Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
2 mai 2021
Le troisième confinement s’achève par temps gris et froid. Il est difficile de rester assis sur le banc du jardin. Je ne le fais que peu longtemps, après avoir constaté que la pelouse a été tondue et un certain nombre de plantes ratiboisées, plus aucune fleur, que de la verdure. Je lis, rassemblée en un seul volume, l’entièreté des œuvres de Jean de La Ville de Mirmont, né à Bordeaux et mort au Chemin des Dames en mil neuf cent quatorze à l’âge de vingt-sept ans. Ce volume regroupe ses poésies (sous le titre L’Horizon chimérique, préfacé par son ami François Mauriac), son unique roman Les Dimanches de Jean Dézert et ses nouvelles (sous le titre Contes).
C’est un fac-similé de l’édition mil neuf cent vingt-neuf de la Librairie Bernard Grasset que j’ai acheté avant-guerre un euro chez Book-Off. Avant de le lire, il m’a fallu en couper les pages. Nombreux sont les témoignages d’écrivains d’autrefois se réjouissant d’avoir à couper les pages avant de pouvoir lire. Ce n’est pas mon cas. Tout travail manuel me saoule.
Chassé par quelques gouttes, je prends en compte les dernières décisions gouvernementales, principalement la réouverture des terrasses le dix-neuf mai, en organisant ma prochaine escapade, d’abord réserver une place dans un Tégévé puis trouver chez Airbibi des hébergements avec ouifi.
*
L’Horizon chimérique a été mis en musique par Gabriel Fauré. Et aussi par Julien Clerc.
*
Les Dimanches de Jean Dézert raconte avec une ironie mélancolique la vie routinière d’un employé âgé de vingt-sept ans du Ministère de l'Encouragement au Bien (Direction du Matériel).
Extrait :
Ce fut au Jardin des Plantes que Jean Dézert connut Elvire Barrochet. Il aurait pu, aussi bien, la rencontrer ailleurs. Mais l’histoire ne serait plus la même.
C’est un fac-similé de l’édition mil neuf cent vingt-neuf de la Librairie Bernard Grasset que j’ai acheté avant-guerre un euro chez Book-Off. Avant de le lire, il m’a fallu en couper les pages. Nombreux sont les témoignages d’écrivains d’autrefois se réjouissant d’avoir à couper les pages avant de pouvoir lire. Ce n’est pas mon cas. Tout travail manuel me saoule.
Chassé par quelques gouttes, je prends en compte les dernières décisions gouvernementales, principalement la réouverture des terrasses le dix-neuf mai, en organisant ma prochaine escapade, d’abord réserver une place dans un Tégévé puis trouver chez Airbibi des hébergements avec ouifi.
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L’Horizon chimérique a été mis en musique par Gabriel Fauré. Et aussi par Julien Clerc.
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Les Dimanches de Jean Dézert raconte avec une ironie mélancolique la vie routinière d’un employé âgé de vingt-sept ans du Ministère de l'Encouragement au Bien (Direction du Matériel).
Extrait :
Ce fut au Jardin des Plantes que Jean Dézert connut Elvire Barrochet. Il aurait pu, aussi bien, la rencontrer ailleurs. Mais l’histoire ne serait plus la même.
30 avril 2021
« Va falloir que tu corriges les inexactitudes de ton compte-rendu de la pub gouvernementale : je te laisse le lien qui va te permettre de la regarder, cette fois attentivement. », m’écrit un fidèle lecteur.
Gasp ! Comment est-ce possible? Contrairement à ce que j’ai écrit hier, on porte le masque dans le spot gouvernemental du cas contact.
Comment ai-je pu penser le contraire ? Je ne sais à quoi attribuer mon erreur. Une hallucination visuelle ? Un ramollissement du cerveau ? Un effet secondaire de la vaccination avec AstraZeneca ?
Je fais amende honorable (comme on dit).
*
Un crache d’Airbus tous les jours, entends-je dire encore une fois à propos des trois cents morts quotidiens du Covid en France. On pourrait aussi trouver que c’est peu : à peine plus de trois morts par département. Les mille sept cents morts journaliers d’avant-guerre n’ont jamais été comptés en équivalent catastrophe d’Airbus.
*
Ce Maire de Lyon qui prend un congé de paternité pour s’occuper de son quatrième enfant. Etre Ecologiste et avoir quatre enfants. Qui plus est, avoir fabriqué le dernier pendant le Covid.
Gasp ! Comment est-ce possible? Contrairement à ce que j’ai écrit hier, on porte le masque dans le spot gouvernemental du cas contact.
Comment ai-je pu penser le contraire ? Je ne sais à quoi attribuer mon erreur. Une hallucination visuelle ? Un ramollissement du cerveau ? Un effet secondaire de la vaccination avec AstraZeneca ?
Je fais amende honorable (comme on dit).
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Un crache d’Airbus tous les jours, entends-je dire encore une fois à propos des trois cents morts quotidiens du Covid en France. On pourrait aussi trouver que c’est peu : à peine plus de trois morts par département. Les mille sept cents morts journaliers d’avant-guerre n’ont jamais été comptés en équivalent catastrophe d’Airbus.
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Ce Maire de Lyon qui prend un congé de paternité pour s’occuper de son quatrième enfant. Etre Ecologiste et avoir quatre enfants. Qui plus est, avoir fabriqué le dernier pendant le Covid.
29 avril 2021
Publicité gouvernementale à la télévision : une jeune fille frappe à la porte de son petit ami et le supplie de la laisser entrer. Il refuse. Elle redescend l’escalier rageusement puis arrivée dans la rue se retourne, radieuse, vers la fenêtre du premier étage où lui sourit son chéri. « C’est bien, tu n’as pas craqué, mon bébé », lui dit-elle. « Plus que deux jours », lui répond-il.
Ce garçon est « cas contact » et doit rester enfermé seul. C’est le message.
On peut voir que la fille est sans masque quand elle s’éloigne dans la rue d’une ville où il est obligatoire, De même que la femme arrivant de l’extérieur qui monte l’escalier pendant que l’amoureuse tambourine.
Du côté des publicités commerciales télévisuelles, presque toutes, alors qu’elles montrent des scènes se déroulant actuellement dans des boutiques, des bureaux, des rues animées, ont pour personnages des sans masques.
*
Vu également la photo de tournage d’un film en cours. Les techniciens sont masqués mais pas les acteurs.
Il doit en être ainsi sur tous les tournages. Aucun film de fiction censé se passer aujourd’hui ne montre tel qu’il est le monde de deux mille vingt et un.
*
Publicité ou cinéma, dans le monde de l’image animée, le négationnisme règne en maître.
Ce garçon est « cas contact » et doit rester enfermé seul. C’est le message.
On peut voir que la fille est sans masque quand elle s’éloigne dans la rue d’une ville où il est obligatoire, De même que la femme arrivant de l’extérieur qui monte l’escalier pendant que l’amoureuse tambourine.
Du côté des publicités commerciales télévisuelles, presque toutes, alors qu’elles montrent des scènes se déroulant actuellement dans des boutiques, des bureaux, des rues animées, ont pour personnages des sans masques.
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Vu également la photo de tournage d’un film en cours. Les techniciens sont masqués mais pas les acteurs.
Il doit en être ainsi sur tous les tournages. Aucun film de fiction censé se passer aujourd’hui ne montre tel qu’il est le monde de deux mille vingt et un.
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Publicité ou cinéma, dans le monde de l’image animée, le négationnisme règne en maître.
27 avril 2021
Passant ce dimanche matin par la Croix de Pierre, je découvre une affiche « A céder » sur la vitrine de La Tonne, cet attachant bar brasserie aux délicieuses frites où eurent lieu plusieurs rencontres Rouen Stockholm.
Le patron n’était pas en forme et son âge estimé peut faire penser à un départ en retraite. A moins que ce soit la conséquence de la fermeture administrative et des difficultés à prévoir la réouverture. L’endroit ne possède pas de terrasse. C’était le dernier café de ce quartier que l’on peut qualifier de populaire, si j’excepte L’Idéale Bar où n’osent entrer que quelques amis du patron.
