Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Lectures de train : Mathilde et Sarah

8 mars 2024


De ma lecture ferroviaire de Mémoires inédits de Mathilde Bonaparte dans la collection Les Cahiers Rouges chez Grasset, des souvenirs de jeune fille évoqués par une vieille femme et publiés pour la première fois en deux mille dix-neuf, je sauve quelques méchancetés :
La Princesse Zénaïde : C’était une grosse femme matérielle, épaisse à l’excès, sans cœur, sans esprit ayant eu seize enfants du plus dégoûtant des hommes qu’elle n’aimait pas, qu’elle estimait encore moins et à juste titre.
Son père, engrosseur de domestiques : Je ne nommerai pas toutes les dames que j’ai connues auprès de ma mère. Elles changeaient assez souvent. Je me souviens, entre autres, d’une Milanaise, Mlle Frosconi qui resta plusieurs années consécutives, entrecoupées de quelques absences forcées…
Mon père, le plus aimable des hommes, poussait la galanterie jusqu’à l’imprudence. D’ailleurs, le baron de Stoelting, son chevalier d’honneur, était une bonne tête de Turc. « C’est Stoelting », disait mon père, et ce beau Stoelting, avec ses larges mouchoirs, son nez en pied de marmite tout bourré de tabac, passait pour un Lovelace.
Adolphe Thiers : Pendant l’été 1837, Monsieur Thiers vint en Italie. Ce fut alors que je le vis pour la première fois. Sa femme l’accompagnait. Elle se disait souffrante. On prétendait qu’elle avait eu pour le maestro Bellini une affection des plus tendres et que son mariage avec M. Thiers était loin de la satisfaire. On la disait instruite des relations intimes de son mari avec sa mère.
Marie de Hesse-Darmstadt, future femme du futur Empereur de Russie Alexandre le Deuxième : Elle ne fut même pas placée sur la liste des princesses à marier qu’on mit sous les yeux du Grand-Duc. Cependant, ce fut elle qui lui plut. L’empereur Nicolas s’était imposé de ne pas contrarier l’inclination de son fils, mais ce choix lui fit dire, avec un peu de cynisme, que le cochon anoblit la truie.
De celle de Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard dans l’édition de poche des Editions de Minuit, je ne retiens que ma déception. Impossible de croire à cette histoire d’amour passion entre deux femmes. L’auteure va de cliché en cliché. Ses phrases courtes fatiguent. Encore plus ses paragraphes type Ouiquipédia pour expliquer tel film ou tel lieu à des lecteurs supposés ignares. Le plus pénible est la deuxième partie quand la narratrice, après la mort de cette Sarah, plonge dans la dépression à Trieste, je l’ai lue en diagonale.
Page cinquante-sept : … des chiens errants errent dans les herbes touffues et vert tendre … (ça c’est étonnant)
Page cent soixante et un : Je chante de vieilles chansons françaises de variété que j’ai gardées en mémoire. (ça c’est lourd)