Ce mercredi, alors qu’il fait encore nuit, les deux Témoins de Jéhovah en faction devant la gare de Rouen affichent « Le Diable existe-t-il ? ». Je me retiens d’aller leur dire « Bien sûr, comme Dieu ».
Je réussis à m’asseoir dans le train de sept heures vingt-quatre pour Paris, lequel n’a qu’un niveau, ce qui oblige certains à passer une heure dix debout avant leur journée de travail. A l’arrivée, le métro Douze me conduit avenue de Sèvres où j’ai un livre vendu à déposer au Balto. J’y prends un café au comptoir. On y déconseille l’achat de Lui, ce n’est plus comme il y a quarante ans, les femmes sont habillées, mieux vaut encore Entrevue.
Par la rue du Four, je rejoins le Quartier Latin. Contrairement à son habitude, le gérant de Boulinier est de bonne humeur, Il me salue avec le sourire, ne regardant pas avec mépris mon achat de trois livres à vingt centimes. Serait-ce parce qu’à côté de moi deux jeunes femmes ont devant elles trois piles de Pléiade qu’elles lui vendent ou achètent ?
Chez Gibert Joseph les livres de trottoir relèvent d’une nouvelle politique commerciale. Ceux à un et deux euros sont désormais mélangés à d’autres plus chers de quoi me décourager de fouiller et me mettre de mauvaise humeur.
Je grimpe dans le bus Quatre-Vingt-Six qui m’emmène à Ledru-Rollin. Chez Book-Off on joue avec mes nerfs en diffusant Marcel et son Orchestre. Cette daube me fait presque regretter la pop love musique de la radio Chérie que je subis chez Détéherre le lundi. J’y trouve quelques livres puis sous un beau soleil fais le tour du marché d’Aligre où les brocanteurs et bouquinistes se plaignent des vols.
Après un déjeuner au Rallye, le Péhemmu chinois, d’un habituel confit de canard, je rejoins le quartier de l’Opéra. Buvant un café à La Clé des Champs, je bénéfice de la conversation des habitués dont un photographe : « Tu sais qu’il n’y a rien de plus difficile que photographier une fille nue, une salope en train de sucer. Ils ont essayé de me former au porno mais j’y suis jamais arrivé. »
Je fais le tour du deuxième BooK-Off et passe la fin d’après-midi Chez Léon comme souvent. Là aussi se trouvent des habitués, plus sympathiques, un peu sur le bord de la norme, que la patronne sait bien gérer. L’un d’eux : « Je ne vous dois rien, à part le respect ? »
Pendant le retour, je lis Regarde les lumières mon amour d’Annie Ernaux, livre rédigé (je ne dis pas écrit) à la demande du professeur Rosanvallon, ayant trouvé place assise dans le train de dix-huit heures trente (non direct). Le précédent (direct) a été supprimé pour cause d’avarie matérielle. Certain(e)s, après la journée de travail, regagnent leur domicile debout. De l’autre côté de la porte en verre, notre Députée, ancienne Ministre, Socialiste, est également assise, voyageant en première et gratuitement.
*
Devant Le Café du Faubourg, une fille qui distribue des flayeures : « Pédalez dans l’eau d’une cabine privée ».
*
Book Off était ouvert le Onze Novembre. S’en souvenir pour l’an prochain afin de fuir Rouen, lugubre ce jour-là. Cette ville de province où devant le Monument aux Morts un Préfet décore un chien sauveteur et où un site d’information, 76actu, titre Marcel Duchamp, artiste de Rouen, exposé au Centre Pompidou, à Paris.
Imagine-t-on à Neuilly où l’artiste passa ses dernières années un Marcel Duchamp, artiste de Neuilly, exposé au Centre Pompidou, à Paris.
Je réussis à m’asseoir dans le train de sept heures vingt-quatre pour Paris, lequel n’a qu’un niveau, ce qui oblige certains à passer une heure dix debout avant leur journée de travail. A l’arrivée, le métro Douze me conduit avenue de Sèvres où j’ai un livre vendu à déposer au Balto. J’y prends un café au comptoir. On y déconseille l’achat de Lui, ce n’est plus comme il y a quarante ans, les femmes sont habillées, mieux vaut encore Entrevue.
Par la rue du Four, je rejoins le Quartier Latin. Contrairement à son habitude, le gérant de Boulinier est de bonne humeur, Il me salue avec le sourire, ne regardant pas avec mépris mon achat de trois livres à vingt centimes. Serait-ce parce qu’à côté de moi deux jeunes femmes ont devant elles trois piles de Pléiade qu’elles lui vendent ou achètent ?
Chez Gibert Joseph les livres de trottoir relèvent d’une nouvelle politique commerciale. Ceux à un et deux euros sont désormais mélangés à d’autres plus chers de quoi me décourager de fouiller et me mettre de mauvaise humeur.
Je grimpe dans le bus Quatre-Vingt-Six qui m’emmène à Ledru-Rollin. Chez Book-Off on joue avec mes nerfs en diffusant Marcel et son Orchestre. Cette daube me fait presque regretter la pop love musique de la radio Chérie que je subis chez Détéherre le lundi. J’y trouve quelques livres puis sous un beau soleil fais le tour du marché d’Aligre où les brocanteurs et bouquinistes se plaignent des vols.
Après un déjeuner au Rallye, le Péhemmu chinois, d’un habituel confit de canard, je rejoins le quartier de l’Opéra. Buvant un café à La Clé des Champs, je bénéfice de la conversation des habitués dont un photographe : « Tu sais qu’il n’y a rien de plus difficile que photographier une fille nue, une salope en train de sucer. Ils ont essayé de me former au porno mais j’y suis jamais arrivé. »
Je fais le tour du deuxième BooK-Off et passe la fin d’après-midi Chez Léon comme souvent. Là aussi se trouvent des habitués, plus sympathiques, un peu sur le bord de la norme, que la patronne sait bien gérer. L’un d’eux : « Je ne vous dois rien, à part le respect ? »
Pendant le retour, je lis Regarde les lumières mon amour d’Annie Ernaux, livre rédigé (je ne dis pas écrit) à la demande du professeur Rosanvallon, ayant trouvé place assise dans le train de dix-huit heures trente (non direct). Le précédent (direct) a été supprimé pour cause d’avarie matérielle. Certain(e)s, après la journée de travail, regagnent leur domicile debout. De l’autre côté de la porte en verre, notre Députée, ancienne Ministre, Socialiste, est également assise, voyageant en première et gratuitement.
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Devant Le Café du Faubourg, une fille qui distribue des flayeures : « Pédalez dans l’eau d’une cabine privée ».
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Book Off était ouvert le Onze Novembre. S’en souvenir pour l’an prochain afin de fuir Rouen, lugubre ce jour-là. Cette ville de province où devant le Monument aux Morts un Préfet décore un chien sauveteur et où un site d’information, 76actu, titre Marcel Duchamp, artiste de Rouen, exposé au Centre Pompidou, à Paris.
Imagine-t-on à Neuilly où l’artiste passa ses dernières années un Marcel Duchamp, artiste de Neuilly, exposé au Centre Pompidou, à Paris.