Y aura-t-il une nouvelle rencontre Rouen Stockholm ? Je n’en suis pas sûr. La situation sanitaire et nos emplois du temps respectifs rendent les choses compliquées. Et puis aussi, le lien avec les amis de là-bas se relâche. Même des lointains la pandémie sépare. Mon dernier mail espérant une réponse date du dimanche vingt-quatre janvier.
*
Philippe Sollers invité de Remède à la mélancolie ce dimanche à dix heures sur France Inter. « Je suis résolument hostile à la mélancolie », déclare d’emblée ce bouffon. « Comme je suis innocent, je ne suis pas mélancolique », ajoute-t-il en se revendiquant du bonheur. Quand Eva Bester le titille en lui rappelant qu’il s’est prosterné devant le pape, il répond « J’ai été béni par un saint. J’en ressens les avantages tous les jours ».
*
L’après-midi, quatre heures au soleil sur le banc du jardin pour lire d’une traite L’inconnu de la poste de Florence Aubenas. Celle-ci excelle à raconter, d’un ton neutre et par une construction ingénieuse, ce fait divers sorti du lot en raison du rôle qu’on a voulu y faire jouer à Gérald Thomassin, qui fut le rôle-titre du Petit Criminel de Jacques Doillon, aujourd’hui disparu (au sens propre).
Le patron n’était pas en forme et son âge estimé peut faire penser à un départ en retraite. A moins que ce soit la conséquence de la fermeture administrative et des difficultés à prévoir la réouverture. L’endroit ne possède pas de terrasse. C’était le dernier café de ce quartier que l’on peut qualifier de populaire, si j’excepte L’Idéale Bar où n’osent entrer que quelques amis du patron.
Y aura-t-il une nouvelle rencontre Rouen Stockholm ? Je n’en suis pas sûr. La situation sanitaire et nos emplois du temps respectifs rendent les choses compliquées. Et puis aussi, le lien avec les amis de là-bas se relâche. Même des lointains la pandémie sépare. Mon dernier mail espérant une réponse date du dimanche vingt-quatre janvier.
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Philippe Sollers invité de Remède à la mélancolie ce dimanche à dix heures sur France Inter. « Je suis résolument hostile à la mélancolie », déclare d’emblée ce bouffon. « Comme je suis innocent, je ne suis pas mélancolique », ajoute-t-il en se revendiquant du bonheur. Quand Eva Bester le titille en lui rappelant qu’il s’est prosterné devant le pape, il répond « J’ai été béni par un saint. J’en ressens les avantages tous les jours ».
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L’après-midi, quatre heures au soleil sur le banc du jardin pour lire d’une traite L’inconnu de la poste de Florence Aubenas. Celle-ci excelle à raconter, d’un ton neutre et par une construction ingénieuse, ce fait divers sorti du lot en raison du rôle qu’on a voulu y faire jouer à Gérald Thomassin, qui fut le rôle-titre du Petit Criminel de Jacques Doillon, aujourd’hui disparu (au sens propre).
26 avril 2021
Ce samedi, après avoir achevé sur le banc du jardin ma relecture du Journal de Catherine Pozzi, j’ouvre ma boîte à lettres et ai la surprise d’y découvrir un paquet blanc. Sa forme ne laisse aucun doute sur son contenu : un livre.
Celui-ci est emballé de la même manière que ceux que je réussis à vendre de moins en moins souvent, la faute à une énième augmentation des frais de port en janvier dernier. Il ne peut s’agir du retour de l’un d’eux qui n’aurait pas trouvé son destinataire, pour une raison que je dois taire.
En découvrant l’écriture sur l’emballage, je sais que l’expéditrice travaille à Paris près de la Bastille et j’en devine précisément le contenu.
Il y a quelques jours quand je l’ai avertie de la diffusion sur France Culture d’A voix nue avec Florence Aubenas, laquelle fait partie de son panthéon personnel, elle m’a écrit qu’elle avait envie de lire son dernier livre L’inconnu de la poste. Moi aussi, lui ai-je répondu, songeant que peut-être un jour il me serait possible d’acheter à nouveau des livres à un euro. Ce n’était nullement une suggestion souterraine, mais elle n’a pas laissé passer l’occasion.
« Ce sera sûrement la première fois qu’on lira la même chose en même temps ! », écrit-elle sur la carte accompagnant l’ouvrage.
