’un envoi de l’auteur, daté de mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, l’année de parution : « A la belle du Palais Daumesnil, qui sait les choses et les transmet ». Il doit s’agir du Palais de la Porte Dorée, avenue Daumesnil, qui abritait à cette époque le Musée des Colonies (qui est maintenant le Musée de l’Histoire de l’Immigration), mais la belle, qu’est-elle devenue ?
Plus tard, ailleurs, après avoir déjeuné dans un Palais de Pékin peu fréquenté, je trouve un autre livre à envoi, Suite (biographie) de Roger Laporte (Hachette) : « à Pierre Dumayet, hommage de l’auteur ». C’est moins romanesque. Le cher Dumayet est mort en deux mille onze.
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Les contrôleurs dans un bus parisien, cela arrive. Nous sommes peu dans le Vingt mais l’un d’eux chope quand même un contrevenant. Cinquante euros, prix d’ami, s’il règle maintenant.
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Métro Bastille, d’origine africaine (comme on dit), jouant du saxophone, il chante Brassens :
Je me suis fait tout petit devant un’ poupée
Qui ferm’ les yeux quand on la couche,
Je m’ suis fait tout p’tit devant un’ poupée
Qui fait « maman » quand on la touche.
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« Alors revenu de vacances ? », me dit le patron du Royal Bourse Opéra où je ne suis pas passé depuis un moment, il me félicite pour mon bronzage. Il ne faut jamais décevoir quiconque vous fait ce genre de compliment. Je réponds donc positivement. Il ne m’en demande pas plus. A l’extérieur, il drache, un vrai temps de rentrée. Et c’est fichu pour les soldes de vêtements. Cette fois, je n’ai même pas essayé d’entrer dans une boutique. Des touristes vêtus trop légèrement mangent une salade sous cellophane en piochant dedans.
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Autre livre rapporté de Paris : Si vaste d’être seul de Tristan Cabral. Une petite main, peut-être payée par l’éditeur, Le Cherche Midi, a corrigé une erreur de frappe, transformant au stylo noir un y en un j.
Non pas Aux yeux de l’amour et de la mort/ Je n’ai pas mon pareil ! mais Aux jeux de l’amour et de la mort/ Je n’ai pas mon pareil !
En épigraphe, tirée du Livre de ma mère, cette constatation d’Albert Cohen (qui est aussi la mienne):
Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte.