Bonjour Éléonore,

Dix ans déjà que je n'ai osé me montrer en maillot de bain. Il fait si beau ce mois-ci que je voudrais sauter le pas, mais j'ai encore peur du regard des autres (j'ai pris des petits bourrelets suite à une longue, très longue (dix ans, de fait) ingestion d'aliments sucrés: pépitos, pains au choc, petits gâteaux verts type éclair fourrés de crème pâtissière...). Et maintenant, j'ai des poignées d'amour. Vais-je rencontrer l'amour ?

Bisous,

R., Saint-énogat

Bonjour Rémi (je sais que c'est toi),

Ne t'en fais pas, tu as écrit à la bonne personne. En effet, voici exactement onze ans, l'oenologue de renom Dana Françoise Bertrand et moi-même avions décelé la présence d'une confrérie autoritaire dans le 76. Il s'agissait d'une secte pâtissière. En tant que chercheuse au CNRS, j'avais pour mission d'espionner cette secte et d'en ramener les bribes de réunions à l'antenne d'une radio anar de l'époque. C'est lors de ces missions pour le moins risquées et néanmoins sans heurts que j'ai découvert des tas de noms de gâteaux impressionnants: le petit éclair vert que tu décris est un Salambô dans la plupart de nos régions, eh bien, figure-toi qu'on l'appelle "commissaire" en Bretagne. Même chose pour le Pépito: un vulgaire "roulé au chocolat" pour nos amis du Finistère. Quant à la chocolatine dont tu parles, personne n'oserait la nommer "pain" à Toulouse. Bref: ne t'en fais pas pour tes poignées d'amour ou autres "bourrelets", je suis sûre que d'aucun (e) s ne savent même pas ce que c'est. Saute dans ton maillot et éclate-toi dans les vagues !

Méga bises Rémi,

Éléonore