Celui-ci est emballé de la même manière que ceux que je réussis à vendre de moins en moins souvent, la faute à une énième augmentation des frais de port en janvier dernier. Il ne peut s’agir du retour de l’un d’eux qui n’aurait pas trouvé son destinataire, pour une raison que je dois taire.
En découvrant l’écriture sur l’emballage, je sais que l’expéditrice travaille à Paris près de la Bastille et j’en devine précisément le contenu.
Il y a quelques jours quand je l’ai avertie de la diffusion sur France Culture d’A voix nue avec Florence Aubenas, laquelle fait partie de son panthéon personnel, elle m’a écrit qu’elle avait envie de lire son dernier livre L’inconnu de la poste. Moi aussi, lui ai-je répondu, songeant que peut-être un jour il me serait possible d’acheter à nouveau des livres à un euro. Ce n’était nullement une suggestion souterraine, mais elle n’a pas laissé passer l’occasion.
« Ce sera sûrement la première fois qu’on lira la même chose en même temps ! », écrit-elle sur la carte accompagnant l’ouvrage.
24 avril 2021
Ce jeudi, le beau temps revenu, lecture du Journal de Catherine Pozzi au jardin, lequel est enfin débarrassé des fagots qui traînaient sur la pelouse, et, ce vendredi matin, muni de mon attestation de déplacement dérogatoire, direction Dieppe.
L’un des premiers Dieppois que je croise, téléphonant sans masque sur le quai face à sa permanence, est Sébastien Jumel, Député, Communiste. Il a pour ambition de devenir Duc de Normandie à la place d’Hervé Morin, Centriste de Droite, d’où une candidature en tête de liste aux Régionales du mois de juin. C’est perdu d’avance.
En cette période de vacances de Pâques, Dieppe est aussi peu fréquentée que la dernière fois où j’y suis venu. Rien qui ressemble à un touriste. Des grands-parents promènent leur descendance. Des solitaires font quelques courses. Les affichettes des journaux évoquent en gros caractères le décollage à mi-journée de l’enfant du pays Thomas Pesquet.
Après être passé devant la proue du Transmanche qui s’apprête à rejoindre New Haven, je marche jusqu’au bout de la jetée où prospèrent quelques pécheurs à la ligne puis je reviens en ville par le square Louise-Michel « Institutrice, Insurgée de la Commune de Paris ». Sa boîte à livres, comme celle du Pollet, est pleine d’exemplaires jamais renouvelés. Je note cela sur un petit carnet Editions Didier trouvé dans une boîte à livres rouennaise.
Quand vient l’heure du déjeuner, je n’ai le choix sur le port que du New Haven. Il propose toujours à emporter son fish and chips à treize euros. C’est l’occasion d’encore constater que la deuxième fois rend moins content que la première.
Après le café à un euro, je me rends côté plage et sur un banc tranquille me démasque pour reprendre là où j’en étais resté du Journal de guerre d’Hans Canossa. Cette lecture se poursuit jusqu’à ce qu’il soit l’heure de mon train de retour.
A l’aller, j’étais seul dans la voiture. Cette fois, nous sommes plusieurs mais c’est loin d’être complet. Jour après jour, la Senecefe creuse son déficit.
*
Sur l’une des pages de mon petit carnet Editions Didier une écriture féminine a inscrit un parcours scolaire depuis le collège et le lycée à Evreux, bac en deux mille huit, jusqu’à l’entrée dans la vie active, prof de Français Langue Etrangère en deux mille seize ; d’autres pages, sans doute plus intéressantes, ont été arrachées.
L’un des premiers Dieppois que je croise, téléphonant sans masque sur le quai face à sa permanence, est Sébastien Jumel, Député, Communiste. Il a pour ambition de devenir Duc de Normandie à la place d’Hervé Morin, Centriste de Droite, d’où une candidature en tête de liste aux Régionales du mois de juin. C’est perdu d’avance.
En cette période de vacances de Pâques, Dieppe est aussi peu fréquentée que la dernière fois où j’y suis venu. Rien qui ressemble à un touriste. Des grands-parents promènent leur descendance. Des solitaires font quelques courses. Les affichettes des journaux évoquent en gros caractères le décollage à mi-journée de l’enfant du pays Thomas Pesquet.
