La musique actuelle qu’écoute mon gros et jeune voisin déborde de ses oreilles dans le train de sept heures cinquante-neuf ce mercredi. Cela ne m’empêche pas de lire Le flâneur des deux rives de Guillaume Apollinaire. Cela ne l’empêche pas de s’endormir, comme en témoigne l’immonde ronflement qui le réveille.
De Saint-Lazare jusqu’au Bistrot d’Edmond, je vais à pied avec un sac de livres qu’après avoir bu un café au comptoir je vais proposer à l’achat chez Book-Off. Une femme m’a précédée avec une valise emplie d’ouvrages protégés par du papier bulle.
-Je sais que vous êtes exigeant, se justifie-t-elle auprès de l’employé.
Celui-ci ne trouve rien à redire aux miens et me verse dix euros quarante.
J’en dépense quatre dans la boutique puis prends le métro Huit à Opéra pour rejoindre l’autre Book-Off. Avant de l’explorer, je déjeune face au square Trousseau dans une brasserie où je suis déjà venu mais dont le nom m’échappe. Dans cet établissement les portes du meuble situé sous la machine à café s’ouvrent sur un escalier menant au sous-sol. Deux hommes y descendent pour une réparation non précisée. Ma côte de porc sauce marsala pennes gratinées suivie d’un ananas flambé avec un quart de côtes-du-rhône me conviennent et me sont facturés dix-neuf euros quatre-vingt-dix.
-Ça vous a plu ? C’était mieux que la dernière fois ? me demande la serveuse pour me montrer qu’elle a bien remarqué que je suis déjà venu.
Après m’être alourdi chez Book-Off et alors qu’une drache s’abat sur la capitale, je descends sous terre afin de rejoindre Simplon. Il ne pleut plus à la sortie. J’ai ainsi le temps, handicapé par un pied gauche douloureux, de rejoindre le logement qui m’a abrité pendant deux semaines afin d’y récupérer le sac de livres que j’y ai laissé, puis de marcher à nouveau jusqu’à Jules Joffrin sans qu’aucune goutte ne me tombe dessus.
Quand je ressors à Saint-Lazare, une drache de première puissance en martèle le parvis. Je dois attendre qu’elle se calme un peu avant de le traverser jusqu’à La Ville d’Argentan. Depuis un certain temps l’aimable serveuse d’origine roumaine prénommée Danuta y est appelée Stéphanie.
Comment faire pour tenir un parapluie lorsqu’on a un lourd sac au bout de chaque bras ? Le ciel noir qui accompagne le train du retour à Rouen ne présage rien de bon. Heureusement, l’averse ne s’abat qu’après la fin de mon épopée.
*
Rue de Charonne, près d’Emmaüs, sur le ticheurte d’un ouvrier du bâtiment : « J’peux pas, j’ai chantier. »
*
Dans un des livres achetés, la photo au format dix sur quinze d’une belle brune au regard triste. Derrière celle-ci un nom, « Mlle Ratiba », et les six derniers chiffres d’un numéro de téléphone.
De Saint-Lazare jusqu’au Bistrot d’Edmond, je vais à pied avec un sac de livres qu’après avoir bu un café au comptoir je vais proposer à l’achat chez Book-Off. Une femme m’a précédée avec une valise emplie d’ouvrages protégés par du papier bulle.
-Je sais que vous êtes exigeant, se justifie-t-elle auprès de l’employé.
Celui-ci ne trouve rien à redire aux miens et me verse dix euros quarante.
J’en dépense quatre dans la boutique puis prends le métro Huit à Opéra pour rejoindre l’autre Book-Off. Avant de l’explorer, je déjeune face au square Trousseau dans une brasserie où je suis déjà venu mais dont le nom m’échappe. Dans cet établissement les portes du meuble situé sous la machine à café s’ouvrent sur un escalier menant au sous-sol. Deux hommes y descendent pour une réparation non précisée. Ma côte de porc sauce marsala pennes gratinées suivie d’un ananas flambé avec un quart de côtes-du-rhône me conviennent et me sont facturés dix-neuf euros quatre-vingt-dix.
-Ça vous a plu ? C’était mieux que la dernière fois ? me demande la serveuse pour me montrer qu’elle a bien remarqué que je suis déjà venu.
Après m’être alourdi chez Book-Off et alors qu’une drache s’abat sur la capitale, je descends sous terre afin de rejoindre Simplon. Il ne pleut plus à la sortie. J’ai ainsi le temps, handicapé par un pied gauche douloureux, de rejoindre le logement qui m’a abrité pendant deux semaines afin d’y récupérer le sac de livres que j’y ai laissé, puis de marcher à nouveau jusqu’à Jules Joffrin sans qu’aucune goutte ne me tombe dessus.
Quand je ressors à Saint-Lazare, une drache de première puissance en martèle le parvis. Je dois attendre qu’elle se calme un peu avant de le traverser jusqu’à La Ville d’Argentan. Depuis un certain temps l’aimable serveuse d’origine roumaine prénommée Danuta y est appelée Stéphanie.
Comment faire pour tenir un parapluie lorsqu’on a un lourd sac au bout de chaque bras ? Le ciel noir qui accompagne le train du retour à Rouen ne présage rien de bon. Heureusement, l’averse ne s’abat qu’après la fin de mon épopée.
*
Rue de Charonne, près d’Emmaüs, sur le ticheurte d’un ouvrier du bâtiment : « J’peux pas, j’ai chantier. »
*
Dans un des livres achetés, la photo au format dix sur quinze d’une belle brune au regard triste. Derrière celle-ci un nom, « Mlle Ratiba », et les six derniers chiffres d’un numéro de téléphone.