Une visite au Pavillon Carré de Baudoin s'impose ! 121 rue de Ménilmontant, Paris XXème. Jusqu'au 31 mars 2012


Marcel
Au départ, rien ne me prédisposait à écrire un mot sur ma visite à l'exposition Marcel Storr. Mais, vu le temps que met mon cuiseur de riz à se déclencher en position "cuit", je vais me risquer à donner un point de vue sur la chose.
C'était hier, des tas de personnes âgées et de jeunes parents détendus se frayaient un passage à travers la grille du Pavillon Carré de Baudoin. C'est un endroit charmant, il faut dire, bien que le jardin soit fermé depuis les grands froids. Et les expositions que la Mairie de Paris y propose sont gratuites.
Pourquoi faudrait-il donc voir celle-ci plus qu'une autre ? Marcel Storr, encore un cantonnier de la ville qui a mal fini. Paranoïaque, il n'a jamais vraiment montré son travail de son vivant. Je n'ai pas consulté sa bio, mais bon, on devine que, étant un artiste "brut", les choses n'étaient pas toujours très roses pour lui.
C'est le travail qui est splendide, rose, justement, et arc-en-ciel, parfois non fini, et détaillé, détaillé, mais alors ! à un point ! C'en est presque angoissant. J'ai beaucoup aimé les grands formats d'en bas (ce sont des dessins, tout est encadré, mis sous verre et éclairé, bien entendu). En revanche, ce qui s'est passé "en haut" (à l'étage), je ne m'en suis toujours pas remise ! Une explosion de couleurs, une lumière fluorescente émanant de dizaines de paysages... des architectures, des défilés, de petits arbres, des fleuves, des voiliers, des trains, des ponts... Délirant. Il n'était pas nécessaire de montrer les impressions de détails (des impressions numériques de mauvaise qualité, sans grand intérêt). On dit qu'il s'inspirait de Paris, de la Défense, et qu'il déformait la réalité pour lui donner une nouvelle forme, utopiste, celle-ci, et qu'il préférait à la première. Mais ce que j'en retiens, c'est que ce type avait trouvé un truc, à force de crayonner, de s'appliquer, de colorer ses dessins. Et ce truc, je ne comprends pas ce que c'est. Et ça fait bizarre, ça me frustre, mais ça me donner envie de travailler plus encore. Du pur mystère. Il y a une profondeur, et une lumière complètement insaisissables à admirer. À voir !






Contributeurs
Eleonore Forêt
Loïc Boyer
Charber (de son vrai nom Charlotte Béranger), née en 1975 à Ploudalmézeau, est prof de yoga et de méditation à Ibiza. Charber habite une yourte, elle a débuté un commerce en ligne de vêtements en macramé de chanvre après avoir arrêté le speed et la coke ("trop de bad vibes"). Elle fume toujours pas mal de beuh et prend des shrooms mais "c'est naturel". Yes I!

Pierre Hexum a 19 ans. Il est professeur de gym à Sacramento. Il collabore avec Eléonore au blog L'Imprimante, dans la rubrique Le Mail du Mercredi, depuis les années 80.

Eléonore Forêt, bientôt 37 ans, toujours tête de linotte, ne tire aucune leçon des enseignements de la vie. Dessine, dort, nage, mange à Brest depuis mai 2013.