Après être passé devant la proue du Transmanche qui s’apprête à rejoindre New Haven, je marche jusqu’au bout de la jetée où prospèrent quelques pécheurs à la ligne puis je reviens en ville par le square Louise-Michel « Institutrice, Insurgée de la Commune de Paris ». Sa boîte à livres, comme celle du Pollet, est pleine d’exemplaires jamais renouvelés. Je note cela sur un petit carnet Editions Didier trouvé dans une boîte à livres rouennaise.
Quand vient l’heure du déjeuner, je n’ai le choix sur le port que du New Haven. Il propose toujours à emporter son fish and chips à treize euros. C’est l’occasion d’encore constater que la deuxième fois rend moins content que la première.
Après le café à un euro, je me rends côté plage et sur un banc tranquille me démasque pour reprendre là où j’en étais resté du Journal de guerre d’Hans Canossa. Cette lecture se poursuit jusqu’à ce qu’il soit l’heure de mon train de retour.
A l’aller, j’étais seul dans la voiture. Cette fois, nous sommes plusieurs mais c’est loin d’être complet. Jour après jour, la Senecefe creuse son déficit.
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Sur l’une des pages de mon petit carnet Editions Didier une écriture féminine a inscrit un parcours scolaire depuis le collège et le lycée à Evreux, bac en deux mille huit, jusqu’à l’entrée dans la vie active, prof de Français Langue Etrangère en deux mille seize ; d’autres pages, sans doute plus intéressantes, ont été arrachées.
22 avril 2021
Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes qui pensent. Ainsi débute Les Caractères de Jean de La Bruyère où j’ai picoré. De même ai-je fait pour les Maximes de François de La Rochefoucauld et les Pensées de Blaise Pascal. Cela dans l’édition de Bouquins/Laffont où ils se tiennent compagnie sous le titre Moralistes du XVIIe siècle.
De La Rochefoucauld, j’ai noté ceci :
Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d’autrui.
Les vieillards aiment à donner de bons préceptes, pour se consoler de n’être plus en état de donner de bons exemples.
Ce qui nous empêche souvent de nous abandonner à un seul vice est que nous en avons plusieurs.
Nous oublions aisément nos fautes lorsqu’elles ne sont sues que de nous.
De La Bruyère, ceci :
Les enfants sont hautains, dédaigneux, colères, envieux, curieux, intéressés, paresseux, volages, timides, intempérants, menteurs, dissimulés ; ils rient et pleurent facilement ; ils ont des joies immodérées et des afflictions amères sur de très petits sujets ; ils ne veulent point souffrir de mal, et aiment à en faire : ils sont déjà des hommes.
Je mets au-dessus d’un grand politique que celui qui néglige de le devenir, et qui se persuade de plus en plus que le monde ne mérite point qu’on s’en occupe.
Et de Pascal, uniquement ceci :
La danse : il faut bien penser où l’on mettra les pieds.
De La Rochefoucauld, j’ai noté ceci :
Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d’autrui.
Les vieillards aiment à donner de bons préceptes, pour se consoler de n’être plus en état de donner de bons exemples.
Ce qui nous empêche souvent de nous abandonner à un seul vice est que nous en avons plusieurs.
Nous oublions aisément nos fautes lorsqu’elles ne sont sues que de nous.
De La Bruyère, ceci :
Les enfants sont hautains, dédaigneux, colères, envieux, curieux, intéressés, paresseux, volages, timides, intempérants, menteurs, dissimulés ; ils rient et pleurent facilement ; ils ont des joies immodérées et des afflictions amères sur de très petits sujets ; ils ne veulent point souffrir de mal, et aiment à en faire : ils sont déjà des hommes.
Je mets au-dessus d’un grand politique que celui qui néglige de le devenir, et qui se persuade de plus en plus que le monde ne mérite point qu’on s’en occupe.
Et de Pascal, uniquement ceci :
La danse : il faut bien penser où l’on mettra les pieds.
