Relater brièvement une soirée de lancement pour celles et ceux qui n’ont pu s’y rendre, c’est le but de ce billet.
Le rendez-vous était pour 19 heures, à l’auditorium de la médiathèque Françoise Sagan et nous venions entendre la chercheuse universitaire Dorena Caroli présenter son livre sur le point de sortir en librairie: L’Illustration jeunesse russe, une histoire graphique (1917 - 1934).
Il y a du beau monde dans la salle: Elisabeth Lortic, Catherine Thouvenin, Michèle Noret, Odile Belkeddar, et j’en passe. Delphine Beccaria n’en finit plus de teaser son Super Grafik, tout le monde est chaud.
Le livre est publié sous le label Imprimerie Nationale (since François 1er) dont les ouvrages s’attachent à raconter l’histoire du livre imprimé sous toutes ses formes comme nous l’explique Olivier Deloignon, le directeur de la collection, en introduction.
C’est ensuite le tour de l’autrice de l’ouvrage, Dorena Caroli, de prendre la parole et de nous raconter son livre, parfois relancée par Hélène Valotteau, parfaite dans son rôle de maîtresse de cérémonie. Ça n’est d’ailleurs pas un hasard si ce lancement a lieu au sein de la médiathèque qui héberge le fonds de l’Heure joyeuse dont on connaît la richesse en ouvrages soviétiques à destination de la jeunesse. Certains des livres reproduits dans le bouquin sont d’ailleurs disposés sur l’estrade, pour que nous puissions les consulter, immense privilège. Pour ma part les conditions ne sont pas réunies, j’aurais besoin de davantage de calme et d’espace pour les manipuler et en extraire ce que j’en attends. Ça sera pour une autre fois.
Mais revenons à la conférence: on y apprend de nombreuses choses notamment sur la réalisation du livre lui-même, ce qui m’intéresse en premier lieu. Par exemple que les images - la faute aux périodes de confinement et à la guerre - n’ont pas été numérisées pour l’occasion mais proviennent de fonds divers (Russie, Pays-Bas, France) qui avaient déjà scanné leurs collections de livres. C’est Christel Fontes, la graphiste de l’ouvrage, qui s’est chargé de calibrer ensuite tous ces contenus. Ou encore que certains livres sont absents pour des raisons tenant à l’impossibilité d’identifier les ayant droits et que même quand les agents littéraires se manifestent, la guerre, encore elle, empêche les transferts d’argent vers la Russie. Dorena Caroli revient souvent sur la question du·des style·s auquel·s les diverses illustrations pourraient se rattacher: constructivisme, suprématisme, néo-primitivisme, réalisme, etc. Elle s’attache également à identifier les thèmes chéris des soviets comme le travail, l’éducation, la guerre, la place des femmes, les transports. Je suis ravi qu’elle exprime un intérêt particulier pour la figure de Vera Ermolaeva dont je suis également un admirateur fervent. Un jour viendra où sa place sera réévaluée et où son œuvre pourra disputer sans crainte la place de celle qu’occupe aujourd’hui Vladimir Lebedev. Mais c’est une autre histoire…
Des questions du public permettent de souligner l’existence de la bibliothèque Tourguenev, bibliothèque russe de Paris dont le fonds jeunesse serait conséquent, et qui était un peu passée sous le radar des curieux dans mon genre.
J’ai ensuite pu acquérir un exemplaire de cette monographie tout en m’empiffrant de bretzels strasbourgeois avant de passer au restau italien avec Delphine et enfin de pédaler à toute blinde dans les rues qui mènent à la gare d’Austerlitz ou m’attendait le dernier train pour Orléans. Une bonne soirée. |
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2007-2020, Loïc Boyer.
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