Dans le cadre de notre fameuse exposition collective On a lu des albums coréens, avait lieu mardi une journée d’études dont nous, chercheurs, illustrateurs, bibliothécaires, éditeurs, attendions beaucoup.
Pensez donc: l’exposition était déjà un panorama exceptionnel de la production littéraire pour enfants de ces dernières années (principalement 2019 et 2020) tel qu’on en croise en France qu’une fois tous les dix ans! Et voilà que par-dessus le marché on organise une journée d’étude avec une délégation de KIBBY (le chapitre coréen d’IBBY), avec une illustratrice et un illustrateur coréens, avec deux éditrices françaises d’albums coréens en France, deux illustrateurs français (Jean-Baptiste Bourgois et Cheyenne Oliver) qui furent engagés dans le projet de l’exposition, une universitaire / traductrice (Sungyup Lee), et des chouettes bibliothécaires à foison! Au sein du public nombreux et intéressé on pouvait remarquer quelques VIP comme le collectif On participe, Alberto Pellegrini ou les éditeurs de HongFei.
Après quelques mots officiels et une présentation de Cécile, c’est Sungyup qui a ouvert le bal avec un retour sur l’histoire courte et néanmoins complexe de l’album en Corée accompagné d’un panorama de la création contemporaine.
Ensuite Nari Hong nous a tout dit sur son travail d’autrice-illustratrice et nous a montré ses films d’animation réalisés à partir de certains de ses albums. Ses thèmes tournent souvent autour de questions métaphysiques et son style évolue rapidement, de livre en livre.
La matinée s’est terminée avec un entretien que j’ai mené avec Michèle Moreau, fondatrice des éditions Didier Jeunesse, fraîchement retraitée mais ravie de se repencher sur les livres coréens publiés par sa maison depuis une quinzaine d’années. La question de la traduction a bien sûr été largement évoquée - on connaît l’importance de l’oralité dans les textes publiés par Didier Jeunesse depuis sa création.
Le déjeuner s’est tenu dans les locaux de l’Université toute proche, les contraintes administratives ne permettant pas d’inviter nos amis Coréens au restaurant à cette période de l’année. Tant pis pour la gastronomie française…
La qualité et la quantité étaient plutôt à trouver dans les échanges de cette riche journée qui reprirent après une petite visite commentée de l’exposition qui semble avoir beaucoup plu à la délégation.
De retour dans le bel auditorium de la bibliothèque municipale, c’est cette fois le passionnant Hyun-Min Park qui nous explique sa démarche, ses influences (Remy Charlip, Bruno Munari) alors que Cheyenne le relance de ses pertinentes questions. J’ai particulièrement apprécié son rapport à l’impression et au papier, et leur rôle dans sa création plastique.
Je reprends ensuite le micro pour entamer la causette avec cette fois Christine Morault, co-fondatrice des éditions MeMo, qui nous raconte comment sa maison a accompagné la création d’albums coréens parfois sortis d’abord chez MeMo avant d’être repris en Corée.
Tout cela se termine avec une longue table ronde pleine d’échanges et de rebonds entre les représentantes de KBBY et le public de cette journée avide de tout savoir de l’édition jeunesse de Corée.
Je crois que dans l’ensemble tout le monde a beaucoup découvert et appris lors de ce moment exceptionnel qui s’est terminé sur des échanges de cartes de visite et des dédicaces de livres généreusement offerts. Les Coréens voulant faire le tour de Tours, ils se sont égayés dans la ville pendant que nous nous calions dans un bistrot pour nous assurer de la qualité des vins de Loire… Bref, c’était riche, c’était dense, c’était précieux, merci KBBY, merci Cécile Boulaire!
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2007-2020, Loïc Boyer.
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