21 avril 2021
Cette histoire des eaux usées de la copropriété passant sous la cour de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et l’ayant affaissée suite à la rupture du tuyau, je la croyais réglée depuis l’an dernier, mais pas du tout. Ce mardi matin, un jeune homme, barbe et casquette, employé d’une entreprise mandatée par le syndic, arrive pour faire un relevé de toutes les canalisations. Ce pourquoi je dois le recevoir chez moi.
D’abord il étudie la tuyauterie de l’évier de la cuisine puis celle des toilettes, fais des photos, monte à l’étage pour faire de même dans la salle d’eau. Enfin, et c’est le plus important, il verse un liquide rouge dans les vécés puis soulève la plaque d’égout de la ruelle et me demande de tirer la chasse. Comme il était prévisible, mes eaux usées vont directement de ce côté. Je ne suis donc pas concerné (ni ma propriétaire) par la suite.
Je retrouve ce jeune homme l’après-midi au jardin où je relis le Journal de Catherine Pozzi. Il a soulevé les plaques des différents regards et à l’aide d’appareils électroniques, dont une caméra, étudie l’affaire. « C’est une coloscopie », lui dit le voisin boute-en-train dont les plaisanteries ne font rire que lui.
Ce jeune homme ayant laissé la porte du porche ouverte, Chat Noir en a profité pour se carapater. Il en est marri. Le propriétaire du chat le cherche dans le quartier. L’incident se termine bien car son amie retrouve l’animal dans le jardin de l’immeuble d’en face.
Le jeune homme a un autre problème : personne chez les Mormons. La pandémie a eu raison de la présence récurrente de jeunes Américains bien sous tous rapports, en chemise blanche, venus là à leurs frais pour une assez longue durée comme missionnaires chargés d’évangéliser dans les rues de Rouen. Même les cérémonies du dimanche semblent suspendues.
Il reviendra donc demain, avant pris rendez-vous avec le responsables de l’Eglise pour qu’il lui ouvre les portes.
*
Bizarrement, la possibilité d’un nouvel abcès sur la gencive s’est évanouie. Cela m’évite le dentiste et l’antibiotique qu’il m’aurait prescrit, lequel aurait eu pour défaut de rendre moins efficace ma future deuxième dose de vaccin.
*
La question de savoir si oui ou non c’était mieux avant ne se pose plus. Le coronavirus a mis tout le monde d’accord.
D’abord il étudie la tuyauterie de l’évier de la cuisine puis celle des toilettes, fais des photos, monte à l’étage pour faire de même dans la salle d’eau. Enfin, et c’est le plus important, il verse un liquide rouge dans les vécés puis soulève la plaque d’égout de la ruelle et me demande de tirer la chasse. Comme il était prévisible, mes eaux usées vont directement de ce côté. Je ne suis donc pas concerné (ni ma propriétaire) par la suite.
Je retrouve ce jeune homme l’après-midi au jardin où je relis le Journal de Catherine Pozzi. Il a soulevé les plaques des différents regards et à l’aide d’appareils électroniques, dont une caméra, étudie l’affaire. « C’est une coloscopie », lui dit le voisin boute-en-train dont les plaisanteries ne font rire que lui.
Ce jeune homme ayant laissé la porte du porche ouverte, Chat Noir en a profité pour se carapater. Il en est marri. Le propriétaire du chat le cherche dans le quartier. L’incident se termine bien car son amie retrouve l’animal dans le jardin de l’immeuble d’en face.
Le jeune homme a un autre problème : personne chez les Mormons. La pandémie a eu raison de la présence récurrente de jeunes Américains bien sous tous rapports, en chemise blanche, venus là à leurs frais pour une assez longue durée comme missionnaires chargés d’évangéliser dans les rues de Rouen. Même les cérémonies du dimanche semblent suspendues.
Il reviendra donc demain, avant pris rendez-vous avec le responsables de l’Eglise pour qu’il lui ouvre les portes.
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Bizarrement, la possibilité d’un nouvel abcès sur la gencive s’est évanouie. Cela m’évite le dentiste et l’antibiotique qu’il m’aurait prescrit, lequel aurait eu pour défaut de rendre moins efficace ma future deuxième dose de vaccin.
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La question de savoir si oui ou non c’était mieux avant ne se pose plus. Le coronavirus a mis tout le monde d’accord.
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