« Commençons par le marché d’Aligre », me dis-je, arrivé ce mercredi dans le onzième arrondissement après un voyage sans histoire. Les marchands de livres y sont, dont celui de tout à deux euros. Beaucoup de daube dans laquelle m’attend La Bibliothèque qui brûle, recueil d’essais d’Edmund White (Plon).
Ce livre en sac, j’entre au Café du Faubourg où m’accueille une nouvelle serveuse, une aimable brune, souriante et efficace, qui me propose Le Parisien avec mon café. J’y lis la double page consacrée à l’histoire de Depardieu et de l’apprentie comédienne anorexique qui l’accuse de viol.
-Vous remplacez l’autre serveuse ou vous la complétez ? demandé-je à la nouvelle venue lorsque je lui paie un euro vingt.
-Elle est partie, me répond-elle.
-C’est une bonne nouvelle.
A côté, chez Book-Off, parmi les livres à un euro, je choisis le numéro sept des Cahiers Edmond & Jules de Goncourt et Sténo sauvage (La vie et la mort d’Isaac Babel) de Jerome Charyn (Mercure de France).
Je rejoins ensuite la rue de Charonne pour voir ce que devient le coin livres de la boutique Emmaüs où je n’ai pas mis le pied depuis le début de la guerre du Covid. Il est méconnaissable. Y règne un ordre quasiment obsessionnel. Les livres de poche qui représentent l’essentiel du stock sont tous classés par éditeur. Je regrette le désordre passé où se cachait parfois de quoi me rendre content et je ne m’attarde pas.
Revenu rue du Faubourg Saint-Antoine, j’opte pour mon habituel menu au Péhemmu chinois où je comprends pourquoi la gentille serveuse a grossi. Désormais cela se voit bien, elle est enceinte. J’ignore qui est le coupable. « Je serai absente à partir de mi-avril jusqu’au mois d’août », me dit-elle. Près de moi mangent deux employées de l’atelier couture, dont une Chinoise. « Le mec, il est devenu fou. Il était déjà fou, mais maintenant il sait qu’il est malade et il se fout de tout », dit-elle. Elle parle de Poutine.
A l’issue de ce repas rituel, je rejoins pédestrement la rue du Chemin Vert et la remonte jusqu’à La Petite Rockette où je ne suis pas revenu depuis la pandémie. Il est près de treize heures. Comme par le passé, une file où se mêlent nécessiteux et commerçants avides de bonnes affaires encombre le trottoir qui fait face à La Musardine. Avant l’ouverture des portes, un jeune homme sort pour annoncer que désormais tous les chariots, cabas et sacs à dos doivent obligatoirement entre mis en consigne. Cela a pour effet d’enclencher une embrouille entre deux femmes, l’une ayant mal regardé la mère de l’autre, qui n’est pas une voleuse, je t’f’rai dire. La remontée du rideau calme les esprits. Peu de monde est là pour les livres. J’y trouve un exemplaire de Bien à vous, Sandro de Zvi Yanai (Christian Bourgois) dont le soir au lit je lis celui trouvé il y a peu chez Book-Off. Au comptoir, je le paie un euro. On ne me remet pas de ticket et je me dis que rien ne n’empêchait de récupérer mon sac sans être passé payer. Il va falloir s’améliorer si on veut lutter contre le vol.
A la station Père Lachaise, je prends le métro Trois. J’en descends à Quatre Septembre. Au second Book-Off c’est parmi les livres à cinq euros que je trouve de quoi me plaire : les Lettres familiales de Juliette Drouet, une édition des Presses Universitaires Rouen Le Havre, texte établi et présenté par Gérard Pouchain, chercheur associé à l’Université de Rouen et 222 autobiographies de Robert Kaplan par ses amis, un projet dans lequel Bernard Heidsieck est impliqué (Association Locus Solus). Ce qui me décide à acheter ce dernier ouvrage est la photo d’un trio nu page cent deux. Une femme allongée sur le dos se fait lécher par une autre tandis qu’elle suce un homme agenouillé près d’elle.
*
Chez Book-Off, à un euro : Le Guide du Routard de l’investissement boursier. Fichtre !
*
Une mère s’adressant à son deux ans à la gare : « Dis bonjour à monsieur le train. »
*
Lecture de train : « Je ne suis pas jolie, je suis pire », les souvenirs de la Princesse de Metternich (Le Livre de Poche).
Ce livre en sac, j’entre au Café du Faubourg où m’accueille une nouvelle serveuse, une aimable brune, souriante et efficace, qui me propose Le Parisien avec mon café. J’y lis la double page consacrée à l’histoire de Depardieu et de l’apprentie comédienne anorexique qui l’accuse de viol.
-Vous remplacez l’autre serveuse ou vous la complétez ? demandé-je à la nouvelle venue lorsque je lui paie un euro vingt.
-Elle est partie, me répond-elle.
-C’est une bonne nouvelle.
A côté, chez Book-Off, parmi les livres à un euro, je choisis le numéro sept des Cahiers Edmond & Jules de Goncourt et Sténo sauvage (La vie et la mort d’Isaac Babel) de Jerome Charyn (Mercure de France).
Je rejoins ensuite la rue de Charonne pour voir ce que devient le coin livres de la boutique Emmaüs où je n’ai pas mis le pied depuis le début de la guerre du Covid. Il est méconnaissable. Y règne un ordre quasiment obsessionnel. Les livres de poche qui représentent l’essentiel du stock sont tous classés par éditeur. Je regrette le désordre passé où se cachait parfois de quoi me rendre content et je ne m’attarde pas.
Revenu rue du Faubourg Saint-Antoine, j’opte pour mon habituel menu au Péhemmu chinois où je comprends pourquoi la gentille serveuse a grossi. Désormais cela se voit bien, elle est enceinte. J’ignore qui est le coupable. « Je serai absente à partir de mi-avril jusqu’au mois d’août », me dit-elle. Près de moi mangent deux employées de l’atelier couture, dont une Chinoise. « Le mec, il est devenu fou. Il était déjà fou, mais maintenant il sait qu’il est malade et il se fout de tout », dit-elle. Elle parle de Poutine.
A l’issue de ce repas rituel, je rejoins pédestrement la rue du Chemin Vert et la remonte jusqu’à La Petite Rockette où je ne suis pas revenu depuis la pandémie. Il est près de treize heures. Comme par le passé, une file où se mêlent nécessiteux et commerçants avides de bonnes affaires encombre le trottoir qui fait face à La Musardine. Avant l’ouverture des portes, un jeune homme sort pour annoncer que désormais tous les chariots, cabas et sacs à dos doivent obligatoirement entre mis en consigne. Cela a pour effet d’enclencher une embrouille entre deux femmes, l’une ayant mal regardé la mère de l’autre, qui n’est pas une voleuse, je t’f’rai dire. La remontée du rideau calme les esprits. Peu de monde est là pour les livres. J’y trouve un exemplaire de Bien à vous, Sandro de Zvi Yanai (Christian Bourgois) dont le soir au lit je lis celui trouvé il y a peu chez Book-Off. Au comptoir, je le paie un euro. On ne me remet pas de ticket et je me dis que rien ne n’empêchait de récupérer mon sac sans être passé payer. Il va falloir s’améliorer si on veut lutter contre le vol.
A la station Père Lachaise, je prends le métro Trois. J’en descends à Quatre Septembre. Au second Book-Off c’est parmi les livres à cinq euros que je trouve de quoi me plaire : les Lettres familiales de Juliette Drouet, une édition des Presses Universitaires Rouen Le Havre, texte établi et présenté par Gérard Pouchain, chercheur associé à l’Université de Rouen et 222 autobiographies de Robert Kaplan par ses amis, un projet dans lequel Bernard Heidsieck est impliqué (Association Locus Solus). Ce qui me décide à acheter ce dernier ouvrage est la photo d’un trio nu page cent deux. Une femme allongée sur le dos se fait lécher par une autre tandis qu’elle suce un homme agenouillé près d’elle.
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Chez Book-Off, à un euro : Le Guide du Routard de l’investissement boursier. Fichtre !
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Une mère s’adressant à son deux ans à la gare : « Dis bonjour à monsieur le train. »
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Lecture de train : « Je ne suis pas jolie, je suis pire », les souvenirs de la Princesse de Metternich (Le Livre de Poche).